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Amagueur n tafsouth

Le rituel du printemps

Les enfants devaient avaler quelques gouttes de rosée encore agrippée aux pétales...

C'est désormais, une tradition ressuscitée à travers les villages. Aller à la rencontre du printemps comme nos ancêtres le faisaient jadis est aujourd'hui un rituel observé dans de nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Un véritable cérémonial accompagne cette pratique ancienne, mais oh combien intemporelle car elle représente le lien entre l'individu et la nature. Ces derniers jours, deux beaux villages, Tarihant, dans la commune de Boudjima, une trentaine de kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya et Takhlidjt, commune d'Ath Bouyoucef, à Aïn El Hammam ont célébré l'arrivée du printemps, selon le calendrier agraire berbère en usage depuis des millénaires.
À Tarihant, le regroupement désormais, traditionnel des villageois s'est effectué au niveau de la place du village, plus exactement à la place de la maison de jeune. Des enfants, des vieux et vieilles, femmes et hommes, se sont levés très tôt pour aller à la rencontre du printemps. Et quel meilleur endroit pour prendre le printemps à bras-le-corps que les champs verdoyants, aux fleurs encore baignées dans la rosée matinale. En effet, après l'arrivée de tous les villageois, la procession a pris la direction d'Azma, endroit féerique situé sur les hauteurs du village Tarihant.
Sur place, organisés par l'association culturelle locale, les rituels ont débuté par la traditionnelle cueillette des jeunes fleurs par les enfants. Beaucoup se souviennent de ces matinées passées dans les champs à jouer et à cueillir des fleurs de toutes couleurs. Les enfants devaient aussi avaler quelques gouttes de rosée encore agrippée aux pétales. Pendant ce temps, les grandes personnes préparaient des repas copieux à base de plantes diverses. En manger, disait-on, prémunissait des maladies. Cerise sur le gâteau, les membres de l'association ont enrichi le programme par un programme varié allant de séances d'apprentissage de préparation de mets traditionnels aux pratiques du greffage d'arbres fruitiers. À Takhlidjt, le cérémonial était également grandiose avec un programme très riche, se déclinant en conférences, course inter-associations et démonstration de préparation du plat spécial du printemps connu sous l'appellation «Aderyis». Ce sont tous les villageois qui se sont mobilisés pour faire de cette journée, un évènement mémorable qui devra, selon eux, s'imposer comme une tradition à l'avenir. Nos grands parents n'ont-ils pas observé ce rituel d'Amagueur N Tafsouth? Beaucoup de personnes s'en souviennent d'ailleurs. Pour agrémenter l'évènement, les jeunes de l'association du village ont mis au programme une présentation impeccablement réalisée représentant la pratique du labour avec les boeufs. Des séquences mémorables ont été réalisées grâce à une paire de boeufs de labour où les jeunes ont procédé au montage de l'araire avec toutes les pièces qu'il contient. Un véritable régal.
Enfin, rappelons que cette pratique ancestrale est observée pour signifier l'arrivée du printemps. Une saison sacrée pour les peuples d'Afrique du Nord qui ne considéraient toutefois pas avec moins d'égard les autres saisons. Vivre avec la nature a toujours été le principe fondamental des traditions nord-africaines, amazighes. D'ailleurs, les quatre saisons ont toujours un caractère accentué au point qu'il est devenu incontestable que c'est le pays où l'on peut vivre les quatre saisons. 

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