Les joueurs sous pression

C'est le moins que l'on puisse dire. Les Canaris se trouvent dans une situation difficile qui accroît la pression qui pèse déjà sur leurs épaules depuis le début de la saison. Après la défaite de la JSK, vendredi passé à Tizi Ouzou, face à l'ES Sétif, l'entraîneur en chef Azeddine Aït Djoudi n'est pas passé par quatre chemins pour dire que les joueurs sont aussi responsables des mauvais résultats. Cette déclaration d'un coach a le mérite de mettre le doigt sur la qualité des recrutements effectués durant l'été et le mercato hivernal, mais jette les joueurs en pâture à la colère des supporters. Ce qui fait peser sur eux une pression terrible qui pourrait avoir exactement l'effet inverse de celui souhaité ou recherché.
Aujourd'hui, les supporters, en grande majorité, ne croient pas aux arguments d'Aït Djoudi qui refuse d'assumer tout seul la responsabilité des mauvais résultats.
Les Canaris, de l'avis de tous les connaisseurs en football, sont exactement au même niveau que tous les joueurs évoluant actuellement dans le Championnat national. Il ne sont ni d'un niveau supérieur ni inférieur. Les supporters estiment, sur les réseaux sociaux, que le problème réside au niveau du recrutement.
En effet, la direction a toujours promis des recrutements de haut niveau et a toujours présenté ces derniers comme étant de grands joueurs. Mais, force est de reconnaître que la promesse n'a pas été tenue, car les Canaris sont juste au niveau des joueurs évoluant dans le Championnat national. Les supporters comme les anciens joueurs savent désormais que la JSK actuelle n'est pas une équipe de titre. Prétendre jouer pour cet objectif a toujours été de la poudre aux yeux. On constate, à présent, que même le podium n'est pas assuré. Ceux qui connaissent le football savent également qu'un sursaut n'est pas possible avec le même effectif. C'est de la folie que de chercher des résultats différents avec les mêmes procédés, pour paraphraser Albert Einstein. Au troisième entraîneur en une saison, l'on commence à se rendre enfin à l'évidence que les Canaris ne sont pas à la hauteur des promesses qu'on fait aux supporters. Leur faire porter ce poids insupportable ne fait que rajouter de la pression sur leurs épaules déjà frêles.
Un travail sur le moyen et le long terme est recommandé par les connaisseurs depuis plusieurs années. Mais on n'a jamais cessé de faire des promesses impossibles à tenir aux supporters en promettant des titres.
La JSK a besoin de stabilité dans l'effectif et dans le staff technique. Plusieurs années sont nécessaires pour construire une équipe sur des bases solides et ensuite parler de titres nationaux et internationaux. Cette vérité doit être dite aux supporters qui savent d'ailleurs que l'équipe actuelle ne peut pas jouer pour les titres.
Un travail de fond attend ce club qui a dignement représenté l'Algérie sur le continent africain à l'époque où les dirigeants, le staff technique et les joueurs avaient la même vision des choses. Enfin, après une vingtaine de journées, l'équipe reste toujours au milieu du tableau avec la possibilité de toutes les éventualités. La JSK peut remonter dans le classement comme elle peut hélas descendre au bas du tableau. Le rôle d'Aït Djoudi est d'éviter cette fâcheuse possibilité de rejouer le maintien. La prochaine rencontre sera difficile et décisive pour la suite des choses.
Les Canaris accueillent sur leur terrain le CR Belouizdad pour la seconde fois en un mois avec l'obligation de ne pas subir une deuxième défaite sur leur terrain devant la même équipe.
Les supporters espèrent un bon résultat, mais il faut d'ores et déjà protéger les joueurs au lieu de les jeter en pâture à la colère des supporters.