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Les enfants de l'héroïne du Dahra s'interrogent

«Où se trouve l'ouvrage sur Lalla Zouleikha?»

«Pourrions-nous savoir, nous les enfants de la chahida Lalla Zouleikha, notre maman que nous avons peu connue - parce que nous étions jeunes enfants lorsqu'elle est tombée au champ d'honneur -, quelle a été la destinée de l'ouvrage que lui a consacré l'ancien ministre et auteur Kamel Bouchama?»

Une très bonne question à laquelle je ne peux ne pas répondre. Eh bien, les enfants de la chahida Zouleikha Oudaï, l'héroïne du Dahra, du temps de la guerre de Libération nationale qui m'ont interpellé, encore une fois, et pas plus tard que cette semaine sur les réseaux sociaux, ont tous les droits de poser de pareilles questions et même de s'inquiéter du sort et du devenir de l'ouvrage que j'ai consacré à leur maman... Ne m'ont-ils pas prêté main-forte pour réaliser un travail aussi bien documenté que minutieux, reflétant le parcours de leur maman que j'ai fidèlement consigné dans l'ouvrage que j'ai intitulé Lalla Zouleikha, la mère des résistants? Et de plus, n'ont-ils pas le droit de connaître la destination de ce produit tant attendu et qui devait aller là où il fallait qu'il aille, c'est-à-dire chez les véritables bénéficiaires à qui nous devons enseigner l'Histoire de leurs ancêtres?
Oui, les enfants Oudaï ont tous les droits de se poser les questions et de nous interpeller, de même que tous les autres enfants de notre pays, ceux-là mêmes qui, depuis le recouvrement de notre souveraineté nationale, ont baigné dans les atermoiements et les fantasmes égocentriques de leurs aînés, quand ce n'était pas dans leurs manoeuvres dilatoires, par manque de compétence ou, tout simplement, par l'absence de cet engagement éthique et politique pour écrire notre propre Histoire.
Je leur suis reconnaissant d'avoir posé toutes ces questions, parce qu'à travers eux, et loin de vouloir me disculper de cette «scabreuse affaire» - qui en est une, assurément -, je leur dis dans le style le plus simple, le plus clair, que je ne suis en aucun cas responsable de la mystérieuse disparition de cet ouvrage que j'ai écrit en hommage à leur maman, Lalla Zouleikha Oudaï.
Ainsi, je dois faire la genèse de mon combat avec les responsables concernés dans ce domaine, pour que tous comprennent que le chemin du livre chez nous, dans notre pays, n'est pas parsemé de roses et d'affection envers ce produit sacré dans toutes les cultures du monde. Car, les jugements portés à son égard, d'abord par les tenants de la culture, jusqu'alors, n'ont pas cette lucidité qui se frange d'impressions nouvelles affectant la conscience, puisque l'impact de la lecture, au-delà du livre, ne produit aucune émotion chez les jeunes à qui nous devons mettre aujourd'hui, pour rattraper le retard, des bouchées doubles en imposant un rythme de travail plus rapide, en une besogne qui s'impose à nous dans l'urgence.
Mon propos, qui se situe dans cette sphère qui est censée représenter dignement un domaine ô combien noble, ne doit pas être compris comme un désir de nuire, ni même comme une velléité de révolte contre des personnes afin de me placer avantageusement en donneur de leçons dans ce secteur qui souffre de désuétude et d'inconsistance, depuis de longues années. En d'autres termes, je ne tire pas sur les ambulances, puisque celles-ci ne transportent que des cadavres... Encore une fois, mon propos doit être jugé à sa juste valeur même si, comme me disait un ami, la plume ne pourra pas tuer un responsable obtus, mais aura pour effet de le montrer sous sa propre nature.
Revenons à la chronologie de cet ouvrage «mystérieusement disparu», depuis cinq (5) bonnes années, pour que ceux qui me lisent puissent comprendre le degré de ma déception, et l'inquiétude des enfants de la chahida qui espéraient voir ce produit consacrant leur maman à la portée des lecteurs qui veulent s'imprégner du sacrifice des valeureux combattants de la guerre de Libération nationale.
L'ouvrage en question Lalla Zouleikha Oudaï, la mère des résistants, préfacé par le docteur Amar Belkhodja et postfacé par la professeure Mildred Mortimer, professeure émérite de littérature comparée à l'université du Colorado Boulder (États-Unis) a été publié pendant le second semestre de l'année 2016. Il a été soutenu par le fonds d'aide du ministère de la Culture, en même temps qu'un autre ouvrage sur les quinze (15) chouhada de l'Équipe de football, intitulé: Le Mouloudia de Cherchell, École de patriotisme, creuset de martyrs, ouvrage préfacé par le célèbre footballeur Rachid Mekhloufi et postfacé par Hamid Oussedik, expert international, président du Conseil national des sports et ancien responsable de l'éducation préventive et du sport auprès de l'Unesco. Celui-ci a paru dans les mêmes conditions que le premier, et vit donc les mêmes aléas que celui de Lalla