Pas de rassemblement, mais...

La marche prévue pour demain par le FLN, tout le monde le sait officiellement depuis quelques jours, n´aura pas lieu. Ordre du secrétaire général du parti. Entre-temps, une nouvelle donne est entrée en ligne de compte, à savoir la décision prise récemment par le chef d´état-major de l´ANP, le général de corps d´armée Mohamed Lamari, de diligenter des enquêtes pour connaître l´identité des auteurs des forfaits commis depuis quelques mois contre les permanences du parti du FLN à travers le territoire national.
Cette attitude de l´ANP connaîtra-t-elle de meilleurs développements dans les jours qui viennent, aura-t-elle suffisamment d´impact sur le ministère de l´Intérieur pour l´amener à faire amende honorable et retrouver une neutralité dont il n´aurait jamais dû s´éloigner? Rien n´est moins sûr quand on aborde «logiquement» la problématique qui se pose.
En revanche, on peut raisonner autrement et dire que si le chef d´état-major de l´ANP, qui a toute latitude de mener autant d´enquêtes qu´il veut sans en partager le secret avec personne, a finalement décidé d´organiser la «fuite» de la décision prise c´est pour, à tout le moins, qu´on le sache et qu´on sache aussi que les personnes visées sont connues, la presse ayant répété leurs noms dans chacune de ses éditions depuis des mois.
L´ANP peut organiser autant de «fuites» qu´elle veut, l´essentiel étant qu´elles visent à détendre l´atmosphère générale qui règne dans le pays et ce, dans le cadre d´une précampagne qui ne dit pas son nom. Sauver la démocratie c´est, en dernier ressort, l´objectif avéré de l´Armée nationale populaire dont la dernière prise de position ne devrait laisser aucun doute aux tenants d´un «congrès-bis».
D´où d´ailleurs la montée subite d´adrénaline des partisans de la marche du FLN qui, malgré l´interdit prononcé par le secrétaire général du parti, auraient bien voulu croiser le fer avec les membres des associations non lucratives que l´entourage présidentiel et le ministère de l´Intérieur ont essayé de faire passer pour d´authentiques militants du FLN en les dotant de fausses cartes du parti. Après cette dernière mise en garde de l´Armée nationale populaire, en principe les manifestations prévues par les membres du «parti de l´administration» à mettre en oeuvre, demain, n´auront pas lieu.
Mais ce n´est là qu´une supposition, étant donné que le ministère de l´Intérieur qui fait depuis des mois la sourde oreille à chaque appel visant le respect de la loi et de la Constitution, n´a jamais cessé d´en violer les principes.
Que faire au cas où ceux qui voudraient conduire l´Algérie à se nourrir du sang des innocents passeraient outre à l´appel du pied de l´ANP à enterrer la hache de guerre, avons-nous demandé à un haut responsable du parti du FLN? Contrairement à ce qui a été lu hier dans un journal du matin, la direction politique du parti du FLN n´a pas ordonné qu´un rassemblement s´organise en contrepoids de ce qui pourrait advenir à l´initiative du service action du «parti de l´administration». Il ne s´agit pas d´un rassemblement, dit-il, mais de consignes données à toutes les kasmas du Grand-Alger pour leur permettre tactiquement de camper dans leurs permanences respectives et être suffisamment vigilantes pour ne pas se laisser déborder par les éléments du «parti de l´administration» en cas d´attaques contre leurs permanences.
Cela est la première consigne, la seconde n´intervenant, dit-il, que si nos adversaires décident de leur côté d´organiser quand même leur fameux «congrès-bis». Dans ce cas et dans ce cas seulement, souligne-t-il, avec les kasmas qui seront pleines de monde, nous aviserons quant aux consignes à donner à nos militants...