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Avec une union sacrée entre Moscou et Pékin

La botte secrète de Poutine

La reprise des livraisons de céréales scellée par l'accord entre la Russie et l'Ukraine sous l'égide de la Turquie provoque un certain soulagement sur les marchés internationaux et dans les pays qui en dépendent. Mais le conflit n'en est pas moins à son sixième mois et devrait se poursuivre au moins jusqu'à fin 2022, voire plus, et ses conséquences n'ont pas fini de jeter un froid glacial sur les relations internationales.
Les sanctions décrétées par les Etats-Unis et l'Union européenne ont un impact direct sur les prix du gaz, du pétrole et de certains produits agricoles, bon gré mal gré. En voulant imposer son «modèle» démocratique à la sauce irakienne, l'Occident et son bras armé atlantiste a ouvert la boîte de Pandore d'où a surgi une Russie doublement motivée par la soif de revanche d'une URSS dynamitée et l'ambition d'un retour au premier rang des grandes puissances. Forte de ses immenses richesses énergétiques et des moyens engrangés, elle s'est métamorphosée en moins de deux décennies sous la botte secrète du président Vladimir Poutine. Devenue un levier industriel, militaire et diplomatique incontournable, la Russie a démontré, avec la riposte en Syrie, qu'elle a aujourd'hui la volonté de rendre coup pour coup et qu'elle maîtrise les moyens de sa politique. Les leçons de la Crimée et, maintenant, de l'Ukraine devront être méditées par les stratèges occidentaux, sans cesse tributaires de leur arrogance et de leurs fausses certitudes. Dans la partie qui se joue actuellement en terre ukrainienne, le paramètre russophone a balayé avec fracas ces certitudes atlantistes si vaines et si viles qu'elles ont parié sur des bases de missiles directement pointés sur Moscou à partir du Donbass. Celui qui calcule seul se met un doigt dans l'oeil, dit un proverbe bien de chez nous. Poutine, lui, a calculé mais avec une science et une patience exemplaires. Il est loin derrière lui, le temps de la «grande catastrophe» soviétique et du retour éperdu depuis la RDA jusqu'à Moscou. Désormais, c'est l'Allemagne réunifiée qui tremble d'angoisse en songeant à l'hiver prochain, avec des Nord-Stream de plus en plus verrouillés. Les pays occidentaux et, notamment les Etats-Unis ont sous-estimé l'exception russophone, avec toutes ses facultés historiques et civilisationnelles, et cette erreur va lourdement peser dans la balance des rapports futurs. En se rendant à Pékin, en janvier dernier, lors des Jeux olympiques d'hiver, Vladimir Poutine avait à coeur de sceller une union sacrée avec son ami Xi Jinping à qui il a, sans doute, dévoilé son programme avant de parapher un partenariat stratégique global russo-chinois. Le président russe ne fait nul mystère de sa détermination à «désoccidentaliser» le monde et à en bouleverser la donne unilatérale.
Outre l'intention, il en a, surtout, les moyens. Cela prendra du temps, nécessairement, mais le jeu en vaut la chandelle et, au bout du compte, les grands perdants sont déjà sur le qui-vive, en proie à une panique larvée face au froid énergivore que le manque du gaz russe va engendrer partout en Europe. Tel est pris qui croyait prendre, diront certains.

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