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Singulière audition

Hamoudi C. et Noureddine S. sont deux inculpés de détention et de commercialisation de came, qui ont mené la vie dure au juge, avant de...

L'ambiance était tendue, ce mercredi d'automne 2020, dans la vaste salle d'audience au moment où les deux jeunes inculpés de trafic de drogue, fait prévu et puni par l'article 17 de la loi relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicite de stupéfiants qui va dans le sens de la commercialisation, qui dispose: «Est punie d'un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende
de 5 000 000 DA à 50 000 000 DA, toute personne, qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes.
La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée. Les actes prévus à l'alinéa 1er ci-dessus sont punis de la réclusion perpétuelle lorsqu'ils sont commis en bande organisée.» D'ailleurs, cette loi claire n'est pas encore mise en cause, les magistrats s'appliquant à la mettre en oeuvre dès qu'un dossier est sous leurs yeux. Il est vrai qu'à chaque apparition via les visioconférences tenues régulièrement à travers la formation continue, celle des magistrats, cette loi est louée par la majorité des juges du siège qui la trouvent pour le moment, potable! Donc, a priori, rien n'empêche les débats d'être sereins, surtout si les mis en cause se mettent à table, car selon l'ordonnance de renvoi, les faits son très clairs et sans bavure! Voyons un peu comment se sont présentés les deux récidivistes en matière de mauvaise fréquentation, dans une audience où pas moins de 200 affaires étaient inscrites sur le rôle. Mais, le juge étant dans le bain depuis près de 12 ans, il n'est pas gêné outre mesure d'avoir autant de dossiers à traiter, car il sait mieux que quiconque que plus de la moitié, sera renvoyée, soit sur demande de l'inculpé ou de son conseil, soit pour une autre raison objective.
Correctement vêtus de chemises propres et de jeans usagés, ne portant pas les masques de circonstance, «covid-19» oblige, pour les besoins de l'interrogatoire, les deux copains étaient debout dans le box avec une distanciation sociale d'un mètre, et à près de huit mètres du pupitre du tribunal. Sur insistance du président, ils répondent assez fort pour être bien entendus et, évidemment, bien compris. L'esprit des deux détenus, est concentré sur le lancement des débats. Jusqu'à présent, tout se déroule comme les règles le définissent. Il y a d'un côté un juge qui a sous les yeux, un dossier en béton armé et de l'autre deux inculpés qui trouvent à redire... À la question du magistrat, après celle de leur demander s'ils maintiennent leurs premières déclarations faites devant le juge d'instruction. Me El Habib Ben Hadj, leur avocat, pose sa première question relative au nombre de joints trouvés sur eux durant l'interpellation.
Hamoudi, le sourire en coin, répond sans paniquer que les policiers ont été grugés par l'indic' concernant le nombre de joints:
« Pourquoi l'informateur qui a touché les flics ne les a-t-il pas avertis à temps? Il doit le savoir, puisqu'il a pris le risque de vendre la mèche et de leur montrer le coin où nous nous trouvions. Le plus beau, c'est que l'indic' en question, doit se gausser là où il se trouve car, c'est un «concurrent direct qui a dû entre-temps se faire un bon pactole!».
-Ah, bon! Vous êtes même au courant du comment procéder des agents de la brigade de lutte contre les dealers! Et même du concurrent? Eh bien, si vous collaborez avec le tribunal, en me donnant les coordonnées de l'indic', durant la mise en examen, le tribunal en tiendra compte, je peux sûrement et formellement vous l'assurer !
-Ah, non, non et non! Nous sommes peut- être de minables et malchanceux trafiquants de drogue, mais des vendus, jamais! Vous me suivez, monsieur le président? Nous ne mangerons pas de ce pain là!» Le juge retient un légitime fou rire, puis assure le détenu que le tribunal ne le savait pas, pour ce qui est de cette histoire de « vendus», «car, souligne le juge décontracté, nous n'avons pas la liste de ces pseudo-vendus! C'est pourquoi je vous demande encore une fois, la quantité de drogue trouvée chez vous lundi. En tout cas, vous êtes libre de répondre ou pas.
A ce moment, Hamoudi lève le doigt et cherche à placer deux mots à propos de l'indicateur. Le magistrat ne répond pas à l'inculpé, mais préfère jeter un oeil en direction du procureur qui lui rend par un signe de tête, comme pour dire: «Ne perdez pas votre temps, monsieur le président, cela ne sert ni le procès ni encore moins, l'audience!»
Le juge semble satisfait par les interventions des détenus. Il fait une remarque autour de la quantité de came trouvée chez les deux compères: «112 kilogrammes dans un hangar désaffecté, appartenant à l'oncle maternel de Nour Eddine.S.»

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