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Partis et personnalités nationales se donnent rendez-vous le 6 juillet

Le grand challenge

Ce qu’il faut retenir, à une semaine de la fête de l’Indépendance, c’est l’émergence d’une possibilité réelle de dialogue.

Après plusieurs semaines de tâtonnement de tergiversations et même de polémiques, la classe politique en est arrivée à la conclusion que le dialogue est l’unique voie pour trouver une issue à la crise institutionnelle que traverse le pays. Les 19 semaines de grandioses manifestations populaires et les victoires qu’elles ont remportées, auront constitué un défi pour les acteurs politiques, tous surpris par l’émergence du peuple dans le débat national. En retournant la table sur un personnel politique, tout à ses petites habitudes, les Algériens ont créé une situation inédite dans l’histoire du pays. Ils ont imposé aux partis du pouvoir comme à ceux de l’opposition, un état de fait révolutionnaire. Il n’était plus question d’évolution «douce et sûre» vers un système plus démocratique, mais d’un changement, certes pacifique, mais radical de toute la gouvernance.
Il faut dire que le défi est immense pour une classe politique très peu ancrée dans la société et en grande partie associée, d’une manière ou d’une autre, au système décrié par la rue. Ces contradictions qui viennent s’ajouter à l’effet de surprise suscité par la fulgurance soudaine du Mouvement populaire a «scotché» l’opposition, dont la seule posture, durant 4 mois, consistait à attendre les vendredis, prendre ses ordres de la rue et tenter de les traduire en discours politique. Mais depuis quelques jours, il semble que le temps de la stupéfaction et de la «digestion» d’un fait politique inédit soit passé. Les partis, notamment ceux de l’opposition, se reprennent en main et reviennent aux fondamentaux de la politique, à savoir construire des alternatives, réfléchir à des voies médianes et admettre la nécessité d’écouter l’Autre.
Il faut dire que le déclic est venu de la société civile qui a regroupé sur quatre étapes successives plus de 70 organisations, entre syndicats, associations et collectifs, pour déboucher sur une conférence nationale qui a produit le premier document consensuel depuis l’éclatement de la crise institutionnelle.
C’était le 15 juin dernier et ce fut le déclic. Et pour cause, sitôt la feuille de route de la société civile rendue publique, le front du changement annonce une conférence, initialement prévue pour le 29 juin, puis reportée au 6 juillet prochain. Entre-temps, un groupe de sept formations politiques auquel s’étaient jointes des personnalités sont sortis, le 26 juin avec un document de base renforçant l’idée du dialogue. Abdelaziz Rahabi qui avait pris part à la rencontre est désigné comme coordonnateur de la conférence du 6 juillet prochain. Un rendez-vous qui s’inscrit dans une perspective historique, en ce sens qu’il constituera le point de convergence de l’ensemble des initiatives et sera rehaussé par la présence, dit-on, de personnalités respectées par les Algériens, à l’image de Ahmed Taleb Ibrahimi et Liamine Zeroual. Cela pour dire que cette conférence a tous les attributs d’une rencontre représentative de la société, inclusive et donc susceptible de déboucher sur un accord historique de sortie de crise.
On retiendra dans cette dynamique politique remarquable, une note d’espoir qui devra, en principe «déteindre» sur la rue, dans les toutes prochaines semaines, en ce sens qu’un processus de dialogue sincère est, en soi, un début de solution. Il suffirait de faire comprendre aux Algériens les tenants et les aboutissants de certaines décisions qu’une minorité de revanchards voudront certainement diaboliser. Cela pour dire que ce ne sera pas facile de convaincre les Algériens, mais il existera toujours des signaux et des messages que les citoyens sauront bien interpréter.
Le plus gros restera à faire, même dans le cas de la réussite de la conférence. Les prochaines étapes seront tout aussi déterminantes et sensibles que celles que les Algériens vivent présentement. Mais ce qu’il faut retenir, à une semaine de la fête de l’Indépendance, c’est le réveil de la classe politique et l’émergence d’une possibilité réelle de dialogue. Les partis, la société civile et les personnalités historiques sont face à un grand challenge. Celui de donner aux Algériens leur deuxième République.

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