Gare à la vitesse!

L'excès de vitesse demeure la principale cause des accidents mortels sur les routes du pays, notamment à la faveur de ce mois de Ramadhan. Chiffres à l'appui, les bilans de la Protection civile, ceux de la Gendarmerie nationale et ceux de la Sûreté nationale font ressortir que la première semaine de ce mois sacré de jeûne enregistre un bilan lourd en sinistres, avec leurs lots de morts et des blessés. À Tiaret, ce sont deux personnes qui ont péri dans une collision frontale entre deux véhicules légers, survenue dans la soirée de vendredi dernier. Durant cette même journée, quatre autres personnes ont trouvé la mort suite à un violent télescopage entre une voiture touristique et un camion remorque, près de Hassi Messaoud, dans la wilaya d'Ouargla. Le même week-end fatidique a vu également périr une personne, tandis que 20 autres ont été blessées, suite à une collision entre un bus de transport de voyageurs et un camion. Cette série noire vient alourdir un précédant bilan établi par les différents corps de sécurité et qui fait ressortir l'aspect meurtrier des routes, rien que pour ces premiers jours de Ramadhan. Les services de la Gendarmerie nationale ont, en effet, recensé au niveau de leur territoire de compétence, depuis le début du mois de Ramadhan, 16 morts et 75 blessés dans 48 accidents de la circulation. Selon le responsable de la communication au Centre d'information et de coordination routière de la Gendarmerie nationale, le commandant Samir Bouchehit, c'est là une nette hausse du nombre d'accidents (+3) et de morts (+6) par rapport à la même période de 2023. Le même responsable a imputé cette hausse à l'excès de vitesse, singulièrement ceux enregistrés à quelques minutes de la rupture du jeûne, aux manoeuvres dangereuses, au non-respect du Code de la route et à la fatigue au volant. Les données communiquées par la Sûreté nationale appuient ce constat macabre, avec 11 personnes décédées et 454 autres blessées dans 380 accidents de la circulation survenus en zones urbaines entre les 5 et 11 mars, selon un bilan publié jeudi par les services de la Sûreté nationale. Le bilan fait ainsi état d'une hausse du nombre d'accidents (+89), de blessés (+108) et de morts (+3) par rapport à la semaine qui a précédé ce relevé. Le facteur humain reste la principale cause de ces accidents (+96%) en raison du non- respect du Code de la route et de la distance de sécurité, de l'excès de vitesse et du manque de concentration au volant, outre l'état du véhicule, selon les données de la Sûreté nationale. La direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) réitère, en conséquence, son appel aux usagers de la voie publique à la prudence et au respect du Code de la route, rappelant les numéros vert 1548 et de secours 17 mis à la disposition des citoyens 24h/24 pour tout signalement. La Protection civile faisait part, quant à elle, de quatre personnes décédées et de 163 autres blessées dans des accidents de la route survenus en 24 heures à travers plusieurs wilayas du pays. Dans le communiqué de la Protection civile publié jeudi dernier, il ressort que le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya d'In Salah avec deux morts et un blessé, suite à une collision entre un camion semi-remorque et un véhicule. Concernant les accidents de la circulation en zones urbaines, la Dgsn a eu, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation de ses activités pour l'année écoulée, à annoncer un total de 665 personnes décédées et de 20 601 autres blessées dans 17 045 accidents de la route survenus en zones urbaines en 2023. Le bilan fait état d'une baisse du nombre d'accidents (-141) et de morts (-44), et d'une hausse du nombre de blessés (+26), par rapport à l'année dernière, selon les mêmes services.