Repositionnement de la france sur le sahara occidental
La classe politique réagit

La reconnaissance par la France de la prétendue marocanité du Sahara occidental a déclenché une onde de choc. L'Algérie a immédiatement rappelé son ambassadeur, et l'indignation s'est répandue au sein de la classe politique, de la société civile et des citoyens lambda. Tous dénoncent la décision inconsidérée d'Emmanuel Macron, perçue comme une trahison des principes des droits de l'homme que la France prétend défendre. En France même, des députés se sont insurgés contre cette mesure, fustigeant l'influence des lobbies coloniaux et sionistes. Voici un aperçu des réactions enflammées.
FLN
«La France viole toutes les chartes et les us internationaux»
Le parti du Front de libération nationale (FLN) a dénoncé la collusion franco-marocaine sur le Sahara occidental. «Par cette décision motivée par des calculs politiques douteux et soutenant l'État d'occupation marocain, la France réaffirme encore une fois qu'elle est otage de son complexe colonial en tentant d'ignorer les vérités historiques et les droits des peuples à la liberté», a-t-il ajouté. Le parti a affirmé que le conflit au Sahara occidental était «une question de décolonisation qui ne peut être résolue que dans le cadre de ce que décidera le peuple sahraoui, non déplaise aux puissances coloniales, anciennes et nouvelles, qui s'allient aujourd'hui pour opprimer les peuples». Cette position reflète «une contradiction flagrante de cet État qui prétend défendre les droits de l'homme et la démocratie, alors qu'il n'hésite pas à violer toutes les chartes et les us internationaux, en violation claire de la légalité internationale, avec un déni flagrant du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», ajoute la même source.
FFS
«La France veut faire du Makhzen un cheval de Troie»
Le Front des forces socialistes (FFS) a dénoncé «avec la plus grande fermeté la position irresponsable et indigne de la France officielle qui traduit une logique néocolonialiste consistant à faire du Makhzen un cheval de Troie pour faire triompher ses plans impérialistes en Afrique». La décision de l'Algérie de rappeler avec effet immédiat son ambassadeur à Paris «a été très prévisible après le choix de la France d'appuyer officiellement le plan marocain d'autonomie du Sahara occidental comme la seule base de règlement du conflit, et ce vu sa longue tradition diplomatique et son intransigeance, depuis l'indépendance, quant au droit fondamental et inaliénable des peuples à l'autodétermination», a-t-il ajouté. «Par sa connivence avec le régime marocain sur le dossier sahraoui, non seulement la France bafoue le droit international et les résolutions des Nations unies, mais elle se fait la complice de toutes les souffrances du peuple sahraoui à qui elle dénie le droit de disposer de lui-même», a-t-il soutenu.
RND
«Le lobby sioniste est derrière cette décision»
Le parti du Rassemblement national démocratique (RND) a souligné «soutenir et appuyer la décision prise par l'Algérie de rappeler l'ambassadeur algérien en France», qualifiant cette décision de «souveraine, responsable et appropriée», laquelle «intervient en réponse à la décision irresponsable de l'État français reconnaissant le plan d'autonomie marocain comme seule base de règlement du conflit au Sahara occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc». «Il s'agit d'une faute grave et d'une violation flagrante de l'ensemble des chartes et des us internationaux, étant donné que la cause sahraouie est inscrite à la quatrième commission de l'ONU comme une question de décolonisation», a estimé le parti. Ce comportement ne fait que «dévoiler, encore une fois, la doctrine colonialiste enracinée chez le décideur français qui va de pair avec la visée colonialiste du régime du Makhzen. Il s'agit d'une tradition consacrée par les puissances coloniales qui se soutiennent mutuellement», poursuit le RND. Le parti a indiqué, dans ce sens, que «le lobby sioniste et le lobby colonial français sont derrière cette décision qui «intervient en réponse aux positions fortes et honorables de l'État algérien vis-à-vis des causes palestinienne et sahraouie».
Mouvement El-Bina
«Elle n'arrive pas à s'affranchir de son complexe colonial»
Le Mouvement El-Bina a qualifié la décision irréfléchie de la France ayant reconnu le plan marocain d'autonomie au Sahara occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc», a indiqué le mouvement, ajoutant que la France qui «n'arrive pas à s'affranchir de son complexe colonial, passe outre la réalité néocolonialiste du conflit, au moment où elle devait contribuer, aux côtés de l'Algérie, aux efforts internationaux pour parvenir à un règlement politique, équitable, durable et acceptable de la cause du peuple sahraoui occupé». Le mouvement avertit que la France doit assumer l'entière responsabilité de ses actes déshonorants et de son déni flagrant de ses engagements internationaux, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, dans la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies qui ont reconnu la légitimité de la cause sahraouie et le droit du peuple sahraoui à un référendum d'autodétermination».