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Abdelali Derrar, directeur de l’Institut national supérieur d’assurances et de gestion (Insag), à L’Expression

«Nous ne sommes pas des commerçants»

Abdelali Derrar dirige l’un des plus anciens établissements d’enseignement privé en Algérie, à savoir l’Insag. Cet expert reconnu en Algérie et à l’étranger revient avec nous sur ce secteur taxé de commercial. Or, ce voyage avec M. Derrar vous fera changer d’avis et découvrir plein de surprises. Appréciez plutôt…

L’Expression : L’Insag est considéré, à juste titre d’ailleurs, comme l’un des pionniers de l’enseignement privé en Algérie, avec plus de 28 ans d’existence. Quel bilan faites-vous de ce secteur où vous êtes leader?
Abdelali Derrar : Le bilan ne peut être que positif puisqu’après 28 ans nous existons toujours. En fait, nous avons pu exister et résister à tous les aléas de l’économie et la société algérienne. Nous avons survécu à toutes les mutations de la société algérienne. Mieux encore, en ce qui concerne notre secteur, nous les avons anticipés et accompagné leur développement. D’ailleurs, comme tout le secteur de l’enseignement supérieur privé, l’Insag a connu un développement des plus conséquents. De façon générale, la formation privée a eu beaucoup de réussite durant ces dernières années du fait qu’elle a eu une participation significative dans la formation des jeunes et des moins jeunes. C’est pour cela que je fais un bilan positif, que ce soit de mon point de vue personnel ou bien pour le secteur en général.

Peut-on faire la comparaison entre le secteur privé et public ?
Non, non. Il n’y a pas titre de comparaison. Les établissements privés ne sont pas aussi nombreux que les établissements publics .L’effectif des étudiants qui rejoignent les établissements privés est réduit par rapport aux millions d’étudiants qui vont dans le secteur public. Si nous avions les mêmes infrastructures et le même nombre de places que l’enseignement supérieur, peut-être que l’on pourrait comparer entre les deux. Mais là, nos structures sont limitées, nos effectifs et nos moyens également. On représente un chiffre minime par rapport à l’« ogre » public. Même la façon d’enseigner diffère. Les écoles privées, notamment la mienne, présentent des formations ciblées . Ce sont des formations supérieures, mais opérationnelles. Elles ne sont pas académiques générales, mais ce sont des formations qui se font en fonction des besoins du marché et des entreprises.

Soyez plus explicite ?
Nous dispensons des formations opérationnelles. Nous formons des personnes sur des métiers qui deviennent à la fin du cycle, opérationnelles et compétentes directement après l’obtention de leurs diplômes. Etant donné que nos programmes sont adaptés aux besoins de l’entreprise, mais surtout il y a le fait que grâce à nos accords avec les entreprises, nos étudiants sont en alternance entre les salles de cours et le monde professionnel, où ils effectuent des stages pratiques dès leur première année de formation. Moi-même je suis enseignant, j’ai dispensé des cours à l’université pendant plus de 25 ans. Les effectifs des écoles privées sont réduits par rapport aux amphithéâtres de 400 –500 personnes et salles de TD de 50 personnes. La qualité baisse certainement avec le nombre d’étudiants. Nous avons des groupes qui vont de 12 à 20 ce qui nous permet d’offrir une formation de qualité. Cela sans parler de nos enseignants qui sont des universitaires, mais également des professionnels qui partagent leurs expériences avec nos étudiants.

La question que se posent toutefois bon nombre de personnes concerne la reconnaissance des diplômes ?
(Rire). Reconnu par qui ? Depuis les années 2000, la valeur et la reconnaissance des diplômes de l’Insag sont déterminées par le marché. Les entreprises connaissent très bien la qualité de nos diplômés après qu’ils ont fait leurs preuves dans le monde du travail. En 28 ans, nous avons formé plus de 4000 cadres qui ont soit lancé leurs propres boîtes, soit font les beaux jours des grandes entreprises. Le taux d’embauche des diplômés de l’Insag est estimé à 100%. Je dis toujours à mes étudiants : «Si au bout d’un mois de recherche vous n’arrivez pas à dégoter un poste, venez me voir. Je vous trouverai un boulot.» L’institut existe depuis 28 ans, jusqu’à présent, aucun, parmi nos étudiants, n’est venu me voir après sa formation pour réclamer du travail. Néanmoins, je tiens à vous signaler que depuis deux ans le problème de reconnaissance « officielle » des diplômes ne se pose plus. L’Insag, comme beaucoup d’autres écoles de formation supérieure ont été agréées par l’État. Nos diplômes sont donc signés ici par la tutelle. Mieux, comme nos formations sont faites en partenariat avec des grandes écoles étrangères, les étudiants peuvent bénéficier de la double signature : celle du ministère et celle de nos partenaires. En résumé, je voudrai dire que l’enseignement supérieur privé est complémentaire avec le public en venant répondre à des besoins que celui ne couvre pas !

Cela veut-il dire que vous ne rencontrez aucune difficulté dans cette bataille des plus sensibles ?
Absolument pas ! Il y a bien évidemment la bureaucratie classique que tout le monde connaît. Mais nos plus grandes difficultés sont d’ordre financier. Les établissements privés sont taxés de gagner uniquement de l’argent. Parfois, certains ont fait cette démarche. Mais la majorité est dans une logique de savoir et de formation. On arrive difficilement à faire des bénéfices du fait que nous sommes considérés par les autorités comme des commerçants. Nous payons toutes les taxes afférentes à la fiscalité et la parafiscalité comme un commerçant. Or, en réalité nous fournissons des formations. Ce qui nous met dans une situation financière un peu délicate qui ne permet pas de dégager des bénéfices pour pouvoir investir, construire, s’équiper convenablement. On n’a pas de gros investisseurs derrière nous. Eux n’investissent pas dans la formation, car la rentabilité de cet investissement prend du temps et le retour sur investissement est minime. Il nous faut un statut particulier pour pouvoir nous développer convenablement…

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