Zouleikha. Ainsi, ces deux ouvrages, au nombre de 2000 exemplaires, ont été remis au ministère de la Culture en 2016. C'était du temps de M. Mermouri, alors directeur du Livre au sein de ce ministère et qui, pour plus de précisions, m'a appelé pour me congratuler pour la qualité du travail et la portée historique du contenu des deux ouvrages. Il a, cependant, ordonné que cette livraison se fasse directement à l'Enag. C'est ce qu'a fait l'imprimeur M. Houma. Mais, depuis... Rien! Alors, et suite à l'appel, maintes fois répété, des enfants de la chahida Lalla Zouleikha Oudaï, qui s'inquiétaient de sa non-distribution dans les établissements scolaires et autres espaces de la jeunesse, je me suis fait un devoir de connaître les raisons du recèlement de ces deux ouvrages. Et j'ai tapé à toutes les portes des services du ministère de la Culture. J'ai entrepris de nombreuses démarches qui n'ont jamais abouti. Un seul, parmi les cadres de ce ministère, en bravant l'esprit d'alors, a essayé de trouver une solution, mais en vain. De plus, inutile de m'appesantir sur la désinvolture, l'insouciance et souvent l'irrévérence et le mépris affichés par plusieurs autres responsables de la culture envers ma personne, ancien ministre de la République, ambassadeur, mais surtout écrivain... Mais, malgré tout cela, je ne culpabilise personne parmi les ronds-de-cuir qui plastronnent dans ce milieu et dans les organismes qui lui sont rattachés, quand c'est le système lui-même qui est mis en cause, en leurrant par une soi-disant sollicitude et un trop-plein d'assurance ce domaine primordial dans la vie de tout un peuple. Et je me dis présentement, ah..., que c'était beau, de telles recommandations et de telles décisions! Elles auraient été encore plus belles, parfaites même, sans aucun excès de ma part, si dans notre pays, tous les problèmes relevant de la culture ont été résolus ou sont en voie de l'être, et que le livre, matière première indispensable, vit pleinement ses lettres de noblesse. Parce que le livre est noble, surtout quand, nous concernant, il parle amplement et sensiblement de notre passé, de nos ancêtres, pour clarifier cette confusion qui persiste dans nos esprits, parce que nous n'avons pas été assez francs à l'égard de ce sujet depuis l'indépendance, jusqu'à dernièrement, je l'avoue... Et là, aussi, mon sixième sens me dit que cette résurrection tant attendue n'est pas pour demain, hélas.
Ainsi, aujourd'hui, et après ce silence inqualifiable, autour de ces 2000 exemplaires de mes deux titres, je veux seulement qu'on me dise où est mon travail qui devait aller vers les jeunes qui, jusqu'à l'heure, hélas, ne connaissent rien du sacrifice de leurs aïeuls, sinon très peu de choses... De cela, les frères Oudaï se sont demandé, dans leur post, et ils ont entièrement raison, je cite: «Pourrions-nous savoir, nous les enfants de la chahida Lalla Zouleikha, notre maman que nous avons peu connue, parce que nous étions jeunes à l'époque au moment où elle est tombée au champ d'honneur, quelle a été la destinée de l'ouvrage que lui a consacré l'ancien ministre et auteur Kamel Bouchama?»
Et de continuer dans leur post: «Nous portons à la connaissance de tous ceux qui veulent bien nous lire que cet ouvrage, selon son auteur, a été publié dans le but d'une large distribution au niveau des bibliothèques communales et des centres culturels de wilaya. Mais jusqu'à ce jour, aucun ouvrage dans ce titre, n'a été distribué. Cela fait quand même cinq bonnes années où l'on ne sait dans quel dépôt est-il stocké?»
Et ils ne se trompent pas, les enfants Oudaï, quand ils parlent de «stock» car, il serait possible, selon «le téléphone arabe», plus efficace pour l'instant que les voies de communications officielles, qu'il existe un important stock de livres, entreposés quelque part, et qui subit depuis des années les aléas de l'altération, de la décomposition... Une situation absurde, effarante, et à la limite de l'insulte au regard des discours officiels qui entonnaient des hymnes de gloire, pour la consommation locale ou..., tout simplement, pour ne rien dire. De tout ce qui précède, c'est-à-dire après ce constat amer, je souhaiterai que cet appel soit entendu et qu'on me dise quel est le sort qui a été réservé à mes ouvrages et à ceux de mes collègues, les auteurs, qui sont dans la même situation que moi. Mais, entre-temps, je me sens obligé de porter cette «affaire» à la connaissance du public, à travers la presse nationale, en attendant d'aller plus loin encore, dans le cas où l'indifférence irait en se perpétuant au sujet de cette délicate et non moins kafkaiene «affaire». À ce moment-là, je saisirai la justice..., et ça sera mon ultime tentative, en tant qu'auteur, pour faire valoir mes droits.
La balle est dans le camp des responsables nationaux de la culture... 

* Auteur

De Quoi j'me Mêle

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