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Nouveau découpage administratif

L’Algérie en a-t-elle les moyens ?

Connu pour son pragmatisme, le professeur Chitour estime que l’informatique et l’intelligence artificielle auraient été des solutions plus efficaces et moins coûteuses pour répondre aux besoins de ces populations.

Bensalah a-t-il laissé un cadeau empoisonné à son successeur ? Mardi dernier, le chef de l’État a présidé un Conseil ministériel où il a été annoncé un nouveau découpage administratif pour l’Algérie avec la création de 10 nouvelles wilayas dans le Sud et 14 wilayas déléguées dans les Haut-Plateaux. Dans la forme cela paraît comme étant une bonne nouvelle pour les populations de ces régions isolées, mais dans le fond cette décision «express» laisse planer des interrogations. L’Algérie a-t-elle vraiment besoin de ce nouveau découpage administratif ? Et surtout en a-t-elle les moyens ? Connu pour son pragmatisme, le professeur Chems Eddine Chitour résume en une phrase ce passage à 58 wilayas. «En fait, on va augmenter la masse salariale, le parc immobilier et roulant ainsi que la consommation d’énergie», a soutenu ce spécialiste joint, hier, par téléphone. Pour cet universitaire, l’efficacité de cette décision n’est pas du tout évidente. D’ailleurs, il s’interroge sur le comment l’État va réaliser cet objectif dans les conditions socio-économiques actuelles. «Comment allons-nous faire ? Va-t-on convertir les daïras actuelles en wilayas? Cela montrerait que cette décision n’a d’autre signification que politique», a mis en avant le professeur. Pour Chems Eddine Chitour, la seule chose qui pourrait rendre attractif un tel découpage est le fait qu’il entre dans le cadre du Schéma national d’aménagement du territoire (Snat) avec une visée productive, afin de rendre ces régions plus attractives. Néanmoins, notre interlocuteur doute fort de cela, en estimant que le timing et la façon dont a été prise cette décision renforcent ses doutes. Il s’interroge même sur quels critères il a été réalisé . Il est vrai que ce découpage, dont on parle depuis des années, n’a pas pu être réalisé, faute de moyens, et de retour sur investissement. L’État doit, certes, rapprocher l’administration des citoyens, particulièrement pour ces zones reculées, mais comme l’explique le professeur Chitour, dans notre cas le jeu ne vaut pas la chandelle. L’argent qui sera dépensé aurait été plus utile aux habitants de ces régions s’il était investi dans des infrastructures d’utilité publique. Surtout que comme il l’affirme, l’apport de l’informatique et l’intelligence artificielle aurait été plus efficace et à moindre coût. «On est au XXIe siècle. Il faut réfléchir comme au XXIe siècle en profitant de l’apport de l’informatique pour rapprocher le citoyen de l’administration», a-t-il souligné. «Cela est d’autant plus vrai du fait que nous avons fait de grands pas dans l’administration avec la dématérialisation des documents et la mise en place de documents biométriques», a-t-il poursuivi, non sans plaider pour une fluidification de l’information en décentralisant les grandes décisions qui concernent ces régions. «C’est la seule chose qui peut améliorer le quotidien des citoyens», a-t-il soutenu. Ce spécialiste met en avant le fait que la priorité dans ces régions est l’accès aux soins et à l’éducation. C’est d’ailleurs ce pourquoi les populations de ces régions ont beaucoup d’espoir de voir leurs villes se transformer en wilayas. Car, dans la logique actuelle de nos dirigeants ont construit les hôpitaux dans les…wilayas. «Faut-il être une wilaya pour avoir un hôpital ou une école ? Non», peste-t-il en insistant sur le fait que l’argent qui sera dépensé dans ce projet suffirait à construire ces infrastructures. On est donc devant une grande grenade dégoupillée qui a été mise entre les mains du futur chef de l’État. Ce découpage plein de promesses pour ces zones isolées, risque de lui exploser à la figure, quand les habitants verront que pratiquement rien n’a changé dans leur quotidien, mis à part le matricule de leurs voitures…Va-t-il poursuivre dans cette logique, sachant que les moyens sont limités ou va-t-il l’abandonner ? Dans les deux cas, le risque est grand ! C’est cela travailler avec des réflexes du XXe siècle au XXIe siècle…

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