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Des voies et des voix!

Voilà deux personnes debout face au juge du siège, pour expliquer l’inexplicable motif des coups et blessures volontaires, svp, et surtout, plus enfonçant, réciproques…

La salle d'audience s'est avérée exigüe pour contenir tout ce beau monde qui s'était déplacé, en vue d'assister aux joutes judiciaires des deux chefs de familles voisines, qui se sont présentées à la barre munis de certificats médicaux, prouvant si besoin est, qu'il ya eu bel et bien coups et blessures volontaires et évidemment, réciproques, fait prévu et puni par l'article 264 du code pénal.
Les faits s'étaient produits vers le vingtième jour de Ramadhan 1445, avant l'appel à la prière du Dhor. «Alors, que s'est -il passé vendredi soir devant le bâtiment?» Le détenu instigateur, parle doucement, et tente de se faire comprendre de l'assistance: «Nous étions réunis, mes deux frères et moi devant l'entrée de l'immeuble, pour discuter des préparatifs du mariage de mon petit-fils, Akram. H. lorsque arriva sur les lieux, Allal. R. notre vieux voisin, à qui je devais une importante somme d'argent, je l'avoue. Il dit d'emblée à son cousin, le futur beau-père de ma fille que la mariée pouvait ne pas être si vierge, qu'on le prétende. Soudain, un brouillard m'aveugla carrément. Je reçus un coup à la nuque, et je m'écroulai, sur le sol rocailleux, qui fut à la base de mes blessures au visage, et sur l'épaule gauche.
Ce fut l'ouragan qui fut soulevé, car je n'ai jamais compris pourquoi, une fois relevé des bobos que le reçus, je m'étais précipité, au cou de l'homme qui venait ainsi, à travers ses moches propos, de nous déshonorer. Ce fut tout de suite la bagarre générale, qui ne cessera qu'avec l'arrivée des services de sécurité du coin.» Une rixe comme on en voit de temps à autre, durant le mois de jeûne, avec, comme soupape de sécurité, le jeûne! «Le 1er inculpé, Dahmane.F.49 ans met toute l'affaire sur le dos de Rafât. H. le diffamateur, malheureusement non inculpé, aujourd'hui, mais le véritable détonateur de ce dossier. -- Non, nn'évoquez plus, svp, des gens non concernés par l'ordonnance de renvoi! Vous êtes deux poursuivis, alors, parlons un peu de vous deux! --je regrette M. le juge, sans la présence à la barre de ce maudit diffamateur, vous nn'aurez pas une idée sur ce gros malentendu, et je... -- «Je jure que cc'est Hamidou. F.qui a débuté les hostilités en propageant le bruit que ma nièce, future belle-fille de Salim. F. ne serait pas si vierge que le laisse entendre l'opinion locale.» --Ah, bonn?
Ainsi, c'est comme cela que tout cela est arrivé? C'est encore plus triste et malheureux, d'entendre, en plein XX1ème siècle, de pareilles sornettes! Et on ose encore insinuer, sous-entendre et soulever des propos dignes du Moyen-Âge? C'est inadmissible! Et c'est en même temps frustrant, d'avoir, là, bien en face, les propagateurs de tels avatars.» -- Ça suffitt! Le tribunal ne travaille que dans la sérénité, pas dans la pagaille. Soyez court et précis. --Alors, dans ce cas, M. le président, je ne dirai plus un mot...» lance, calmement l'inculpé. Le président avait tout compris à ce moment. Désormais, il savait quoi faire...
À commencer par faire taire ceux qui parlaient en même temps! «Des voies, et des voix sans... issues!», s'est exclamé un initié des lieux. Le juge savait très bien comment allait fonctionner l'audience. Par contre, le rôle des conseils fut timide, à l'image du conflit qui aurait pu connaître un dénouement au quartier même! Les faits semblaient très graves, puisque les antagonistes ont préféré brandir, à titre de défense, la diffamation. Du n'importe quoi! Voilà, des blessés et des victimes de coups et blessures, entre de probables honorables belles-familles, qui racontent n'importe quoi, histoire de se défendre! Il y a d'autres moyens de le faire, pourtant. Vous avez le dialogue, qui peut tout arranger, vous restituez le sourire, tout en vous ôtant l'esprit revanchard, qui vous anime. D'abord, les déclarations contradictoires, vite suivies de mensonges, puis de diffamations, enfin de dires incontrôlés. Alors pour bien tenir son audience, le président instaura une discipline dans les interventions.
Après quoi, il informa tout ce beau monde que les gestes inconvenants et autres fâcheuses attitudes, étaient «non grata» dans la salle. Le plus curieux reste cependant que lorsque la parole fut accordée à l'autre partie au conflit, nous entendîmes exactement la même, mais inversée version.
L'article de loi 264 du code pénal poussa le président de l'audience à calmer tout ce beau monde, que la rancoeur et la haine rongeaient. Il annonça vite, la mise en examen de l'affaire, à oublier au plus vite!

De Quoi j'me Mêle

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