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11E ÉDITION DU FIOFA

Dans les coulisses du festival arabe d'Oran

Le Festival du film arabe d'Oran qui s'est ouvert le 25 de ce mois dans la capitale de l'Ouest, connaît sa plus difficile édition.

La restriction de son budget a réduit la force de cette manifestation internationale algérienne qui était lancée il y a plus de 12 ans en 2007, par Hamraoui Habib Chawki et qui est considéré comme le seul festival rassemblant des films produits exclusivement par des pays arabes. Cette année, c'est la vedette égyptienne Mohamed Henedy, l'héritier de Adel Imam qui était la star d'ouverture du festival. Le comédien est venu pour la première fois à Oran pour justement goûter à l'ambiance d'El Bahia et rencontrer les Algériens. Un passage fort remarqué éphémère, puisqu'il est parti deux jours après sans marquer sa présence. La cérémonie d'ouverture du Fiofa a été gâchée par une organisation hasardeuse et surtout un duo de présentateurs qui n'a pas été à la hauteur des attentes du public et des artistes. Les comédiens Hassan Kechach et Sara Lalama n'étaient pas prêts pour cette mise en lumière théâtrale qui a donné une image encore ratée des ouvertures de festival en Algérie. Un ratage qui a été malheureusement dénoncé par un comédien palestinien, qui possède également la nationalité israélienne, Mohamed Bakri, en pleine conférence de presse à Oran. Un comédien palestinien oublié qui n'a pas apprécié que le réalisateur égyptien Khaled Youssef, (qui a présenté son dernier film Karma en ouverture du festival) soit privilégié. Le festival d'Oran paye à chaque fois le prix de cette jalousie maladive qui anime à chaque fois certains participants arabes. La dualité entre les stars égyptiennes toujours en force dans le festival et les Syriens avait laissé place à ce comédien palestinien qui n'a visiblement pas accepté que son fils soit écarté du projet de L'Emir Abdelkader, qui a été mis en veilleuse. Mais cette année le festival a fait face non seulement à une guerre de tranchées entre les participants arabes, mais à une lutte intestine entre organismes dépendant du même secteur de la culture.

Conflit ouvert entre l'Onci et le festival d'Oran
Quelques heures avant l'ouverture du festival, la cérémonie a failli ne pas avoir lieu. En effet, la direction de la salle Maghreb appartenant à l'Onci a empêché les responsables de la logistique du Festival international du film arabe d'Oran d'accéder à la salle pour préparer l'ouverture du festival ce soir. La raison non déclarée serait un conflit qui oppose le DG de l'Onci, Bentorki, au ministre de la Culture Azzedine Mihoubi. L'affaire est d'autant plus grave que l'événement est international et il est placé sous l'égide du président de la République. En empêchant l'organisation de ce festival, l'Onci allait porter atteinte à l'image du pays et surtout celle du président de la République. C'est suite à l'intervention du wali d'Oran qui a ordonné la réquisition par l'APC d'Oran des deux salles Saâda et Maghreb que la situation s'est débloquée. C'est la première fois que l'Onci a osé se dresser contre l'autorité de l'Etat et bloqué ainsi des salles qui servent à offrir une activité culturelle importante du pays dans le Monde arabe. Mais après coup, l'Onci s'est rattrapé et dans un communiqué où elle affirmait qu'il n'avait jamais reçu de demande officielle pour la réquisition de la salle. Quoi qu'il en soit, l'affaire a fait beaucoup de bruit et a fait éclater au grand jour, le conflit latent entre l'Onci et sa tutelle: le ministère de la Culture. Le Festival du film arabe et son commissaire Brahim Sediki qui a souffert de cet épisode politique de la culture, s'est retrouvé plongé dans un autre problème avec une polémique avec la presse et une photo publiée sur les réseaux sociaux qui, montre les conditions de restauration des journalistes. La direction du festival qui, faute de budget a dû installer les journalistes dans un hôtel deux étoiles, fait les frais de la qualité de service des hôtels algériens à Oran. Ne possédant pas de cuisinier face à une forte demande, la direction de l'hôtel oranais a dû faire au plus pressé en achetant des plats à un traiteur et les offrir dans des sachets en plastique. Mais cette méthode peu cavalière n'a pas été du goût du journaliste d'Ennahar et même de la journaliste d'El Moudjahid qui ont publié des photos et des vidéos sur facebook. L'effet social média a fait le reste. La direction du festival a rectifié le tir et a amélioré les conditions de ses hôtes des médias.

Le cinéma maghrébin en force
Malgré ses caprices de stars arabes, ses problèmes d'organisation et ses conflits internes, le festival de cinéma se déroule dans de bonnes conditions techniques avec des projections de films étonnants et certains pour la première fois à l'international, comme le film Karma de Khaled Youssef, mais surtout le film marocain long-métrage La cité des hiboux de son réalisateur Azlarabe Alaoui, qui a été présenté pour la première fois mondiale. Le film nous plonge dans l'univers noir d'un groupement d'habitations réunissant familles et gardiens d'un centre de détention secret. Niché entre les montagnes du Haut Atlas, l'existence de ce lieu est restée longtemps secrète et hors de l'histoire, jusqu'au début des années 1990. Il s'agit du fameux camp de Tazmamart, où étaient détenus les opposants au roi Hassan II et surtout les fameux militaires qui avaient osé faire un coup d'Etat contre le souverain marocain. Même si le film a été diffusé tardivement à 21h, il a bénéficié d'un accueil chaleureux, du public et des critiques. Même accueil réservé au film tunisien Tunis by Night du réalisateur tunisien Elyes Baccar qui revient sur le devant de la scène avec un nouveau long-métrage de fiction Tunis by Night. Un film qui a demandé des années de préparation et qui expose les relations complexes et les conflits qui existent au sein d'une famille tunisienne d'aujourd'hui. La particularité des deux films maghrébins, c'est d'avoir abordé des sujets sur des périodes politiques anciennes. La période noire de Hassan II pour le film marocain et la période de la police politique de Ben Ali pour le film tunisien. Les deux films s'inscrivent dans la durée et la réflexion d'un monde meilleur. Pour sa part, l'Algérie, qui participe avec deux films, reste sur la thématique des films sur la révolution. Elle a présenté hier le film de Nacerdine Guennifi, Nous n'étions pas des héros qui évoque les mois d'internement d'un groupe de nationalistes algériens au camp de Morand ou Boughari, dans la région de Médéa, entre février 1961 et juin 1962. Le cinéaste très engagé a adapté le livre Le Camp, un récit de Abdelhamid Benzine, journaliste et militant communiste, qui a été transféré, avec 60 autres prisonniers, de la prison de Lambèse vers ce camp «spécial». Le film qui était réussi techniquement a provoqué une grande émotion dans la salle et fait raviver les mémoires des affres de la colonisation.
Le Festival du film arabe d'Oran a présenté également une bonne programmation dans la section documentaire et le court métrage qui sera projetée toute la journée de dimanche. Le festival qui avait très mal démarré à cause d'une multitude de couacs s'installe dans sa véritable trajectoire qui est le cinéma.

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