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À une semaine du Ramadhan, virée dans un marché de proximité

Sur les pas de la ménagère

À quelques jours du mois sacré, les préparatifs vont bon train. Les marchés spéciaux du Ramadhan semblent être une bonne option, toutefois...

Dernière ligne droite! Le mois de Ramadhan, c'est dans une semaine. Les Algériens s'y préparent en conséquence. Avec le retour du beau temps, nombreux sont ceux qui sont sortis, hier, pour faire les grandes courses du mois sacré. Marchés, vendeurs ambulants et autres grandes surfaces ont été pris d'assaut. Dès les premières heures de la matinée, ces endroits commerciaux grouillaient de monde comme dans une fourmilière. La gent féminine était bien évidemment la plus représentée, mais il y avait aussi quelques messieurs qui ont «filé» du travail pour faire quelques courses en cette belle journée printanière. Beaucoup ont choisi les marchés du Ramadhan pour remplir leurs couffins, ou tout simplement par curiosité afin de découvrir ce qui y est proposé. C'est le cas dans la commune de Rouiba, banlieue est d'Alger. Le marché couvert et s les vendeurs ambulants qui y pullulent dans les environs ont été désertés au profit de ce marché installé depuis plusieurs années, à proximité du stade municipal, Hamid Chebcheb.
Des marchés aux allures parisiennes
Une foule immense se deversait sur cette place. «Hier soir, j'ai vu les beaux chapiteaux blancs installés, depuis quelques jours. J'étais curieux de savoir qu'est-ce qu'ils proposaient», souligne Reda, aide-soignant dans l'hôpital qui se trouve à quelques encablures. Il a profité de sa pause pour venir y faire un tour. Il est surpris de découvrir qu'il s'agissait de ces fameux marchés que l'on appelait, «marché de la Rahma». «D'habitude, ils n'ouvrent qu'après le début du mois sacré», fait-il remarquer. Chose que confirme une dame qui assure que l'ouverture de ces marchés après le début du Ramadhan ne permettait pas de faire les provisions de ce mois. «Cela arrivait trop tard. Or, dans nos traditions on fait les grandes courses de Sidna Ramadhan une dizaine de jours avant», souligne-t-elle en expliquant que c'est cela les préparatifs du Ramadhan et que cela faisait partie du charme de ce mois sacré. Le fait que le ministère du Commerce ait décidé d'ouvrir ces marchés plutôt que d'habitude semble donc ravir les citoyens. Toutefois, ce n'est pas la seule chose qui les a surpris. En dévalant les allés de ce marché à l'allure parisienne, on comprend vite leur enthousiasme. Les chapiteaux sont plus nombreux que d'habitude. Certes, ils n'ont pas encore tous ouvert, certains sont en plein travaux, comme celui des jus Rouiba, mais on trouve de tout. Cosmétiques, vaisselle, produits alimentaires et même des vêtements. «On croirait revoir les beaux marchés hebdomadaires qui faisaient le bonheur des consommateurs dans les années 1990», fait remarquer d'un air nostalgique, Lydia, une femme au foyer. Sa voix est vite couverte par «l'appel des vendeurs» qui ajoute un charme et une convivialité à l'endroit. «Aya madame aamri Darek», crie un marchand de vaisselle. Le vendeur qui lui faisait face réplique avec un large sourire:»Lala, madame labsi Wladek ou achri Hwaydj. Kamsine alef Berk (500 DA)».
Qualité, quantité et ristourne!
Bref, une belle ambiance de vrai marché mais ce n'est pas la chose qui fait ce dynamisme que l'on n'avait pas vu les années précédentes. Il s'agit d'abord de l'offre, comme le fait remarquer la majorité des personnes rencontrées sur place. «D'habitude, on ne trouve pas les grandes marques de produits proposés, mais des sous-marques dont la qualité laisse parfois à désirer», rapporte Rabia, habituée de ce genre d'endroits qu'elle fréquente depuis plusieurs années. «Or, cette fois -ci, on trouve ces sous -marques à de très bons prix mais aussi les marques connues», ajoute-t-elle. La cerise sur le gâteau est le fait que de belles ristournes sont proposées sur tous les produits, notamment alimantaire. On remarque des baisses, des remises d'au moins 10% par rapport aux prix habituels. Certains produits sont encore plus remisés, avec parfois des ristournes jusqu'à moins 50%. «L'avantage c'est que la plupart des étals de produits industriels sont vendus par les marques elles-mêmes. Elles ont engagé des jeunes saisonniers pour vendre directement les produits des producteurs aux consommateurs», fait savoir l'un de ces jeunes qui tient le stand d'une grande marque de produits alimentaires. Ainsi, on a pu voir les marques de café comme Bonal qui propose des prix préférentiels, ou encore Cortex