La fessée et le protecteur
La salle d’audience s’est avérée trop exigüe pour contenir l’énorme affluence des voisins de la famille F.H. dont le fils a créé la plus grosse surprise en infligeant une sale et sacrée raclée, que Mme Faten, n’oubliera pas de sitôt. La manière avec laquelle cette malheureuse avait raconté la « fessée » reçue de la part de son « protecteur », était dramatique. Certes, nous avions déjà entendu des vertes et des pas mûres, lors des nombreuses audiences pénales relatives aux coups et blessures de conjoints, mais ce que nous avions vécu ce lundi de février 2024. C’était vraiment douloureux de suivre les lamentations de la victime, qui ne pouvait pas s’empêcher, de rappeler à chaque fois que la juge intervenait, qu’elle craignait beaucoup pour la sécurité de ses enfants. Et alors là, un vent glacial soufflait sur l’assistance médusée par la violence des coups et blessures volontaires balancés sur la pauvre mère de famille effarouchée par les poursuites lancées contre le père de ses enfants, violent, qui n’avait aucune considération pour ses enfants ! » . La jeune femme répondit avec un calme olympien, que c’était « presque automatique ; lorsque le mari rentrait, le soir tard, éméché, et parfois, titubant, c’était à tous les coups, une sanglante tannée, qui pointait à l’horizon ». Le juge prit des notes, et donc acte de se qui s’était réellement passé entre la femme et son mari. Il pria la victime de se mettre à la gauche de son époux, avant d’inviter l’inculpé à raconter son dévastateur geste qui a fait qu’il se trouve aujourd’hui poursuivi par la victime, et le ministère public. Faten retourna les talons sans un seul regard au père de ses quatre enfants, baissa la tête et s’enfonça dans l’escalier désert du tribunal, pour la sortie. Abdelfattah. H. lui, était reconduit dans les geôles en attendant son retour aux « Quatre Ha » d’El Harrach (Alger).
