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TROISIÈME SEMAINE DE COMBATS VIOLENTS AUTOUR DE LA CAPITALE LIBYENNE

Les civils pris au piège

Entamée le 4 avril dernier, l'offensive contre Tripoli, annoncée comme «fulgurante», se trouve désormais enlisée, l'ANL n'ayant d'autre option que celle de se livrer à des bombardements aveugles de certains quartiers résidentiels de la capitale libyenne.

Durant les dernières quarante huit-heures, les combats ont redoublé d'intensité entre les forces loyales au Gouvernement d'union nationale, seul reconnu par la communauté internationale et l'Armée nationale libyenne autoproclamée du maréchal Khalifa Haftar. Tripoli avait annoncé samedi une contre-attaque contre les troupes de Haftar, confirmant ainsi l'arrivée de renforts. Entamée le 4 avril dernier, l'offensive contre Tripoli annoncée comme «fulgurante» se trouve désormais enlisée, l'ANL n'ayant d'autre option que celle de se livrer à des bombardements aveugles de quartiers résidentiels de la capitale libyenne où des dizaines de civils ont été tués et de nombreux autres blessés. Le parquet général de Tripoli, instruit par Fayez al Serraj, a d'ailleurs lancé un mandat d'arrêt contre Khalifa Haftar qualifié de «criminel de guerre» et dénoncé à ce titre auprès de la Cour pénale internationale qui effectue un suivi des évènements. Les renforts visent, selon l'état-major proche du GNA, à conforter la «phase de contre-attaque» dont l'objectif est d' «avancer et de gagner du terrain». Une opération qui est intervenue au moment même où la Maison-Blanche confirmait l'entretien téléphonique entre le président américain Donald Trump et le maréchal Khalifa Haftar, une semaine plus tôt, un entretien au cours duquel les deux hommes ont dit partager «une vision commune pour la transition de la Libye vers un système politique démocratique et stable». Ils ont, indique le communiqué de la Maison-Blanche, discuté de «la nécessité de parvenir à la paix et à la stabilité en Libye», alors que le président américain a «reconnu le rôle significatif du maréchal Haftar dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières de Libye».
Conjugué au soutien, affiché, des Emirats arabes unis et celui, plus discret mais tout aussi affirmé, de l'Egypte et du maréchal Abdelfateh al Sissi, le soutien américain aura contribué à conforter le maréchal Haftar dans son entreprise, résolu à prendre Tripoli à n'importe quel prix. «Nous avons remporté la bataille politique et nous avons convaincu le monde que les forces armées (de l'ANL) combattent le terrorisme», s'est ainsi publiquement exclamé le porte-parole de l'ANL, Ahmad Al-Mesmari qui a reconnu néanmoins l'existence sur «plusieurs fronts» de «combats très violents», avant de tenter l'argument de la diabolisation de «l'ennemi (qui) a reçu des renforts des terroristes d'Al Qaïda, de l'Etat islamique et de mercenaires étrangers». Cherchant à cacher la perte de certaines positions importantes dans la périphérie de Tripoli, notamment à Aïn Zara, et le recours aux bombardements aveugles de zones civiles dont des écoles et des maisons, Al Mesmari a laissé entendre que les combats qui font toujours rages, depuis plus de quinze jours déjà, sont «victorieux». Les observateurs relèvent toutefois que des deux côtés, les armes légères, les mitrailleuses, les obus, les roquettes et les canons anti-aériens ne cessent de tonner alors que la population de Tripoli se terre, terrorisée. Les mêmes sources font état d'une avancée réelle de la Force de protection de Tripoli - une coalition de milices tripolitaines fidèle au GNA- et des forces anti-terroristes de Misrata dans la localité de Wadi Rabie, située dans la banlieue sud de Tripoli, utilisant pour cela l'artillerie lourde et les armes de calibre moyen. Les milices de Misrata ont également effectué sept frappes aériennes visant les positions militaires de l'ANL, notamment au sud de Gharian, localité située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli, ainsi que contre la base aérienne d'al-Wotya, à une cinquantaine de kilomètres plus loin, selon le porte-parole militaire du GNA, le colonel Mohamad Gnounou. La mission de l'ONU, confrontée à l'impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité, a beau mettre l'accent sur le risque d' «embrasement généralisé» qu'encourt la Libye, le fait est qu'elle se découvre impuissante à faire progresser la feuille de route, pourtant validée par la même instance en proie aujourd'hui à des divisions qui découlent d' intérêts étroits et de calculs géostratégiques au risque de discréditer l'organisation internationale elle-même.

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