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Clé du bonheur et laideur urbaine!

Les belles villes, par leur style d'architecture créative, ressemblent à une galerie d'arts, à une magnifique exposition de peinture à regarder, à méditer! Les rues et les avenues sont des poèmes de quatre dimensions. Toute belle construction urbaine est une création artistique.
Aucun État de la région nord-africaine et méditerranéenne n'a mis autant d'argent pour la construction des logements sociaux, que l'Algérie.
Depuis un quart de siècle ou presque (2000-2024) l'État algérien, n'a pas cessé de construire des millions d'habitations pour les citoyens lambda. Les programmes de construction diversifiés sont lancés partout, dans les grandes villes, les moyennes et les petites. Ils sont aussi dans des villages ruraux et dans des «d'chours» ou des mechtas.Certes, cette,actionest noble et positive sur le plan social.
Ces programmes de réalisation de logements, il faut le dire et le reconnaître, ont fait le bonheur des millions d'Algériens; des jeunes et des moins jeunes, des femmes et des hommes, des fonctionnaires et des chômeurs et même des cadres. Certes, la perfection dans la distribution n'existe pas! À tort ou à raison, des critiques sévères ont été formulées et des protestations ont été organisées contre des listes des bénéficiaires.
Des scènes de liessere présentant l'accès à un nouvel appartement par une jeune femme qui rêvait d'un toit depuis son enfance, par une vieille femme qui souhaitait mourir tranquillement sous un toit respecté(tmoutmastoura), par une nouvelle mariée qui désirait voir ses enfants dans une chambre indépendante pour eux seuls,par un couple qui rêvait d'une chambre des parents discrète, par un chauffeur de taxi qui n'attendait que de rentrer chez lui pour prendre une douche; tout cela est mémorisé dans des pellicules par des citoyens ou par les médias! Des moments immortels!
La clé du bonheur, dit l'un! La porte du ciel a été ouverte, renchérit un autre.
Certes, le travail et le logement sont le début d'une vie qui peut être assurée, rassurée et porteuse. Mais pas que ça!
Avec toutes les dérives et la corruption enregistrées, et elles sont nombreuses, ces programmes de logements sociaux sont un chemin sinueux pour une Algérie sociale.
Mais, et il y a toujours un «mais»!
Bien qu'on ait une dizaine d'universités qui forment des architectes, des écoles supérieures spécialisées en urbanisme, tout ce qui a été construit ou presque, ce qui a été réalisé, sur le plan esthétique urbain, est laid! Hideux!
Emporté par les cris de l'urgence, par la crise aigüe et accumulée, l'Etat central et ses relais locaux ont privilégié le social et ont négligé l'esthétique urbaine. Ils n'ont pas pu joindre l'utile à l'agréable. Le beau au nécessaire.
Poussé par l'ouragan social on a élevé des cités sans âme. Bousculé par la crise de logement générale on a érigé des villages dortoirs.
Quand la beauté urbaine est bannie, le bonheur des locataires ne vit pas pour longtemps, ne dure pas longtemps.
On a construit des milliers de cités, et elles sont restées sans noms ou avec des appellations administratives honteuses et déshonorantes; cité de 2000 logements, de 500, de 1500, de 700, de 3000 et ainsi de suite! Il faut rappeler aux décideurs que nous sommes un pays QUI regorge de génies; des artistes peintres, des grands musiciens, des immenses écrivains, des journalistes, des médecins, des penseurs! Donner un nom d'un génie à une cité est une culture en elle-même.
Avec des budgets colossaux, on a construit des milliers de cités où habitent des millions de citoyens de toutes catégories sociales, et on n'a pas pensé à créer une petite bibliothèque, une médiathèque, une mini-salle de projection, un théâtre de poche. Il n'y a pas de cité vivante et respectée sans la culture. La culture est le vrai ciment entre des locataires venant de tous les horizons.
Dans l'urgence politique, sous le poids de la crise sociale, on a construit des pseudo-villes et on a oublié de concevoir un jardin de détente, avec des arbres, des fleurs et du gazon vert, et c'est facile.
Nos nouvelles cités,dressées partout dans toute l'Algérie/continent, dans le nord, dans les Hauts-Plateaux, dans le sud, sont dans une architecture urbaine unifiée et standardisée. Elles se ressemblent et ne ressemblent à rien!Ces nouvelles citésressemblent à des fantômes en béton!
C'est triste, dans tout ce qui a été construit ou presque, onn'a pu créer une seule belle avenue dans nos cités villes nouvelles. Pas d'arbres ou arrachés dès leur plantation! Pas de trottoirs aménagés convenablement! Et c'est triste et laid!
Ces nouvelles cités dortoirs nous rappellentl'image de celles qui remontent à l'époque du communisme stalinien!
On a réussi à construire un toit pour tout le monde ou presque, et tant mieux et c'est généreux et grandiose, mais on a échoué à créer un toit pour une vie commune, conviviale, participative et belle. L'âme du vivre ensemble manque à nos nouvelles cités.
Si les constructions de l'État central et ses auxiliaires locaux faites dans l'urgence, dans le politique saisonnier et dans le souci social sont à l'image d'un dortoir au pluriel, les constructions des privées n'échappent pas à cette laideur.
On aime le béton! Le spseudo-villas des pseudo-bourgeois se ressemblent; un rez-de-chaussée pour garages et locaux pour magasins d'alimentations générale, boucheries, et deux étages en plusieurs chambres qui nous rappellent l'image des auberges des villages! La même mentalité esthétique urbaine ruralisée, le même goût de construction, de Boukanoune dans l'Ouest passant par Hassi Bahbah jusqu'à Bir El Ater dansl'Est, de Saïd Hamdine d'Alger à El Khroub de Constantine, Aïn El Hammam de Tizi Ouzou ou Misserghine d'Oran!
Même le patrimoine urbain colonial en villas, qui devait être classé comme patrimoine national, témoin d'une période coloniale atroce, est en train de subir le pire. On démolit une villa centenaire, une mémoire, pour construire à la place un bâtiment affreux; des garages, des locaux et des chambres! Et c'est triste.
La ville est à l'image de la culture d'une nation. Il est urgent d'arrêter cette laideur urbaine unifiée et standardisée. Le toit n'est pas innocent.Il est l'indice d'un savoir -vivre et d'un savoir aimer la vie! 

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