avec des couches et autres produits papiers, les Jus comme Ramy, les fromages comme Chezey ou carrément touet sorte de produits laitiers comme Betouche qui a ramené de grands frigos avec toute sorte de fromage et bien évidemment, son fameux beurre. Il y a tous les produits de large consommation, comme l'huile, le sucre, le thon ou les tomates en boîte. On trouve aussi des petites marques de conserves, de jus ou d'autres produits alimentaires qui proposent des produits un peu moins chers. Mais tous ont diminué leurs prix par rapport aux autres périodes de l'année. Mieux encore, certains vont jusqu'à organiser des tombolas ou remettre au goût du jour les fameux verres personnalisés, qui ont bercé notre jeunesse, offerts avec les packs de limonades comme c'est le cas avec la marque Bona.
La «banane», mais...
On trouve aussi des vendeurs de petites confiseries et autres bonbons qui ajoutent du charme à l'endroit. Les dattes ne sont pas en reste. Des producteurs ont mis des stands spéciaux où ils proposent différentes sortes, de qualité et à des prix plus au moins raisonnable. Ce qui explique donc la folie, dans ces marchés.
Néanmoins, a un moment on est surpris par une chaîne interminable. On est curieux de savoir de quoi il s'agit exactement? Du lait en sachet? De la viande? On essaye de se faufiler à travers cette chaîne humaine de plusieurs mètres. En fait, il s'agit de vendeurs d'épices. «C'est de la bonne qualité. De la très bonne qualité, pas celle que l'on trouve dans les magasins et grandes surfaces. De vraises épices et les prix sont bons», nous explique une dame qui a pris son mal en patience en attendant son tour depuis plus de 30 minutes. On continue donc notre tournée dans ce petit marché.
Le poulet et les petits couacs
L'endroit n'est pas aussi grand que cela, mais le choix est tel qu'il nous faut beaucoup de temps pour faire le tour. On s'arrête, on discute avec les vendeurs, les clients aussi prennent leurstemps. De belles petites discussions. Tout le monde à la banane même si beaucoup d'étals restent jusqu'à, hier, encore inoccupés. On nous explique, toutefois, qu'il devrait y avoir encore des commerçants qui vont arriver dans les prochains jours. «Surtout qu'ils ont remarqué qu'il y a plus de mouvement qu'avant ou ces marchés avaient fait chou blanc», rapporte un vendeur de vaisselle qui avoue avoir fait de très bonnes affaires durant les jours qui se sont écoulés malgré la pluie et le froid.
C'est le même constat fait dans plusieurs autres marchés du genre dans la capitale. Mais, comme il y a toujours un «mais», les consommateurs restent quand même sur leur faim. Car, si ces marchés répondent pour ce qui est de leurs besoins du moment, ils attestent que les choses risquent de changer dans une semaine. «Pendant le Ramadhan, seuls compteront les prix des fruits, légumes et viandes rouges et blanches», fait savoir Lotfi qui avoue être inquiet par les habituelles flambées des prix du mois censé être sacré. Il dit que l'on n'est pas encore à l'abri. Surtout que, comme il le fait remarquer, on ne trouve pas ces produits dans la majorité des marchés. «On espère que les autorités vont remédier à cela, en proposant à des agriculteurs de venir vendre directement leurs récoltes. Tout le monde y sera gagnant», estime-t-il. Lotfi fait le même constat en ce qui concerne les viandes à prix préférentiel, dites celles de 1200 DA le kg. «On espère vraiment en trouver dans ce genre de marché. Ça sera plus accessible pour nous tous, au lieu des points de vente que l'on ne trouve jamais...», réplique-t-il avec un peu de dépit. Quoique comme l'indiquent nombre de citoyens, ces viandes sont plus disponibles que les autres années. «On les trouve chez beaucoup plus de bouchers. Alors que c'était un parcours du combattant auparavant», assurent-ils. Chose que nous constatons en faisant leur tour de certaines boucheries. La viande d'importation à 1200-1300 DA le kg est disponible. On a même trouvé chez beaucoup de boucheries de la viande de boeuf local à 1400 DA. Ce qui est déjà bien par rapport à l'an dernier. Par contre, le grand problème réside dans les viandes blanches qui restent très chères. Elles avoisinent encore les 500 DA le kg, 470 DA au minimum.
À celà, il faut aussi ajouter les prix de certains produits agricoles qui demeurent élevés. Même si dans l'ensemble, beaucoup de procédés sont corrects. À une semaine, du Ramadhan la température reste donc encore «stable» dans les marchés. Le grand défi sera d'éviter que la «fièvre de la spéculation» ne remonte...

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