Le rationnement a déjà commencé

Que vise le patron de Sonelgaz en convoquant des dizaines de journalistes pour l´écouter? Leur parler d´une entreprise qui a déjà fait ses preuves en matière de fiabilité et d´efficacité? Mais ce n´est sûrement pas pour leur raconter des histoires paillardes. L´homme baigne dans l´efficacité. Il peut parler des heures entières de l´électricité, de son transport, des réseaux électriques et de la compétence des ingénieurs de Sonelgaz dans le domaine particulier des méga-réseaux.
Selon certaines sources, le P-DG de Sonelgaz risque de ne pas s´attarder sur les détails pour traiter, non sans gravité, des dysfonctionnements qui ont été notés au niveau de l´Etat et qui, pour la plupart ont eu une influence directe sur la pénurie d´énergie électrique à l´et du pays. Avant d´aller plus loin, sachons que la gestion des réseaux électriques de Sonelgaz n´est pas gérée à partir d´Alger. Certes, la coordination de la production et de la distribution entre dans une comptabilité nationale. Mais la gestion est régionale. D´où l´existence de trois régions de réseaux électrifiés, chacune ayant une capacité propre, dont l´évolution indiciaire varie en fonction de la demande de consommation des abonnés et du degré de développement du pays.
Toute planification visant à augmenter la capacité de production d´une région, et c´est bien là que se situe la logique du système qui le commande, c´est l´évolution de la consommation.
Dès lors qu´un tel constat est fait et scientifiquement vérifié, Sonelgaz demande officiellement à sa tutelle qu´est le ministère de l´Energie et des Mines, de lui donner le feu vert pour lancer ses appels d´offres. C´est justement ce qui s´est passé au mois d´avril 2000 en vue de la construction d´une usine à l´ouest du pays en prévision d´une demande de consommation qui, à partir de 2000, commençait à être préoccupante. Ce projet ne recevra, malheureusement, pas le feu vert de l´administration de tutelle jusqu´à ce que de préoccupant, il devienne carrément alarmant.
Le P-DG de Sonelgaz, qui sort de l´une des plus prestigieuses écoles françaises d´ingénieurs, aurait promis, selon notre source, de donner tous les détails sur le dysfonctionnement, simplement, semble-t-il, pour rassurer la population sur le retour bientôt des jours fastes de l´électricité à profusion.
En attendant, des mesures restrictives, mais nullement paralysantes, ont été prises à l´est du pays. Ainsi pour l´ancienne usine de sidérurgie d´Etat, Sider qui a été reprise depuis quelques années par le groupe indien Ispat devra, comme l´ensemble des cimenteries de l´Est, se soumettre à la nouvelle réglementation provisoire de consommation en attendant le retour à la normale. Ispat, elle devra donc consommer autant qu´elle le pourra au-delà de 23 heures, mais moins entre 19h et 23h.
L´exemple des cimenteries est encore plus restrictif, puisqu´il leur est carrément demandé de «s´effacer» c´est-à-dire de ne pas puiser dans le réseau pour ne pas aggraver l´équilibre de la gestion provisoire...