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La Tunisie aborde un nouveau cap

Ghannouchi entre malaises et incohérences

Vingt-quatre heures après avoir subi un premier malaise, banalisé dans une clinique privée de Tunis, le président d'Ennahdha, Rached Gannouchi, 80 ans, a de nouveau été victime, hier, d'un second malaise et il a été transporté en urgence à l'hôpital militaire de la capitale.
Les récents évènements ne sont pas étrangers à ces coups du sort qui accablent le président du Parlement, gelé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, car, au bras de fer avec Carthage, s'ajoute, pour le leader islamiste tunisien, une disgrâce dans son propre camp. Disgrâce affichée au lendemain de son entretien avec un média italien, le Corrriere della sera, dans lequel il menaçait, pêle-mêle, l'Italie, la France, l'Algérie et quelques autres, d'une déferlante de migrants et de terroristes, au cas où la Tunisie sombrerait dans le chaos et où Ennahdha ne retrouverait pas son statut et son rôle de premier plan.
En proie à une vague de mécontentements au sein de son parti et de la mouvance islamiste tunisienne, dans son ensemble, Rached Ghannouchi est confronté à une double accusation, celle d'avoir multiplié les erreurs politiques, durant les deux dernières années, et d'avoir failli, en multipliant les fausses promesses et les alliances plus que douteuses. Dos au mur, il voit la grogne atteindre des proportions alarmantes, au point que certains proches le pressent de se retirer définitivement de la vie politique et de céder la place à une direction plus jeune. Cette grogne agite, désormais, le Majless echoura, composé des fidèles parmi les fidèles, a priori inconditionnels. Du coup, la réunion de cette instance, prévue samedi dernier, pour arrêter le plan de riposte aux décisions du président Kaïs Saïed, a été ajournée par Ghannouchi, anticipant une possible contrariété. Car son dérapage sur le journal italien, menaçant les pays voisins de lâcher les meutes terroristes, a fortement déplu dans ses pro-pres rangs, de sorte qu'il a démenti et accusé les médias d'avoir déformé ses propos.
Dans ce contexte mouvementé, le président Kaïs Saïed a surpris son monde avec une sortie inopinée dans l'avenue Bourguiba, où il a encore rassuré les Tunisiens sur son respect de la voie démocratique. Entre-temps, il a lancé une offensive anti-corruption contre 460 hommes d'affaires accusés de détournement de fonds sous le régime Ben Ali.
Des sources concordantes croient savoir qu'il devrait désigner, hier soir, le nouveau locataire de la Kasbah, avançant le nom de Marouane Abassi, éminent économiste et actuel gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie. Nizar Yaïche était pressenti mais il aurait décliné l'offre, laissant à Kaïs Saïed le choix entre Marouane Abassi et Ghazi Jeribi. Le choix restera motivé par la nécessité de répondre aux exigences des places financières internationales et aux nombreuses attentes de la population tunisienne, confrontée à une crise sociale, économique et sanitaire dramatique.

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