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Onze députés tunisiens ont quitté Qalb Tounes

Le tourisme parlementaire défie la pandémie

Quelques jours avant le retrait de Zouhair Makhlouf, il y eut celui de Mourad Hamzaoui. Et en mars dernier, pas moins de 9 députés, représentant Qalb Tounes à l’ARP, ont rendu le tablier.

Les élections législatives d'octobre 2019, en Tunisie, avaient mobilisé plus de 7 millions d'électeurs pour créér un paysage politique morcelé à l'extrême. En novembre, l'installation de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a clairement mis en lumière une mosaïque de nouveaux élus, apparemment engagés dans le programme de leurs partis respectifs, mais, en réalité, mus par des intérêts autrement plus terre à terre. D'où les innombrables querelles, les dissidences et les démissions qui ont jalonné le parcours d'un Parlement où le parti Ennahdha, vainqueur du scrutin, est aux prises avec les assauts répétés d'Abir Moussi, chef de file du Parti destourien libre (PDL).
Dans ce contexte particulier, l'ovni surgi des urnes, Qalb Tounes de Nabil Karoui, n'est pas épargné par les soubresauts. Fondée à la veille des législatives, cette formation attrape-tout a réussi l'exploit, avec 38 sièges, de se placer juste derrière Ennahdha (52), ce qui fait d'elle une force politique incontournable. Sept mois plus tard, l'édifice est en train de se fissurer! Qalb Tounes connaît, en effet, une épidémie de démissions, en période de nouveau coronavirus. La plus récente est celle du député Zouhair Makhlouf qui avait défrayé la chronique en pleine campagne électorale, accusé par une lycéenne de harcèlement et d'atteinte aux bonnes moeurs. Le parti avait fait bonne figure en le maintenant, contre vents et marées, et voilà que le parlementaire décide de tourner casaque, sans d'ailleurs révéler au profit de quelle autre formation. Du moins, pour l'instant. Nabil Karoui n'a pas tardé, évidemment, à donner libre cours à son(re)sentiment. Il a déploré, samedi, sur radio Mosaïque, le tourisme parlementaire, avant d'en venir aux raisons de la volte-face de Zouhair Makhlouf. Le président de Qalb Tounes a expliqué «le soulagement» de son parti qui, dans un communiqué, s'est presque félicité du départ de la brebis galeuse. «Il y avait une pression des femmes du parti, après ce qui s'est passé, lors de la campagne électorale (plainte pour harcèlement sexuel impliquant l'élu)», a argumenté Nabil Karoui, avant d'ajouter que: «Depuis cet épisode, elles ne le supportent plus» et «à chaque réunion, il y avait des problèmes à cause de sa présence». En clair, le départ de Zouhair Makhlouf, une figure controversée dans le paysage politique tunisien, n'est rien d'autre qu'une épine extraite du pied de Qalb Tounes, soulagé d'un tel fardeau.
Sauf qu'il s'agit du onzième (11) démissionnaire d'un parti qui ne compte plus que 27 députés, désormais, et ne peut plus revendiquer la place qui fut la sienne, au lendemain des législatives d'octobre 2019. Quelques jours avant le retrait de Zouhair Makhlouf, il y eut celui de Mourad Hamzaoui. Et en mars dernier, pas moins de 9 élus, dont le président du bloc parlementaire, représentant Qalb Tounes à l'ARP, Hatem Mliki, ont rendu le tablier dans une Tunisie affligé par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences prévisibles. Ces élus ont intégré un nouveau bloc, Al Wataniya, dont on ne sait de quel côté il va pencher, au sein du Parlement. Tout cela augure d'un climat des plus moroses, même si Qalb Tounes vient de proposer un projet de loi interdisant le tourisme parlementaire! Les mauvaises langues ont beau jeu de railler l'initiative qui émane de la vice-présidente de l'ARP et députée de Qalb Tounes, Samira Chouachi, elle-même championne du nomadisme politique, puisqu'elle fut d'abord l'élue de l'Union patriotique libre (UPL), en 2014, avant de flâner dans d'autres prés plus verdoyants puis de rallier Qalb Tounes, au bon moment.

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