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Peines capitales pour l’assassinat de l’opposant Belaïd en 2013

La Tunisie soulève le voile

Le procès relatif à l’assassinat de l’opposant de gauche tunisien, Chokri Belaïd, en 2013, s’est achevé par un verdict prévisible. Quatre des accusés ont, en effet, écopé de la peine capitale, point d’orgue d’une série d’ enquêtes qui auront duré onze années et connu d’interminables procédures judiciaires, pour la plupart bloquées jusqu’à l’avènement du président Kaïs Saïed. L’affaire avait choqué la Tunisie et provoqué une crise politique aiguë. Le 6 février 2013, l’avocat de 48 ans, très critique à l’égard du parti islamo-conservateur Ennahdha que préside Rached Ghannouchi et à l’époque chef de file de la coalition appelée à prendre le pouvoir en 2014, était assassiné par balles dans son véhicule et à proximité de son domicile. Les dossiers sur cette affaire ainsi que sur l’autre assassinat qui a coûté la vie au député Mohamed Brahmi, autre figure de l’opposition de gauche, avaient étrangement disparu du ministère de l’Intérieur entre 2014 et 2019, avant l’élection présidentielle qui propulsera, contre toute attente, Kaïs Saïed à Carthage. Au fur et à mesure de leurs investigations, les enquêteurs ont fini par identifier et inculper 23 présumés coupables et complices du meurtre de Chokri Belaïd. Il aura fallu 15 heures de délibérations au tribunal de première instance de Tunis pour prononcer le verdict, selon le procureur général adjoint du pôle judiciaire antiterroriste, Aymen Chtiba. Celui-ci a justifié la longueur des délibérés par le fait que le dossier était complexe et volumineux. Mais, a-t-il dit, l’important est que « justice ait été rendue ».
D’autres peines allant de 2 à 120 ans de prison ferme ont également été prononcées à l’encontre de plusieurs inculpés et il y a eu cinq acquittements dont les bénéficiaires restent, néanmoins, poursuivis dans d’autres affaires. Signalons que la justice tunisienne décide régulièrement des condamnations à la peine capitale mais un moratoire est de facto respecté depuis 1991. Rappelons que le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daesh) avait revendiqué aussitôt les assassinats de Chokri Belaïd, tué le 6 février 2013, et six mois plus tard, celui de Mohamed Brahmi. Un an plus tard, les autorités tunisiennes avaient annoncé la neutralisation au cours d’une opération antiterroriste de Kamel Gadhgadhi, présumé responsable de l’assassinat. Le parti Ennahdha a vu dans les sentences rendues hier une « preuve » de sa non implication mais les militants de gauche rappellent que Belaïd et Brahmi s’opposaient à la politique d’Ennahdha, mouvement qui dominait le Parlement et le gouvernement depuis 2011 et qui fut contraint de partager le pouvoir avec le parti de Beji caïd Essebsi, en 2014. Ainsi, la question de savoir qui est le commanditaire et le financier des deux crimes reste posée, disent-ils. En juin 2022, le président Kais Saied qui réclamait toute la lumière sur ces deux « causes nationales » avait ordonné la révocation de dizaines de magistrats dont certains étaient accusés par les familles des victimes d’avoir entravé l’enquête.

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