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Des tonnes de nourriture ont fini dans les poubelles depuis le début du Ramadhan

Intolérable gaspillage!

Le pain occupe évidemment, une place de choix dans ces poubelles devenues...comptoirs. Quelque 600 tonnes sont jetées chaque jour. Mais il n'est pas le seul produit touché par ce fléau...

Une dizaine de baguettes de pain entassées dans les ordures. Cette photo, qui circule actuellement sur les réseaux sociaux, a choqué les Algériens. Pourtant, elle n'est que le reflet d'une triste réalité. Il suffit de faire un petit tour au niveau des bacs à ordures de n'importe quel quartier pour le constater. Ils ressemblent plus à des présentoirs de restaurants qu'à des poubelles. On y trouve de tout! Plats à peine entamés, gâteaux et même différentes sortes de viandes! Le pain occupe évidemment une place de choix dans ces poubelles devenues... comptoirs. Comme chaque année, c'est l'un des aliments les plus gaspillés durant ce mois pourtant sacré. Le président de la Fédération des boulangers, Youcef Khlefat, parle de près de 60 millions de baguettes jetées depuis le début du Ramadhan. Le ministère de l'Environnement, dans une étude récente avait fait état du gaspillage de 600 tonnes par jour. Mercredi dernier, 2e jour de jeûne, le centre d'enfouissement technique de la wilaya de Tipasa a recensé le ramassage de 522868 kg de pain! Des chiffres ahurissants, mais qui ne doivent pas nous étonner.
Car, à chaque fin de journée, c'est la même rengaine devant les boulangeries. Les consommateurs font la queue pour acheter tous types et formes de pain en grande quantité. D'ailleurs, une vidéo circule sur Internet montrant un jeune au niveau du centre d'Alger qui sortait en courant d'une boulangerie avec un sac de pain plus grand que lui. Il trimbalait fièrement une vingtaine de baguettes, de quoi nourrir un régiment. Elles ont certainement dû finir dans les déchèteries, ou dans le meilleur des cas pour nourrir les animaux qui ne mangent presque plus que du pain. Une inconscience collective que le président de l'Association «El Aman» pour la protection des consommateurs renvoie au fait que les citoyens ne connaissent pas la valeur de cette denrée. «Le fait qu'il soit subventionné et payé à un prix dérisoire fait que les Algériens l'achètent sans compter», souligne-t-il.
«Une boulimie d'achats favorisée par le jeûne s'ensuit. Ils finissent par jeter cet aliment qui ne leur a finalement pas coûté très cher», ajoute celui qui se prononce pour la levée des subventions du pain. Néanmoins, Hacène Menouar, ne mâche pas ses mots quant à la qualité de cet aliment vendu sur le marché. «Le pain proposé par les boulangeries ne se conserve pas. Quelques heures après son achat, il est presque immangeable. Même quand on le congèle, il ne se maintient pas», soutient-il non sans demander que les normes sur la qualité du pain soient révisées. Pour lui donc, le pain ne sera pas gaspillé le jour où il aura un prix et une qualité «juste». Toutefois, le président de l'Association «El Aman» ne veut pas que le problème du gaspillage soit «cerné» dans le pain ou durant la période du mois sacré du Ramadhan.
«C'est toute l'année et cela concerne tout ce que nous consommons», insiste-t-il. C'est dans ce sens que son association a lancé, le 13 mars dernier, une enquête nationale afin de déterminer les problématiques de consommation chez les Algériens. «Ce travail qui doit durer plusieurs mois touchera essentiellement sur la question du gaspillage devenu un véritable fléau dans notre société», indique-t-il. Cette question tient fortement à coeur, Hacène Menouar, car pour lui c'est une solution qui permettra d'améliorer le pouvoir d'achat des Algériens. «En luttant contre le gaspillage, on peut récupérer beaucoup d'argent et faire d'énormes économies en ces temps de crise», précise-t-il. «La moyenne mondiale des produits achetés et gaspillés est de 40%. Si on arrive à n'en sauvegarder que 20%, ce sera 20% de plus pour le pouvoir d'achat de chaque citoyen», atteste-t-il appelant tous les acteurs de la société à s'impliquer. «C'est une question qui concerne tout le monde. Il n'y a pas que les citoyens qui gaspillent, nos institutions et autres entreprises le font également», dénonce-t-il. Un cri d'alerte qui a déjà été lancé par le Président de la République lors du Conseil des ministres consacré à la préparation du mois sacré du Ramadhan. Il avait même instruit les membres de son Exécutif à intensifier les campagnes de sensibilisation pour lutter contre ce phénomène. Près d'une semaine après le début du mois sacré, ils se sont contentés de petits SMS appelant à modérer la consommation. Quel gaspillage...

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