Le mauvais temps laisse des traces

Dame nature se «déchaîne»! La violence des éléments s'est abattue sur l'Algérie et laisse derrière elle un bilan tragique de trois morts. Les tempêtes de neige ont encerclé sept wilayas, tandis que des inondations ont frappé l'Est du pays, plongeant des communautés entières dans le chaos. Une scène poignante, capturée dans la wilaya de Jijel, a suscité l'émoi sur les réseaux sociaux. Une famille de migrants africains, piégée par les eaux montantes, a été sauvée in extremis grâce à l'intervention rapide et courageuse des agents de la Protection civile. Leur héroïsme a été le point culminant d'une série d'opérations de sauvetage à travers le pays.
Les secours ont été mobilisés dans plusieurs wilayas, notamment dans les régions nord touchées par des prévisions météorologiques alarmantes. Les équipes de la Protection civile ont mené des opérations d'épuisement et de pompage des eaux pluviales, évacuant des familles piégées dans leurs maisons inondées et secourant des automobilistes bloqués par les intempéries. L'Est de l'Algérie a été particulièrement touché par les fortes pluies, avec des cumuls dépassant les 200 mm, notamment sur les zones proches des reliefs. En une seule nuit, on a eu l'équivalent d'une saison entière de pluie. Les wilayas de Mila, Khenchella et Jijel ont été parmi les plus durement touchées, transformant certaines zones en véritables paysages de désastre. Des routes submergées, des éboulements de terrain, des glissements de terrain et même des chutes de pierres ont été signalés, causant d'importants dégâts matériels. Dans certaines localités, seules les embarcations de laPprotection civile étaient capables de naviguer dans les rues transformées en rivières. Jijel a ainsi pris des allures de Venise. À Khenchala, les images impressionnantes des eaux déferlant avec une puissance dévastatrice ont témoigné de la force implacable de la nature, mais heureusement, aucune victime n'a été signalée dans cette région. Cependant, le bilan est plus lourd ailleurs. Dans la commune de Oued Endja, wilaya de Mila, le drame s'est joué avec la disparition d'une personne emportée par les crues d'oued El Male, tandis qu'une autre reste portée disparue dans la même zone. Les équipes de secours sont engagées dans une course contre la montre pour retrouver cette personne.
La wilaya de Constantine n'a pas été épargnée, avec le repêchage d'une victime décédée au bord d'un oued à la commune de Hamma Bouziane. De même, à Bouira, le col de Tirourda a été le théâtre d'une tragédie, avec la découverte du corps sans vie d'un homme de 68 ans, porté disparu dans une zone enneigée. Ces intempéries d'une intensité rare, survenues après des années de sécheresse, ont frappé sept wilayas, les isolant tant par la neige que par les inondations. Du jamais- vu, depuis presque une décennie. C'est dire à quel point, cet épisode météologique a été puissant! Pourtant, malgré la tragédie, une lueur d'espoir émerge à travers les nuages sombres.
Les soldats de l'Armée nationale populaire (ANP) ont apporté leur soutien aux pompiers, témoignant d'une solidarité nationale face à l'adversité. De plus, des barrages, longtemps asséchés, ont été remplis à ras bord, offrant une perspective de sécurité hydrique pour l'est du pays. À l'exemple de celui de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila. Il affiche «complet», une première depuis des années, témoignant de la puissance de ces précipitations salvatrices. Avec les projets de stations de dessalement en cours, l'avenir s'annonce plus prometteur sur le front de la sécurité hydrique. Surtout que l'hiver n'est pas encore fini! Le beau temps devrait faire son retour durant cette semaine avant de laisser place à un nouvel épisode d'intempéries à partir du week-end prochain. La «baraka» tant espérée semble enfin se traduire pa la générosité et les btenfaits tant attendus à l'approche du mois de Ramadhan.