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Face à des prix qui demeurent élevés, l’engouement n’est pas au rendez-vous

Le mouton de l’Aïd «boudé»?

Un petit tour dans les marchés, on comprend vite pourquoi les acheteurs sont refroidis. On a pu voir des moutons à plus de 100 000 dinars. Pis encore, ça se négocie comme les voitures avec le fameux «aâtaw» (ils ont proposé, ndlr).

Et si les Algériens n'achetaient pas le moutons de l'Aïd? À deux semaines de cette fête religieuse, l'engouement n'est pas encore au rendez-vous. Pourtant, d'habitude, à pareille période, même au temps de la Covid-19, il avait déjà envahi nos villes. Il occupe même toutes les discussions. C'est le dernier «virage» pour faire son choix. On se bouscule, on court de partout, on se bat pour les beaux yeux de ces béliers. Ces scènes ne semblent plus être d'actualité aujourd'hui. Les maquignons n'ont pas encore transformé les quartiers en écurie géante, à l'image du Hamiz qui, habituellement, devient un marché informel de moutons. Les pauvres bêtes ne sont donc pas encore de sortie. Rares sont celles que l'on aperçoit en train de nous «draguer» en bord de route. Est-ce dû à des mesures prises par les pouvoirs publics? Peut-être. Néanmoins, même au niveau des marchés et points de vente autorisés il n' y a pas grande foule. On cite, entre autres, le point de vente de Haouch R'mel sur la route menant de Rouiba vers Aïn Taya. En principe, elle devrait être complètement «bouchée» par des dizaines de citoyens qui viennent choisir leurs moutons parmi les centaines de têtes qui se trouvent au niveau de ce «KebchRoom». C'est en tout cas le calvaire que vivent chaque année les automobilistes qui empruntent cette route. Or, actuellement, elle est des plus fluides. Les encombrements sont dans l'autre sens, mais pas à cause des moutons, mais de deux marchands de succulentes glaces italiennes. C'est le même constat pour la majorité des autres points de vente de la capitale. «Habituellement un mois avant l'Aïd, on a presque tout vendu. Là, on a à peine une dizaine de moutons qui ont trouvé preneur», soutient Omar qui tient un point de vente de moutons au niveau d'El Karia de Chéraga. «La vente est vraiment difficile. On risque de perdre beaucoup d'argent. On espère des jours meilleurs, mais on s'attend au pire», ajoute t-il d'un air dépité. Il nous confirme que c'est la même tendance qui règne chez ses autres «collègues». Les Algériens ont-ils donc «boudé» le mouton de l'Aïd? Comment s'explique ce manque de frénésie pour un produit qui leur tient beaucoup à coeur? Certains parlent de la canicule, ou encore des examens du baccalauréat et du BEM. «Je pense qu'il fait trop chaud. Les gens n'ont pas encore le courage de faire le tour des marchés sous cette chaleur pour aller choisir un mouton», estime Lotfi, un «maquignon saisonnier». L'un de ses compères pense que les citoyens avaient la tête ailleurs en étant préoccupés par les examens nationaux de leurs enfants. «Je pense que «kanou latyine» avec le bac (ils étaient occupés par le bac, ndlr). Ils ont juste retardé les achats de moutons, le temps qu'ils se reposent et ça reprendra», pense- t-il savoir en tablant sur ce «week-end» pour le vrai lancement de la «saison» des achats du mouton de l'Aïd. Un de ses «confrères» lui coupe la parole en lui lançant: ««Sabaâr rouhek»(prends patience, ndlr). Yew, c'est foutu...». Est-ce vraiment le cas? Peut-être. Beaucoup de citoyens affirment avoir été refroidis par les prix pratiqués cette année. «C'est très très cher. Notre pouvoir d'achat est déjà en berne. Je ne sais pas si je pourrai me permettre d'acheter un mouton cette année» soutient Amine, un fonctionnaire qui assure avoir du mal à joindre les deux bouts. Il n'est pas le seul à penser au «boycott», malgré lui, du mouton. «Le sacrifice de l'Aïd El Adha est pour mois très important. Depuis 15 ans que je suis marié, je n'ai jamais raté un Aïd, mais cette année cela risque d'être juste juste pour moi», avoue Bilel employé dans une société privée. «Avec les prix actuels, je serai obligé d'emprunter de l'argent pour mon mouton. Ça va me mettre sur la paille», atteste t-il. Un petit tour dans les marchés, on comprend vite pourquoi les acheteurs sont refroidis. On a pu voir des moutons à plus de 100 000 dinars. Pis encore, ça se négocie comme les voitures avec le fameux «aâtaw» (ils ont proposé, ndlr). Ils sont donc cédés au plus offrant faisant «grimper» encore plus les prix. En moyenne, les prix des brebis varient entre 35 000 et 45 000 da, tandis que les prix de l'agneau se situent entre 30 000 da et 40 000 da. Pour le prix des moutons, il débute à 50.000 da. Ahurissant! Même si certains vont céder à cette «folie», beaucoup réfléchiront à deux fois avant de faire ce «sacrifice». L'Aïd s'annonce déjà des plus chauds... 

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