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Au bonheur des lève-tôt

Les plus malins des Béjaouis se lèvent tôt chaque jour pour faire leurs emplettes et autres affaires administratives et rentrer vite chez eux.

Stationnement anarchique par-ci, des rixes par-là, la tension monte d'un cran à l'approche de la rupture du jeûne dans la ville de Béjaïa. Nous sommes désormais dans la dernière semaine. Le compte à rebours est engagé. L'habitude s'est installée et les réflexes du Ramadhan sont réapparus au fil des jours. Contexte oblige, on s'est adapté pour mieux gérer le temps qui semble ne plus avoir d'intérêt sauf celui de le «consumer» au plus vite.
La ville de Béjaïa à l'instar de toutes les autres grandes villes du pays, a renoué avec les arrêts anarchiques des automobilistes devant les boutiques, les bouchons en plein centre-ville, des rixes que rien ne justifie et les chaînes devant les vendeurs de «zlabia» et de pain. On a l'impression que ces deux denrées n'existent que durant le mois sacré. Au final, c'est vrai, notamment pour le pain. Les boulangers ont du génie finalement. Ils savent préparer du bon «pain» mais bien plus cher bien sûr. Des chaînes interminables pour obtenir quelques sachets de lait. Durant le mois sacré on aime faire la chaîne. C'est une manière de passer son temps paraît-il. On prend son temps pour parler de tout et de rien. On accepte allègrement sans rechigner si on se fait bousculer et dédoubler par les plus pressés. Normal, c'est le mois de «la piété et du pardon». On aurait aimé voir aussi cette «piété et ce pardon» sur les routes, les carrefours. C'est loin d'être le cas. Les accidents n'ont pas manqué conséquemment. La frénésie propre aux musulmans et le caractère nerveux purement méditerranéen des Algériens donnent lieu à des scènes que beaucoup trouvent amusantes et que d'autres fuient. Les plus dramatiques étaient sur les routes. Plus d'une dizaine de morts et plusieurs centaines de blessés. Les plus malins ne s'aventurent plus dans la rue et sur les routes à partir de 15 heures. C'est à partir de cette heure que commencent les dégâts un peu partout. On a l'impression que l'Algérien se sent dans l'obligation de montrer à tout le monde qu'il jeûne. Du coup, c'est tout le monde qui est sur ses gardes, pensant que le fait d'élever la voix ou de jouer des coudes pour se frayer une place parmi les interminables chaînes est une provocation, pourtant cela passe pour une banalité en dehors de la période du mois «sacré». Le manque de sommeil, l'hypoglycémie, et surtout la flambée des prix, suscite cette nervosité permanente du mois de Ramadhan. De tel marché à tel autre, d'un commerce à l'autre, le jeûneur se déplace. Il tue le temps et fait parfois plusieurs kilomètres pour acheter ne serait-ce qu'un produit. C'est comme cela jusqu'à presque la fin de la journée. Entre-temps, il aura piqué plusieurs accès de colère contre les bouchons, les queues et les prix affichés. La journée d'un jeûneur se passe comme ça dans la majorité des cas. Mais d'autres jeûneurs fuient tous ces déboires que subissent volontairement d'autres. «Je me lève tôt pour faire mes courses évitant ainsi tout encombrement aussi bien dans les bureaux administratifs que sur les marchés, les commerces et les routes», souligne ce père de famille en retraite. Comme lui, ils sont nombreux à prendre leurs distances avec les foules et les lieux publics, histoire de jeûner sereinement. 

De Quoi j'me Mêle

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