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Réforme des retraites

La France se prépare à une troisième journée de grève

A Paris, traumatisé par les violences lors des manifestations de «gilets jaunes» pendant l’année écoulée, le cortège était encadré par un important service d’ordre syndical et quelque 6.000 policiers et gendarmes.

La France a vécu, hier, une nouvelle journée de grève massive dans les transports publics en signe de protestation contre la réforme des retraites, un projet emblématique du quinquennat Macron qui a mis jeudi le pays au ralenti et fait descendre plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues. Gares désertées, écoles fermées, entreprises dépeuplées: le mouvement a été déjà massivement suivi jeudi, dans tous les secteurs, pour dénoncer un projet qualifié d’«injuste».Le mouvement a été reconduit hier dans les transports parisiens, où 10 lignes de métro sur 14 étaient de nouveau fermées. La compagnie ferroviaire SNCF a annoncé l’annulation de 90% des trains à grande vitesse et de 70% des trains régionaux. Le trafic à l’international (Eurostar, Thalys) était lui aussi de nouveau très perturbé. Dans le secteur aérien, Air France a annulé 30% de ses vols intérieurs et près de 10% de ses vols moyen-courrier, et la direction générale de l’aviation civile a appelé les compagnies aériennes à réduire de 20% leur programme de vols le même jour. Les compagnies Transavia, Easyjet et Ryanair ont également annoncé la suppression de plusieurs vols (10 pour Transavia).
Cette nouvelle journée de grève a fait suite à une très forte mobilisation jeudi dans les rues de plusieurs villes du pays, émaillée de quelques incidents. Le syndicat CGT a annoncé plus d’un million et demi de manifestants dans toute la France, le ministère de l’Intérieur en a comptabilisé de son côté 806.000, pour la première journée de grève. Sujet éminemment inflammable en France, qui avait déjà été paralysée pendant près d’un mois en 1995 contre une réforme des retraites, la réforme vise à supprimer les 42 régimes existants (général, fonctionnaires, privés, etc.) et créer un système de retraite universel par points. Il survient dans un contexte social déjà très tendu dans plusieurs secteurs (hôpitaux, étudiants..) et dans un pays secoué depuis un an par la contestation inédite des «gilets jaunes».
A Paris, traumatisé par les violences lors des manifestations de «gilets jaunes» pendant l’année écoulée, le cortège était encadré par un important service d’ordre syndical et quelque
6.000 policiers et gendarmes. Des incidents entre casseurs et forces de l’ordre ont éclaté non loin de la place de la République, dans l’est de la capitale, et à la fin du cortège place de la Nation. Une remorque de chantier a été retournée et incendiée et plusieurs vitrines brisées tandis que les forces de l’ordre essuyaient des jets de projectiles et répliquaient par des tirs de lacrymogène. La police a procédé à une centaine d’interpellations. A Toulouse (sud-ouest), des échauffourées en fin de manifestation ont fait 5 blessés légers dont trois policiers. En dépit des incidents, le Premier ministre, Edouard Philippe, a «rendu hommage» aux syndicats, notant que dans «un très grand nombre de villes», les manifestations «se sont bien passées car elles ont été bien organisées».Le chef de file de l’opposition de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, a estimé que ce 5 décembre marquerait «une date dans l’histoire sociale de ce pays» et assuré que «le bras de fer» ne faisait que commencer.
Le mouvement touche également les enseignants, les retraités, les étudiants, les avocats, le secteur de l’énergie, ou encore les policiers, qui ont bloqué des commissariats jeudi. La tour Eiffel et plusieurs des principaux musées de Paris étaient totalement ou partiellement fermés jeudi. De nombreuses écoles sont restées portes closes, et certaines l’étaient encore hier. A l’origine de la mobilisation, le futur «système universel» de retraites par points, censé remplacer les 42 régimes existants (fonctionnaires, privés, régimes spéciaux, complémentaires). L’Exécutif promet un système «plus lisible» et «plus juste», les détracteurs de la réforme s’attendent à une «précarisation» des retraités.Le président français a déjà déclaré qu’il ne renoncerait pas à son projet. Il est «déterminé à mener cette réforme, dans l’écoute et la consultation», a affirmé jeudi l’Elysée, précisant que «le Premier ministre s’exprimerait vers le milieu de la semaine prochaine sur l’architecture générale de la réforme». Le projet précis n’est en effet pas encore connu et l’exécutif est resté dans le flou sur plusieurs points. Les syndicats français réunis en intersyndicale et quatre organisations de jeunesse ont appelé à une nouvelle journée de grèves et de manifestations mardi prochain.

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