Le FLN progresse à sa propre allure

Malgré le séisme qui a frappé dernièrement la wilaya de Boumerdès et à un degré moindre certains quartiers d´Alger, plus que jamais le débat politique bat son plein. On parle, on débat, on déblatère même pour user d´un terme très prisé dans les milieux populaires, des joutes oratoires sont improvisées autour des noms des futurs candidats. On parle des enjeux, mais aussi des vrais changements que le peuple attend. Et on nous dit que le citoyen se désintéresse de la politique. Quelle grossière erreur ! Nous l´avons constaté, hier, au siège du parti du FLN où des dizaines de militants viennent de tous les coins du pays pour supplier les instances du parti à prendre la décision de rapprocher la date du congrès extraordinaire. L´initiative de la base eût été louable, nous a déclaré un membre du CC, «si par ailleurs les agitateurs du parti de l´administration´´ n´avaient pas projeté de tenir des regroupements dans différentes villes du pays pour faire de l´agit-prop».
La personnalité qui nous a répondu connaît parfaitement les termes convenant au brassage de vent. D´où le terme d´agit-prop! En revanche, il ne tarit pas de considération sur la base du parti qui n´a pas dételé un seul instant, malgré les chaleurs étouffantes, pour recevoir les jeunes qui rejoignent par milliers les rangs du FLN depuis le 8e congrès. Une forte pression s´exerce effectivement de la base vers le sommet, une pression légitime au demeurant, à laquelle nous ne pouvons répondre par l´affirmative, souligne notre interlocuteur, dès lors que tout le monde sait que le FLN qui progresse, selon son allure propre, ne peut épouser la hâte au détriment de l´efficacité. Le FLN est, certes un appareil lourd, mais efficient et ce, quelles que soient les circonstances, mais aussi quelles que soient les entraves qu´on voudrait lui opposer dans sa démarche. Etant la pièce maîtresse qui a rouvert en son temps le chemin vers les restaurations de la souveraineté nationale en 1954, la nature de sa philosophie est restée profondément gravée dans la mémoire du peuple.
C´est toujours notre interlocuteur qui parle, auquel nous demandons aussitôt de nous entretenir brièvement de l´atmosphère qui règne en ce moment même au sein du parti.
Réponse: atmosphère sereine. Osmose entre la base et le sommet. Compréhension dans tous les domaines, y compris pour la tenue au plus vite d´un congrès extraordinaire, comme je l´ai expliqué tout à l´heure, soulignera-t-il avant de nous délivrer un fragment de la réglementation en vigueur à propos de la tenue du congrès extraordinaire. Légalement, dit-il, si le FLN disposait d´une enceinte suffisamment grande pour contenir les centaines de congressistes qui vont déferler sur Alger à la date qui sera bientôt fixée par le comité central, nous n´aurions pas besoin de demander une autorisation au ministère de l´Intérieur pour une raison bien simple, qu´un congrès extraordinaire est une affaire interne au parti qui l´organise.
Un mot maintenant pour calmer l´ardeur des gesticulateurs de tout poil afin qu´ils sachent, une fois pour toutes, nous dit-il, que lorsqu´un candidat se présente au Conseil constitutionnel pour déposer ses 75.000 signatures ou ses 600 signatures recueillies auprès d´élus de 25 wilayas, et si son dossier est en ordre et qu´il a l´âge requis pour se présenter selon la loi électorale, il reçoit sur-le-champ son agrément comme candidat à l´élection présidentielle. Parce qu´il est une chose à dire, la dernière à savoir à propos de ce scrutin, c´est que le Conseil constitutionnel n´exige pas du candidat potentiel d´attache avec un quelconque parti politique activant légalement.
Pourquoi? Parce qu´il est fait appel exclusivement aux citoyens pour guider le pays.
C´est la raison pour laquelle, nous déclare notre interlocuteur pour conclure, je ne comprends pas toute l´agitation qui est faite autour du FLN depuis quelques semaines.