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La voie de la mémoire

Peut-on croire à des relations apaisées entre l'Algérie et la France? Très difficile de répondre à cette question, 61 ans après la fin d'une guerre de Libération nationale qui a fait un million et demi de morts parmi les Algériens. Et parmi toutes ces victimes, il en eut qui avaient péri sous d'atroces tortures, d'autres brûlées par le napalm et d'autres encore, froidement exécutées par des colons fanatiques, racistes et prédateurs de terres qui ne leur appartenaient pas. Il est d'autant plus difficile de tourner la page lorsqu'on sait que la colonisation française en Algérie était à la base d'une entreprise génocidaire. Plus de 5,6 millions d'Algériens ont été massacrés par la soldatesque coloniale tout au long des 132 ans d'occupation.
De ce côté-ci de la Méditerranée, la tentation de tourner le dos à l'ancien colonisateur, ne plus en entendre parler, construire une nouvelle destinée sans s'occuper du passé en partage, est forte. Elle pourrait même être légitime. Mais est-ce une solution pour tout un peuple que d'enfouir la douleur d'une aussi longue colonisation, sans en exorciser le traumatisme pour tout comprendre, assumer et aller de l'avant? Ces questionnements sont nécessaires pour un aussi glorieux peuple qui s'est extirpé d'une colonisation de peuplement.
Posons-nous également la question de savoir, si 61 ans d'indépendance sont suffisants pour tourner la page et envisager de nouveaux rapports avec l'ancienne puissance colonisatrice.
Ces rapports-là sont nécessaires, incontournables et recommandés par le bon sens, quand bien même, seraient-ils difficiles à assumer. La raison est très simple. Entre l'Algérie et la France, malgré la guerre, les souffrances, les querelles, il existe 6 millions de personnes qui revendiquent les deux nationalités. Aucune des deux nations n'a le droit de les renier. Ils sont le produit d'une Histoire tumultueuse, violente, mais ils sont là. Et c'est avec eux que l'Algérie et la France devront trouver les ressources pour construire ce pont humain qui apaise l'Histoire et lui donne la place qu'elle mérite dans les consciences des uns et des autres.
La sagesse des dirigeants politiques algériens et français devrait primer en pareilles circonstances. Et lorsqu'on constate leur effacement dans le dialogue des mémoires qu'encadrent les historiens des deux pays, et le partenariat économique qu'esquissent les opérateurs économiques, l'on peut enfin se dire que la voie tracée par les présidents Tebboune et Macron est la bonne. Mais ne nous trompons pas. Le chemin est encore long et semé d'embûches...

De Quoi j'me Mêle

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