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Sabotage des gazoducs Nord Stream I et II

Des théories et des doutes

Au lendemain de la publication mardi dans la presse américaine d'une prétendue implication d'agents ukrainiens dans la destruction des gazoducs Nord Stream 1 et 2, en mer Baltique, les réactions sont plutôt mitigées. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a considéré qu'il s'agit là d'une intox «bien coordonnée visant à détourner l'attention sur ses auteurs» véritables. Quant à la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, elle abonde dans le même sens pour dire que les «fuites» rapportées par le quotidien New York Times (NYT) sont «organisées par ceux qui cherchent à détourner l'attention du public des faits établis». Cette piste apparemment découverte par les enquêteurs occidentaux sur les explosions qui ont endommagé les gazoducs russes, quelques mois après le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine et au plus fort de la crise énergétique entre Moscou et les pays de l'Union européenne dont l'Allemagne qui est le principal client, serait donc une tentative d' «égarer ceux qui essaient sincèrement de trouver la vérité». C'est là le sentiment du ministre conseiller de l'ambassade de Russie aux Etats-Unis face à la retentissante «révélation» du NYT et du journal allemand Die Zeit ainsi que des chaines ARD et SWR. Ces médias avaient révélé mardi, se référant à de nouvelles données du Renseignement américain, que le sabotage des Nord Stream 1 et 2 incomberait à «un groupe pro ukrainien», une affirmation balayée aussitôt par Kiev qui dénonce une fake news. Il est vrai que la thèse rapportée par le journal ne comporte aucune indication précise, ni sur la composition de ce mystérieux groupe pro ukrainien ni sur ses éventuels commanditaires. Autant dire qu'à partir de là, toutes les hypothèses sont permises, à commencer par celles qui n'ont «aucune confiance dans l'impartialité des services secrets américains», selon le commentaire du diplomate russe à Washington qui ajoute, sur la chaîne Telegram, qu'il y là manifestement une tentative de «retirer les soupçons concernant les hommes d'État ayant commandité et coordonné les attaques en mer Baltique et de les faire peser sur des individus abstraits». On se rappelle que, contrairement au NYT connu pour être proche de la Maison-Blanche, une enquête d'un autre journaliste américain, Seymour Hersh, avait pointé la responsabilité des Etats-Unis et de la Norvège dans la destruction partielle des gazoducs russes. Auquel cas, il est envisageable que les nouvelles révélations du NYT et de Die Zeit n'aient d'autre objectif que celui de contrecarrer l'enquête de Seymour Hersh en multipliant les thèses et antithèses sur un sujet dont on ne connaîtra probablement jamais les tenants et les aboutissants, puisque la Russie, bien que propriétaire des Nord Stream I et II, a toujours été tenue à l'écart de l'enquête judiciaire que mènent ensemble l'Allemagne, le Danemark et la Suède, tous trois membres de l'Otan. En plein déroulement de l'opération militaire spéciale en Ukraine, les pays occidentaux avaient accusé la Russie d'être l'auteur de ces explosions, le Kremlin pointant du doigt les «Anglo-Saxons» comme responsables du sabotage. Depuis février 2022, les deux gazoducs ont nourri de graves tensions géopolitiques, conduisant Moscou à couper les livraisons de gaz à l'Europe en représailles contre les sanctions des capitales occidentales.

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