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Krikou «slalome» sur le dos des vieux

Grosse bourde. La ministre s'emmêle tellement les pinceaux qu'elle donne l'air d'être complètement déconnectée. Lundi dernier, 27 avril, c'était la Journée nationale des personnes âgées. à cette occasion, notre ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaoutar Krikou, a organisé une rencontre à laquelle ont assisté plusieurs ministres. Prenant la parole, Krikou annonce la création par son département ministériel «d'un mécanisme en ligne» visant à protéger les personnes âgées contre toute forme de négligence ou de maltraitance». Là on commence à se poser des questions. C'est quoi «un mécanisme en ligne»? Un peu plus loin, la ministre explique qu'«il s'agit d'une ‘‘application'' lancée sur le site Web du ministère visant à surveiller et suivre tous les mauvais comportements contre les personnes âgées et à lutter contre toute forme d'abandon ou de maltraitance auxquels est exposée cette catégorie de citoyens». Là, cela se complique. Le «mécanisme en ligne» devient «une application» lancée sur le site Web. Il y a tout de même une sacrée différence entre un mécanisme et une application. De plus, une application peut se télécharger d'un site Web, pas y être lancée. Un site n'est pas une rampe de lancement et une application n'est pas une fusée pour être «lancée». Comme son nom l'indique, elle s'applique. Mais pas autant que le dit notre ministre lorsqu'elle attribue à l'application la capacité de «surveiller et suivre tous les mauvais comportements contre les personnes âgées». On est dans le domaine de la robotique de dernière génération doublée de drones pour «surveiller» par les fenêtres. On arrête là car si l'on poursuit jusqu'à l'application qui «lutte contre les formes d'abandon ou de maltraitance», nous verserions dans la robotique «judiciaire», c'est-à-dire dans la science-fiction. C'est vrai qu'il faut se pincer pour mettre ces affirmations dans la bouche d'un ministre. Mais avant, nous sommes allés sur le site Web du ministère à la recherche du «mécanisme en ligne» ou «application lancée» pour porter secours aux personnes âgées. Une visite qui a fini de nous achever. Aucune trace du «mécanisme» ni de «l'application». Plus grave, au sujet des personnes âgées il n'y a absolument rien si ce n'est un lien qui renvoie sur un texte de présentation des foyers pour personnes âgées. Devant un tel constat, on reste songeur. Mais pourquoi la ministre s'est-elle si avancée dans ses propos? En cherchant bien on peut avancer une hypothèse. Deux organismes publics ont «marché sur ses plates-bandes». Il y a d'abord Algérie poste et sa nouvelle mesure qui permet aux personnes âgées de faire des retraits sans se déplacer au bureau de poste. Ensuite, la Caisse des retraites (CNR) qui a organisé, en collaboration avec la Cnas et l'Office d'appareillage (Onaaph), une distribution de fauteuils roulants et de fournitures médicales à «des retraités en général et aux personnes âgées en particulier». Deux événements où l'absence du ministère de la Solidarité ne pouvait pas passer inaperçue. Ce qui a dû donner un «coup de sang» à notre ministre qui s'est précipitée pour réagir. On sait que la colère est mauvaise conseillère et que dans la précipitation les dérapages sont inévitables. Résultats des courses: notre ministre de la Solidarité a raté une occasion de ne rien dire. Car et s'il fallait bien faire au profit des personnes âgées, il ne faut pas attendre la Journée nationale ni même internationale. C'est un combat de tous les jours. Comme ces malades mentaux signalés parmi les pensionnaires du foyer des personnes âgées de Sidi-Moussa et mentionnés dans un rapport du Conseil des droits de l'homme (Cndh). C'est aussi, pour le ministère, la mission de participer à l'introduction de la gériatrie parmi les spécialités enseignées à l'université. De penser à la formation du personnel paramédical spécialisé dans l'assistance et les soins spécifiques aux personnes âgées. De penser à recenser, dans les villes, les personnes âgées vivant seules en vue de leur prêter assistance. En réparant leur ascenseur. En leur faisant les courses. En les protégeant contre les escrocs. Voire carrément contre les agressions. Surtout les jours d'encaissement de la pension. Il y a tant et tant à faire pour les vieilles personnes que nul n'a le droit de s'en servir pour des raisons politiciennes. Même le numéro vert (1527) ne suffit pas pour se donner bonne conscience. Une vieille personne prise d'un malaise n'aura pas le temps d'atteindre le téléphone. Une version adaptée des bracelets électroniques utilisés par la justice, peut se concevoir pour les personnes âgées. Il faut juste quelqu'un pour faire bouger les lignes. Qui mieux que la ministre de la Solidarité pour cela?

De Quoi j'me Mêle

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