La nouvelle stratégie de la PCH

«Régler définitivement la question de la disponibilité du médicament ». Depuis son accession à la présidence, le président Tebboune a placé la résolution définitive de la question de la disponibilité des médicaments au sommet de son agenda politique. Cet engagement, inscrit comme le 45e des 54 engagements présidentiels, a été méticuleusement poursuivi par le chef de l’État dès le début de son mandat.
L’une des principales mesures adoptées pour concrétiser cet objectif ambitieux a été le développement d’une industrie pharmaceutique nationale robuste.
Le but ultime était d’atteindre une production locale de 70% de médicaments génériques et 30% de produits de spécialité. Après quatre ans, les progrès sont indéniables.
La facture d’importation des médicaments a considérablement diminué, la production locale couvrant désormais une grande partie des besoins nationaux. Mieux encore, l’Algérie a fait ses premiers pas dans le domaine de l’exportation, avec des médicaments « made in bladi » désormais présents dans de nombreuses officines à travers le continent africain. Cependant, comme c’est le cas dans de nombreux pays à travers le monde, l’Algérie est confrontée à des pénuries cycliques de médicaments, une situation qui risque de devenir chronique si des mesures immédiates ne sont pas prises. Ce qui a conduit le président de la République à pousser un gros coup de gueule lors du dernier Conseil des ministres.
«Le médicament ne doit pas manquer!», avait-il lancé aux membres du gouvernement, insistant sur les médicaments anticancer. Cette mise en garde présidentielle a eu l’effet d’un séisme, mobilisant les autorités à tous les niveaux. Samir Ferhat, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), est intervenu, hier, sur les ondes de la Radio nationale, chaîne 3 pour expliquer la stratégie mise en place pour faire face à cette situation critique. Il a souligné que l’une des mesures clés consiste à numériser toutes les activités de cette importante institution du système national de santé. «Nous nous efforçons de moderniser nos structures afin d’éviter toute perturbation dans l’approvisionnement en médicaments», a-t-il déclaré lors de son intervention. Car, la révolution digitale est le pilier indispensable à une gestion efficace des stocks et des besoins en médicaments en Algérie.
« L’intégration des technologies de pointe, telles que l’automatisation des processus et l’intelligence artificielle, est cruciale pour optimiser la gestion de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) », affirme le directeur de cette institution. Pourtant, malgré les avancées notables dans ce domaine, la mise en œuvre de ces solutions tarde à se concrétiser. Un projet de surveillance des stocks et de régulation entre les hôpitaux est en cours de réalisation. Mais à entendre le directeur de la PCH, sa pleine opérationnalité semble rencontrer des obstacles.
De même, la numérisation du fichier des malades atteints de cancer, pourtant cruciale pour une gestion précise des besoins en médicaments. De plus, bien que le directeur de la PCH assure que tous les médicaments contre le cancer sont désormais disponibles, des questions subsistent quant à la disponibilité effective de ces traitements pour les patients dans le besoin.
Des perturbations récentes sur certains produits d’oncologie ont suscité des inquiétudes quant à la capacité du système à répondre aux besoins de manière constante.
La situation a atteint un tel point que le dossier a été porté à la table du Conseil des ministres, suscitant la colère du président Tebboune. Alors que la stratégie pour une gestion pharmaceutique modernisée et innovante semble prometteuse, les retards dans sa mise en œuvre soulèvent des interrogations quant à la responsabilité de ce blocage. Où se situe donc le problème ? À quel niveau ?
À qui donc la faute ? Wait and see…