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Des milliers de Tunisiens avaient rejoint Daesh et Al Qaïda

Ghannouchi et Laarayedh face au pôle antiterroriste


Branle-bas de combat, hier, au siège de la formation islamiste Ennahdha dont le chef de file Rached Ghannouchi et l'un de ses principaux lieutenants, l'ex-Premier ministre Ali Laarayedh, étaient convoqués pour être entendus par le pôle de l'Unité nationale d'investigation antiterroriste. L'objet de l'interrogatoire concernait pour l'essentiel l'envoi de combattants en Syrie et en Irak pour appuyer certains groupes terroristes. Laarayedh, brièvement investi Premier ministre en 2014, dans le cadre du deal conclu par Ghannouchi et l'ancien chef de l'État Béji Caïd Essebsi, est arrivé dans les locaux du pôle antiterroriste sans ses avocats Me Samir Dilou et Nourredine Bhiri, encartés dans le parti Ennahdha. Ils ont déclaré avoir été «empêchés» d'accompagner Laarayedh par des forces de sécurité. Quant à Rached Ghannouchi, il a été entendu dans la mi-journée. En pleine bourrasque du Printemps arabe, en 2011, alors que la Libye voisine s'effondrait sous les coups de boutoir de plusieurs milices islamistes avec le soutien de l'OTAN, des milliers de Tunisiens et de Tunisiennes avaient rejoint les rangs des groupes extrémistes proches aussi bien de l'État islamique autoproclamé que d'Al Qaïda, en Syrie et en Irak mais aussi dans le pays voisin. Colonne vertébrale de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis cette époque, Ennahdha est accusée par ses détracteurs dont plusieurs partis politiques rivaux d'avoir été le chef d'orchestre de cette ruée tunisienne vers les zones de conflit mais Ghannouchi et ses pairs ont sans cesse contesté ces accusations qualifiées de propos sans fondement.
À maintes reprises, cette affaire devenue emblématique sous le vocable d'«expédition de candidats terroristes» est venue empoisonner le débat politique en Tunisie mais voilà que, cette semaine, elle a rebondi au moment où le président Kaïs Saïed dont les rapports avec Ennahdha sont extrêmement tendus vient de convoquer les électeurs pour des législatives en décembre prochain malgré l'appel des formations islamistes et d'autres au boycott du scrutin. Ennahdha qui a régné pendant plus d'une décennie sur les ministères régaliens dont celui de l'Intérieur et qui demeure sujette aux soupçons quant à son rôle dans l'assassinat des deux militants de la Gauche tunisienne, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, revendiqué par «Ansar al Chariaa», conteste fermement la «mainmise de Kaïs Saïed sur les rouages de l'État et notamment ceux de la justice», depuis le 25 juillet 2021 lorsqu'il a limogé le gouvernement et dissous le Parlement dominé par le parti de Ghannouchi et ses alliés. Le leader d'Ennahdha, âgé de 81 ans, a déjà fait l'objet d'une convocation du pôle antiterroriste en juillet dernier dans une enquête pour des soupçons de corruption et blanchiment d'argent liés à des transferts depuis l'étranger vers une organisation caritative affiliée à son mouvement. Dans un communiqué, Ennahdha a réagi à ces convocations en dénonçant des «tentatives du pouvoir putschiste d'instrumentaliser la justice pour ternir ses opposants et les impliquer dans des affaires fabriquées», estimant qu'elles visent à détourner l'attention des vrais problèmes socio-économiques auxquels est confrontée la population. Le bras de fer engagé depuis des mois va encore tenir en haleine les observateurs d'une scène politique tunisienne qui reste tributaire d'une crise profonde. 

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