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Kheir-Eddine M’kachiche, musicien et SG de la Coordination syndicale des musiciens d’Alger, à L’Expression

«Une relance culturelle est primordiale»

C’est un cri du cœur, voire un SOS qui est lancé ici par cette initiative qui entend apporter des solutions concrètes quant à l’amélioration des conditions socio-économiques que vit le musicien au quotidien ainsi que le statut de l’artiste qui tarde à aboutir…

L'Expression: Une coordination syndicale des musiciens de la wilaya d'Alger vient de naître. Le conseil du bureau exécutif vous a nommé secrétaire général. Félicitations. Tout d'abord, pourriez-vous nous expliquer en préambule pourquoi avoir créé cette coordination?
Kheir-Eddine M'kachiche: Je vous remercie. La Coordination syndicale des musiciens de la wilaya d'Alger est comme son nom l'indique, une représentation syndicale affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) et plus exactement à l'Union de wilaya d'Alger de l'Ugta. Elle a été créée pour réhabiliter et revaloriser l'image du musicien et l'artiste en général, transmettre les revendications de musiciens aux instances concernées afin de trouver et proposer des solutions concernant plusieurs volets et, notamment le statut de l'artiste en priorité et les problèmes sociaux que vit le musicien au quotidien. Un syndicat national a existé depuis plusieurs années, mais malheureusement il n'a pas apporté le résultat tant attendu. Suite à ça, deux musiciens, je cite: Sofiane Sadmi et Hamza Mekki ont lancé l'initiative avec l'aide et la participation d'autres musiciens pour la création de notre Coordination syndicale des musiciens de la wilaya d'Alger. Une assemblée générale a été organisée au cours de laquelle un vote des musiciens adhérents a donné suite a la création d'un conseil syndical, je cite: Kheireddine Mkachiche, Hamza Mekki, Sofiane Sadmi, Djedaïa Nacer, Mohamed Arfi, Abderrahmane Slim et Rafik Merzouka. Ce Conseil syndical m'a désigné comme secrétaire général, par la suite un Bureau exécutif qui comprend cinq membres parmi les sept a été créé pour gérer les différentes tâches administratives. Un procès verbal d'installation a été remis par l'Union Ugta de la wilaya d'Alger à la Coordination le 7 octobre 2020 et qui va être transmis aux différentes instances dans les jours à venir. J'en profite pour remercier M. Boukabous Idir le secrétaire général de l'Union de la wilaya d'Alger (Ugta) pour son soutien a notre initiative qui a pris une forme officielle et crédible grâce a l'effort de tous les musiciens adhérents que je salue au passage et j'espère sera un modèle pour les autres wilayas au niveau national parce que je crois que c'est la seule voie officielle et civilisée de collaboration. On a aussi pensé à créer un conseil consultatif qui va se composer de quelques musiciens doyens tels qui Rezig Drifoul et Kader Guroumi et d'autres musiciens très connus comme Lyès Nezali, ce conseil va travailler avec le conseil syndical en étroite collaboration.

Quels sont les objectifs de cette Coordination syndicale des musiciens de la wilaya d'Alger?
La Coordination syndicale des musiciens de la wilaya d'Alger a été créée dans l'intérêt des musiciens et par les musiciens eux-mêmes comme la représentation officielle qui va s'occuper de défendre leurs droits et transmettre par voie légale, officielle et civilisée tous les problèmes des musiciens adhérents dans le but de trouver et proposer des solutions en collaboration avec les instances culturelles et gouvernementales concernées. C'est une première en Algérie, les musiciens de la wilaya d'Alger se sont organisés et veulent aller de l'avant avec l'espoir que les choses vont changer concernant leur situation précaire et marginalisée. Dans le cadre de la Nouvelle Algérie, je pense qu'il est urgent et important de se pencher sur une éventuelle mise à jour sur le rôle et la place de l'artiste dans le secteur culturel où la plupart des artistes sont exclus ou marginalisés, parce qu'on est convaincu que la culture est un axe important parmi les axes fondamentaux dans le fondement et le développement de la société et qu'on considère que l'apport positif que peuvent apporter le musicien et l'artiste en général est indispensable dans une société qui se respecte pour contribuer a la renaissance socioculturelle du pays et afin de léguer une base solide sans faille pour les générations futures. «Donnez-moi un théâtre et je vous donnerai un peuple.» Est-ce que cette phrase suffit-elle à résumer tout le poids et la force de l'art dans toutes ses disciplines? L'artiste a toujours existé dans la société algérienne car avec son image et son talent artistique, il a toujours fait passer un message de paix et il est considéré comme une façade ou une vitrine d'un peuple. Il a participé à la Guerre de Libération nationale, participé a la construction du pays après l'indépendance, a remonté le moral de toute une nation pendant la décennie noire contre vents et marées, a toujours été présent aux rendez-vous culturels et politiques et a représenté son pays avec son drapeau au niveau international avec fierté, mais malheureusement, il n'a même pas de statut de l'artiste chez lui, dans son pays, et son image ne cesse d'être ternie. Nos maîtres et nos anciens partent en silence sans faire de bruit alors qu'ils ont consacré toute leur vie pour la transmission et la sauvegarde de notre patrimoine. J'espère vraiment qu'on va pouvoir arriver à trouver un terrain de collaboration comme partenaire efficace entre notre coordination syndicale et toutes les instances concernées pour aller de l'avant pour prendre en charge les différents problèmes de nos musiciens et proposer des solutions et que le projet du statut de l'artiste voie le jour sans précipitation, mais avec des fondements solides et sans tarder incha Allah.

