La direction promet des décisions sévères

Attention on tire à bout portant sur la JSK. La défaite d'avant-hier soir face au CR Belouizdad a donné lieu à un spectacle désolant à la fin de la rencontre. On a vu des tirs de partout. Sur les gradins, les supporters insultaient joueurs, dirigeants et staff technique. Durant les conférences de presse d'après-match, le président Chelloul tirait sur les recrutements et les joueurs tout en criant à la trahison. Et enfin, un Aït Djoudi qui rajoute une couche sur les joueurs qui manquent, selon lui, d'engagement et doivent prendre leurs responsabilités. Un spectacle qui doit impérativement s'arrêter...pour le bien de la JSK
En fait, avant la fin de la rencontre, le mauvais résultat se profilait déjà à l'horizon. Les joueurs étaient sous une terrible pression. Accusés déjà d'être responsables de la précédente défaite face à l'ES Sétif à Tizi Ouzou, les Canaris devaient gagner face à une équipe d'un niveau largement supérieur. On a tout de même vu une supériorité des camarades de Benrabah en matière de possession de balle mais on a aussi hélas constaté cette difficulté à concrétiser devant les filets de l'adversaire. L'explication était également très rude sur le banc entre les deux coachs. La victoire est finalement revenue au Brésilien Paqueta mais, doit-on le signaler, ce n'est pas parce qu'Aït Djoudi n'était pas un bon tacticien. Ce dernier, on le voyait aisément, avait toutes les peines du monde à trouver les joueurs capables de traduire ses orientations sur le terrain. Ce qui laisse constater, sans aucun effort d'ailleurs, qu'on est en train de demander aux Canaris des choses qui sont plus grandes que leurs capacités. Cette pression de leur faire jouer des rôles plus grands qu'eux les écrase et les paralyse. Les Canaris ne sont pas une équipe de titres ni même à la hauteur de jouer pour le podium.

Chelloul se sent trahi
Le point positif de la défaite d'hier c'est qu'enfin, la direction, par la voix du président Chelloul, a finalement admis qu'il n'est plus possible de jouer les titres et qu'il faut du temps pour construire un club très fort à même de tenir les promesses données aux supporters. Très convaincu finalement de cette fatalité, pourtant visible dès le début de la saison, ce dernier a demandé aux supporters d'avoir de la patience et de rester aux côtés des joueurs pendant cette période de formation. Dans son intervention après le match, Chelloul a par ailleurs promis de prendre des décisions sévères dans les prochains jours tout en criant à la trahison. «À mon arrivée j'ai fait confiance aux cadres que j'ai trouvés, mais j'ai été trahi», affirma-t-il, tout en déplorant l'existence de jeux de coulisses durant les recrutements et des complicités. Enfin, dans son intervention, le coach Aït Djoudi, quant à lui, n'a pas trop hésité pour exprimer ses excuses aux supporters tout en réitérant sa conviction que ce sont les joueurs qui ont manqué de maturité.

L'avenir d'Aït Djoudi déjà en question
«Il y a un manque d'engagement chez les joueurs et ils doivent prendre leurs responsabilités», assène-t-il tout en laissant entendre qu'il discutera de son avenir avec le président Achour Chelloul. Un Chelloul qui a, auparavant, réitéré sa confiance à son entraîneur. En tout état de cause, les joueurs, quelles que soient leurs erreurs, ne doivent pas être mêlés à ces difficultés que traverse le club kabyle. C'est, de l'avis de tous les connaisseurs, nocif pour leur moral qui est d'ailleurs actuellement au plus bas. Leurs prestations sont beaucoup plus la conséquence de cet état mental que du niveau, car les Canaris, c'est incontestable, ont le même niveau que tous les joueurs évoluant actuellement dans le Championnat national. Le prochain match face à l'US Biskra sera capital, car un autre mauvais résultat signifiera l'enfoncement dans le bas du tableau.