{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Montée de l'extrême droite en Europe

La goutte d'eau suédoise

Coup de grisou en Suède au lendemain des législatives qui voient le parti nationaliste anti-immigration des Démocrates de Suède (SD) dirigé par Jimmie Akesson grand vainqueur de la soirée électorale de ce week-end. En obtenant un score provisoire de 20,7%, il établit un nouveau record et se pose en premier parti des droites radicales européennes et deuxième parti de Suède. Il faudra patienter jusqu'à demain pour connaître le vainqueur officiel de ces joutes rocambolesques qui viennent confirmer la montée en puissance des extrêmes partout en Europe, depuis que les Pays-Bas avaient donné l'exemple, suivis par l'Autriche, la France et d'autres. D'après les résultats partiels de 95% des bureaux de vote, le bloc conduit par le parti conservateur des Modérés Ulf Kristersson emporterait une majorité absolue de 175 à 176 sièges, contre 173 à 174 sièges pour celui de gauche (SAP) de la Première ministre sortante sociale-démocrate Magdalena Andersson. En cas de confirmation demain, la gauche perdrait le pouvoir après huit années de domination chancelante.
Sur la base des bulletins dépouillés jusqu'au milieu de la nuit, le bloc de droite (SD, Modérés, chrétiens-démocrates et libéraux) obtiendrait 49,8% des suffrages.
Le bloc de gauche (sociaux-démocrates, parti de Gauche, Verts et parti du Centre) réunirait 48,8%. Soit environ 60 000 voix seulement de retard, pour un corps électoral de 7,8 millions de personnes. Ce scrutin législatif aura été de bout en bout placé sous le signe de l'instabilité, la totalité des formations politiques bricolant des accords à géométrie variable. Avec le retrait du Parti de Gauche (ex-communistes) en juin 2021, le SAP (Parti ouvrier social-démocrate) a obtenu un gouvernement de minorité, soutenu par les Verts et le parti centriste. Mais le conflit en Ukraine, la crise énergétique et la multiplication des bandes organisées qui ont défrayé la chronique depuis des mois ont précipité la fragmentation de la scène politique suédoise au grand profit de l'extrême droite.
Comme en d'autres pays du Vieux Continent, celle-ci a mis à profit la résurgence des discours nationalistes qui font craindre le pire depuis deux décennies, les partis extrémistes gagnant du terrain dans les sondages et leurs gouvernements populistes représentant une menace pour la démocratie. Depuis 2008, la montée en puissance du Front national en France a servi de modèle aux autres formations extrémistes en Allemagne, Belgique, Italie, etc. pour exploiter une dynamique déjà éprouvée par les fascistes de l'entre-deux-guerres. Outre le ferment de la crise économique synonyme de dévalorisation de la monnaie, chômage et augmentation du coût de la vie, les masses européennes sont interpellées par des discours mielleux sur l'identité sociale et culturelle «menacée», avec en ligne de mire l'Islam et les communautés musulmanes issues de l'immigration. Ces derniers thèmes sont devenus à la fois récurrents et fers de lance majeurs des campagnes électorales de l'extrême droite partout en Europe, ainsi que le confirme le scrutin législatif en Suède. Avec un discours anti-système et anti-élites qui seraient responsables du déclin, les partis extrémistes jouent leur propre partition à l'heure d'un rapprochement des gouvernements de droite et de gauche traditionnelles avec l'OTAN et un appui financier massif à l'Ukraine au détriment de leurs propres peuples que la crise énergétique frappe de plein fouet. Ainsi, l'exemple suédois n'est que la goutte d'eau qui va faire déborder le vase.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours