Justice, justice!
Au vingt huitième jour du Ramadhan 1445, dans une vieille pâtisserie d'Alger - centre, un client, habitué des lieux discutait à bâtons rompus sur le chantier de la réfection des vieux bâtiments de la commune d'Alger-Centre et Sidi-M'hamed -Alger.
Il était l'heure de l'appel à la prière d'El Asr, lorsqu'entra Mourad. W. un fan de la justice qu'il voudrait voir au même niveau que celle des States. Il salua tout ce beau monde, dont trois magistrats du tribunal
d'à-côté, qui attendaient la prochaine fournée de croissants de l'après-midi. Au passage, il reconnut un vieux magistrat retraitable accoudé au comptoir.
Il soupira profondément, avant de commencer à râler: «Moi, je veux bien que les murs, façades, balcons et fenêtres soient nettoyés, lavés, choyés, pris en sympathie, badigeonnés à merveille, que les lieux où l'on rende justice, soient nets.
Or, ce qui importe pour le commun des citoyens, c'est que les magistrats connaissent de sérieux coups de plumeau salvateurs, afin que le justiciable ait enfin la magistrature qu'il mérite; celle qui est juste, pas celle qui donne raison aux services de sécurité, à la wilaya, à la daïra, bref à tous les secteurs relevant de l'autorité de l'Etat.»
L'élégant Mourad est vite relayé par le beau Merzak, un supporter inconditionnel de la l'indépendance de la Justice: «Il faut aussi et surtout, que les environs immédiats de la magistrature, i.e., les magistrats, avocats, huissiers, notaires, clercs, comprennent une bonne fois pour toutes, que la justice est l'unique branche à laquelle s'accrochent désespérément, le citoyen effarouché, craintif, et peureux d'un couac, émanant des juges!»
Le gus avait fini son commentaire, ravi d'avoir vidé son sac à «critiques objectifs».
Puis il ajouta en guise de «pare-choc»: «Non, en vérité, ces critiques avaient pour principal but de donner l'avis des Algériens mal dans leur peau, oui, malades, à cause de l'absence d'une justice vraiment «indépendante»!»
Le bonhomme venait de résumer les avis de plusieurs citoyens sur la justice, qui accuse énormément de retard.