La coordination syndicale des musiciens de la wilaya d'Alger compte-t-elle tracer un programme culturel afin de combler le vide en matière d'événements artistiques?
Parmi les tâches du Bureau exécutif, nous avons celle des activités et de la solidarité, je pense qu'avec notre expérience sur le terrain, on peut collaborer avec les instances concernées pour proposer des projets artistiques ou des programmes culturels et pourquoi pas rendre hommage à nos anciens qui se sont dévoués corps et âme durant toute leur vie a l'art algérien et qui se retrouvent oubliés et dans une situation précaire et spécialement durant cette pandémie sanitaire alors qu'ils ont tant donné à l'Algérie. Il faut une relance culturelle efficace pour permettre à tous les musiciens de reprendre le travail et retrouver leur mode de vie habituel.

Quelle est justement la position de cette coordination concernant l'arrêt des événements musicaux eu égard au contexte du Covid-19 que connaît le pays?
La Covid-19 est une pandémie mondiale qui n'a épargné aucun pays que ce soit du côté sanitaire ou du côté économique, tout le monde a été touché. L'arrêt de l'activité culturelle en Algérie a touché le secteur culturel de plein fouet. Il y a eu plusieurs décès, j'en profite pour présenter toutes mes sincères condoléances aux familles des victimes.
Tous les musiciens à travers le pays se sont retrouvés au chômage, et spécialement les wilayas touchées par la pandémie, chômage qui dure depuis le mois de mars et qui perdure jusqu'au jour d'aujourd'hui. Il y a beaucoup de musiciens pères de familles qui ont une grosse responsabilité, qui ont creusé dans leur tirelire jusqu'au dernier centime et qui se sont retrouvés en train de vendre leurs instruments et leurs patrimoine familial pour subvenir aux besoins financiers de leur familles, notamment pour payer leurs loyers, tout le monde n'est pas propriétaire, sans oublier qu'on est aux portes de la rentrée scolaire, et sans oublier aussi la politique d'austérité appliquée par le gouvernement dans le secteur culturel, je ne rentre pas trop dans les détails. Comment peuvent, ces musiciens qui vivent au jour le jour, nourrir leurs familles?

Qu'en est-il de l'aide octroyée par l'Onda?
Il y a eu des aides symboliques données par l'état à des artistes, notamment par l'Office national des droits d'auteurs et la direction de la culture de la wilaya d'Alger, mais malheureusement, ces dernières n'ont pas touché tous les musiciens qui sont vraiment dans le besoin. Si on ajoute à cela le cas des musiciens qui ne sont même pas assurés et ceux qui sont aux portes de la retraite et qui ne peuvent même pas cotiser parce qu'ils n'ont pas de travail et qui ont une autre source de revenus. Je pense qu'il faut vraiment réfléchir sérieusement à une relance culturelle dans laquelle tous les artistes peuvent y gagner parce que là, on a vraiment touché le fond.

Quel sera votre lien avec le ministère de la Culture dans ce sens?
Etant musicien et secrétaire général de notre Coordination syndicale il est plus qu'évident que nous ayons une collaboration étroite avec le ministère de la Culture.
Dans cette optique nous espérons avoir l'appui du ministère pour revaloriser et améliorer l'image de l'artiste en général et spécialement celle du musicien avec toutes les instances concernées et j'espère que nous allons être un partenaire fondamental et un des axes principaux concernés dans la prise des décisions qui concerne l'artiste pour faciliter la transmission des revendications programmées par le conseil syndical dans les meilleurs délais.

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