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Destin victimaire juif et apartheid pour les Palestiniens (Suite et fin)

«L'horreur et l'indignation devant des victimes civiles massacrées par une bombe humaine doivent-elles disparaître quand ces victimes sont palestiniennes et massacrées par des bombes inhumaines?» Edgar Morin, Samir Naïr et Danièle Sallenave

Dans cette deuxième partie consacrée au brûlot Israël-Palestine: le Cancer, commis comme précédemment annoncé par Edgar Morin, Samir Naïr et Danièle Sallenave, il va être beaucoup question de la fausse symétrie qui caractérise le conflit israélo-palestinien. Il convient de signaler ici que cette situation est outrageusement irriguée par les médias occidentaux dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne tiennent nullement compte de l'effarante disproportion des moyens quand ils ne donnent pas l'amère impression de masquer la totale inégalité dans le rapport des forces, le fait que le conflit oppose des occupants qui aggravent leur occupation et des occupés qui aggravent leur résistance, l'évidence que le droit et la justice sont du côté des opprimés: «La fausse symétrie met sur le même plan les deux camps, alors que l'un fait la guerre à l'autre qui n'a pas les moyens de la faire et n'oppose que des actes sporadiques de résistance ou de terrorisme. De même, il y a fausse symétrie entre Sharon et Arafat, l'un maître d'une formidable puissance, capable de défier les Nations unies et les objurgations (certes molles) des Etats-Unis, l'autre de plus en plus impuissant dans la séquestration dont il est victime. Une sinistre farce consiste à demander à Arafat d'empêcher les attentats tout en l'empêchant d'agir.» Ce qu'on a peine à imaginer, martèlent Edgar Morin, Samir Naïr et Danièle Sallenave, c'est qu'une nation de fugitifs, issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l'histoire de l'humanité, ayant subi les pires humiliations et le pire mépris, soit capable de se transformer en deux générations non seulement en «peuple dominateur et sûr de lui», mais, à l'exception d'une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier. La même source estime que les médias rendent mal les multiples et incessantes manifestations de mépris, les multiples et incessantes humiliations subies aux contrôles, dans les maisons, dans les rues: «Cette logique du mépris et de l'humiliation, elle n'est pas le propre des Israéliens, elle est le propre de toutes les occupations où le conquérant se voit supérieur face à un peuple de sous-humains. Et dès qu'il y a signe ou mouvement de révolte, alors le dominant se montre impitoyable. Il est juste qu'Israël rappelle à la France sa répression coloniale durant la guerre d'Algérie; mais cela indique qu'Israël fait pour la Palestine au moins ce que la France a fait en Algérie. Dans les derniers temps de la reconquête de la Cisjordanie, l'armée israélienne s'est livrée à des actes de pillage, destructions gratuites, homicides, exécutions où le peuple élu agit comme la race supérieure.» En termes décodés, cette politique de la terre brûlée consiste à rendre l'existence des Palestiniens aussi invivable que possible et à terroriser les habitants à un tel point qu'ils s'en aillent d'eux-mêmes. Une sorte de stratégie de l'affamation combinée à un harcèlement intensif et la pratique de la terreur permanente. L'objectif visé, estiment de nombreuses sources fiables, n'est plus ni moins qu'une épuration ethnique «en mode ralenti» financée par l'Occident. Mais c'est l'effet inverse qui se produit, constatent les trois signataires de la condamnation sans équivoque de l'entité sioniste: «On comprend que cette situation dégradante suscite sans cesse de nouveaux résistants, dont de nouvelles bombes humaines. Qui ne voit que les chars et les canons, mais ne voit pas le mépris et l'humiliation n'a qu'une vision unidimensionnelle de la tragédie palestinienne.» Edgar Morin, Samir Naïr et Danièle Sallenave recadrent le mot terrorisme pour mieux se démarquer de l'utilisation qui en est faite par tous les occupants, conquérants, colonialistes, pour qualifier les résistances nationales. Il est indu, soutiennent-ils, de réduire une résistance nationale à sa composante terroriste, si importante soit-elle. «Il n'y a pas de commune mesure entre un terrorisme de clandestins et un terrorisme d'Etat disposant d'armes massives. Au moment où le gouvernement sharonien a dénoncé la bombe humaine qui a fait six morts à Jérusalem, il a occulté la terreur pratiquée à Jenine. De même qu'il y a disproportion entre les armes, il y a disproportion entre les deux Terreurs. L'horreur et l'indignation devant des victimes civiles massacrées par une bombe humaine doivent-elles disparaître quand ces victimes sont palestiniennes et massacrées par des bombes inhumaines?»

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