Afrique, nous voilà!

De plus en plus d'experts étrangers s'intéressent aux situations macroéconomiques de l'Algérie, et plus particulièrement sur les systèmes monétaires et financiers, entre autres, ainsi que sur les exportations hors hydrocarbures. L'Algérie est-t-elle sur la bonne voie des réformes engagées? La question mérite d'être posée et bien analysée. Selon les données communiquées par le ministère du Commerce, les exportations hors hydrocarbures ont totalisé à fin novembre 2023 une valeur globale de 5,07 milliards de dollars. Ces résultats n'englobent pas les exportations du secteur tertiaire, selon le ministre du Commerce. Simultanément, le pays s'apprête à entamer une nouvelle phase dans le processus des exportations, notamment à l'échelle de l'Afrique. En effet, l'État a multiplié les mécanismes et les actions de facilitation et d'accompagnement des exportateurs, visant à faciliter davantage ces opérations et à en augmenter le volume. Il faut dire que l'État n'a pas lésiné sur les moyens, pour favoriser une plus grande intégration économique africaine, à travers une série de mesures et d'actions concrétisées déjà sur le terrain et d'autres qui sont en cours. Après les banques implantées au Sénégal et en Mauritanie, c'est au tour du Cameroun d'accueillir une nouvelle banque destinée à accompagner les opérateurs économiques algériens et favoriser l'accroissement des échanges commerciaux et économiques. Les exportations algériennes ciblent essentiellement la Côte d'Ivoire, le Niger, le Ghana et le Sénégal, etc. Les produits algériens ont le vent en poupe en Afrique, notamment sur le plan de la qualité et de la sécurité alimentaire, grâce à la traçabilité. Dans ce cadre, les produits agroalimentaires sont très prisés dans la plupart des pays africains, ce qui donne un avantage clair aux opérateurs économiques aux fins de prendre d'assaut ces contrées prometteuses. Les matériaux de construction sont également une filière et une opportunité à vitaliser et à promouvoir par l'Algérie, qui pourrait répondre aux besoins exprimés, de manière très aisée. Faut-il le souligner, joignant les actes à la parole, l'Algérie a investi dans la logistique, les infrastructures de base, les transports, etc. Il convient de rappeler dans ce registre, la Trassaharienne véritable corridor économique visant à désenclaver les pays africains pauvres, les nouvelles liaisons aériennes, notamment Alger-Johannesburg et Alger-Lagos, etc. Les zones franches sont-elles aussi un moyen supplémentaire efficace pour encourager et booster les échanges et les exportations vers les pays africains. C'est le cas de la zone de Tindouf-Zouerate en Mauritanie, qui a nécessité des investissements colossaux. Par ailleurs, il est important de souligner les déclarations du directeur général de la Safex, Karim Boukadoum, relatives à la réalisation d'un volume de 500 millions de dollars en termes d'exportations hors-hydrocarbures vers l'Afrique en 2023, dont 300 millions de dollars pour la seule Mauritanie. Selon l'invité de la rédaction de la chaîne 3, «les exportations en direction de l'Afrique atteindront 1 milliard de dollars au cours de l'année 2024». Le patron de la Safex a confié que ces performances ascendantes, sont «le fruit d'un travail structurel, qui constituent le nouveau modèle économique qui est en phase d'être mis en place». Depuis 2020, le volume des exportations hors hydrocarbures a connu des évolutions record importantes, allant jusqu'à atteindre 36% en 2022. En effet, les exportations hors hydrocarbures sont passées de 1,7 milliard USD en 2019, à 4,5 milliards de dollars en 2021 à 7 milliards de dollars en 2022. La balance commerciale a, elle aussi, connu des évolutions remarquables avec 18,1 milliards de dollars durant la même période contre uniquement 1,8 milliard en 2021.