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ECHAUFFOURÉES AU QUARTIER D’HUSSEIN DEY À ALGER

Les stigmates d’une nuit infernale

Deux personnes ont été arrêtées et plus de 20 blessées.

«Faites attention mes enfants, les échauffourées peuvent reprendre», avertit une femme rencontrée à la rue des Frères Zioui du quartier d´El-Magharia (ex-Léveilley), dans la commune d´Hussein Dey (Alger). Il régnait, hier, un climat électrique sur les lieux. Le quartier se relevait péniblement d´une nuit d´affrontements entre émeutiers et éléments de la police. Bilan: deux personnes arrêtées et plus de 20 blessées parmi les manifestants et les policiers), selon des témoignages recueillis sur place.
Les habitants affichaient grise mine. Une inquiétude profonde se lisait sur les visages. Dans les places publiques, dans les cafés, à l´intérieur des commerces, tous racontaient, chacun à sa façon, ce qu´ils ont vécu durant la nuit de dimanche à lundi. Retour sur les événements. La journée du samedi tire à sa fin, Alger s´apprête à accueillir la nuit sous la pluie. Seulement, la nuit s´annonce particulièrement agitée. Les prémices de cette agitation sont visibles aux alentours de la cour d´Alger, sise à Ruisseau où se tient ce procès d´une quarantaine de personnes arrêtées, le 20 mai dernier, suite aux affrontements ayant opposé les supporters du NA Hussein Dey à ceux du RC Kouba.
Le verdict vient de tomber. Les condamnations se répandent comme une traînée de poudre. Les familles et proches des condamnés crient à l´injustice. L´émeute est imminente.
La première étincelle a lieu au quartier Amirouche d´Hussein Dey. Elle déclenchera en quelques heures, les feux de la colère au quartier d´El-Magharia.

Les raisons d´une émeute
«Mon frère F. Bouhenni a été condamné à deux ans de prison ferme, sans qu´il n´y ait de preuves sur sa participation aux malheureux événements du 20 mai», fulmine un jeune, rencontré au quartier des Frères Zioui. F. Bouhenni, 33 ans, est père de 2 enfants. Gérant d´un commerce, il est président du collectif Ultra day Boys du NAHD. Ce collectif a pour mission de sensibiliser les supporters sur les vertus du fair-play. «Il était venu se réfugier à la Maison de la presse de Kouba (Abdelkader Safir). La police l´a surpris sur les lieux. Il a été emmené manu-militari», raconte son frère. F. Bouhenni est condamné, en compagnie de 37 supporters du NAHD. «Seulement quatre d´entre eux ont bénéficié d´une liberté provisoire pour pouvoir passer les épreuves du baccalauréat», témoigne le jeune Farid. Dans ses yeux se lit une colère contenue.
Il a vu de ses propres yeux un vieil homme de 70 ans se faire tabasser par la police. «Ils l´ont roué de coups et l´ont laissé sur place. Heureusement qu´il était devant chez lui. On l´a fait rentrer», déplore-t-il.
Farid en a gros sur le coeur. Il cherche après un jeune blessé. Il le trouve et l´appelle. Ce dernier a l´oreille gauche complètement déformée par une grosse pierre. «C´est la police qui m´a fait ça», ce contente de dire ce dernier.
Un autre habitant des lieux a la voix nouée. Laissons-le raconter...«J´ai participé aux affrontements parce que j´ai entendu les policiers user d´un langage indécent», révèle-t-il. Cet homme a une fonction qui lui permet de fréquenter les hautes sphères du gouvernement. Il était chez lui, en compagnie de sa femme et de ses enfants.
«Quand j´ai entendu les policiers proférer des obscénités, je suis sorti au balcon et les ai invités à éviter ce comportement», explique-t-il.
Sa tentative a été vaine. Les policiers continuaient à «insulter les habitants. Ils tiraient en direction des maisons avec des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc». Les échauffourées ont atteint leur paroxysme au quartier Sila. Les minutes passaient au gré des échanges violents entre les émeutiers et les policiers.
«Les affrontements se sont poursuivis jusqu´à 2h du matin», soutient Farid.
La commune d´Hussein Dey est sur un brasier. Les habitants attendent le 19 juin prochain, jour du déroulement du procès en appel.
En attendant, ils sont sur le qui-vive. Les émeutes risquent de reprendre d´un moment à l´autre.

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