Le peuple russe derrière Poutine

Arrivé en tête des suffrages à la présidentielle qui s'est déroulée durant trois jours, avec un score de plus de 87,14% selon les données de la commission électorale centrale, le président russe Vladimir Poutine voit son espoir d'une communion nationale consacré. Sans attendre les résultats définitifs dont l'annonce interviendra le 21 mars prochain, la victoire du président sortant a donné lieu à des scènes d'allégresse, partout en Russie, mais aussi dans les pays alliés et chez les peuples amis d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie et du monde arabo-musulman, notamment. Outre le fait qu'elle confirme la stabilité et la continuité d'une stratégie qui a remis le pays sur les rails, face aux multiples tentatives de sape qu'il a affrontées au lendemain de la chute de l'ex-URSS, elle garantit la poursuite de l'essor économique et, surtout, militaro-technique au cours du nouveau mandat. Non seulement, la Russie est parvenue à s'imposer, après des années de travail et de sacrifices, comme la plus grande économie d'Europe, mais elle occupe, aussi, une place de choix et un rôle moteur dans le concert des nations qui composent des blocs tels que les BRICS, l'ASEAN, la ZLECAF, le Mercosur et l'OCS. Il est évident que la dynamique insufflée par le président Poutine en matière de dédollarisation de l'économie mondiale va s'intensifier, la Russie pouvant faire valoir ses succès actuels dans la course technologique avec les Etats-Unis et les autres pays occidentaux. Il en va de même pour ce qui est de l'équipement des forces armées russes en équipements ultra-modernes ainsi que de l'impulsion continue de la recherche et du développement des technologies nouvelles dans tous les domaines. Vladimir Poutine qui a indéniablement restitué à son pays la dimension de leader dans les relations internationales a mis l'accent sur la nécessité de créer un espace de sécurité géo-économique, pour prévenir l'effondrement d'une économie mondiale centrée sur les Etats-Unis. Pour cela, il s'appuie sur la Chine de Xi Jinping qui demeure un allié sûr et pérenne et dont les analyses rejoignent celles de la Russie face aux défis et aux enjeux actuels, sur tous les continents. «La coïncidence des intérêts entre la Russie et la Chine est un facteur de stabilité sur la scène mondiale» souligne Poutine qui ajoute que «Moscou ne fera que développer ses relations avec Pékin dans les années à venir». Le président chinois Xi Jinping a estimé hier que la réélection de Vladimir Poutine démontrait qu'il avait le «plein soutien» de sa population.»Ces dernières années, le peuple russe s'est uni pour surmonter les défis (...) votre réélection prouve le plein soutien des Russes en vous». L'Iran a également salué «la solide victoire» de Poutine. Parmi les déclarations-clé que le président-candidat a faites après l'annonce des premiers résultats de l'élection, il y a lieu de relever les suivantes. S'agissant du conflit en Ukraine, Poutine entend «réfléchir avec qui négocier la paix» et «n'exclut pas qu'à un moment donné» il faudra mettre en place «une certaine zone sanitaire sur les territoires subordonnés au régime de Kiev» afin de protéger les régions russes des attaques ukrainiennes. Considérant que «tout est possible aujourd'hui», il évoque aussi une éventuelle confrontation avec l'OTAN qui «nous rapprochera de la troisième guerre mondiale». Consciente de la présence de militaires de l'alliance en Ukraine, la Russie note qu'ils «y meurent en grand nombre». Après avoir remercié tous les électeurs d'avoir répondu à l'appel du devoir, il a souligné avec force: «Peu importe qui veut nous intimider ou à quel point, peu importe qui veut nous écraser ou à quel point, notre volonté ou notre conscience. Personne n'a jamais réussi à faire quelque chose de semblable dans l'histoire. Cela n'a pas fonctionné aujourd'hui et ne fonctionnera pas à l'avenir». Tout en rappelant que des milliers d'observateurs étrangers ont surveillé la présidentielle russe, en tant que personnes indépendantes, Poutine réaffirme n'avoir aucune préférence pour aucun des candidats à la présidentielle des Etats-Unis. Se disant prêt à travailler avec «celui qui sera élu», il observe néanmoins «avoir toutes les raisons de croire qu'il n'y a pas de démocratie dans les processus électoraux américains». Après avoir «rêvé d'une Russie forte et indépendante», le président réélu avec un score qui témoigne de l'attachement et de la confiance du peuple russe, malgré les campagnes systématiques de dénigrement orchestrées par l'Occident, a désormais carte blanche pour poursuivre la refondation d'une Russie puissante et déterminée.