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L’argent de notre conjoncture pèse plus lourd que l’homme

Autres temps, autres mœurs

Par Benallal Mohamed

Dans une société qui n'est pas différente de la nôtre; le modèle sociétal mis en place est généralement parrainé par la force des choses affrontant le déni et l'indu du patrimoine culturel, social, et économique. C'est ce rapport des forces qui mène la barque fragile de l'Etat (l'Algérie); vulgairement on les nomme mafia politico-financière, «s'hab drahem», «el issaba»... Dans ce contexte actuel existant, nous observons à travers notre petit quotidien, beaucoup d'anomalies allant dans le sens des absurdités, des incohérences, des irrationalités, des saugrenus. Tous ces alogiques sont ancrées profondément dans notre tissu social en tant que phénomènes. Si par exemple une compétition permettant d' emprunter le chemin du bien, du beau, de l'agréable, de l'utile, du mérite, du travail, de l'art, et du nécessaire est pratiquement absente sinon inexistante, alors, par le principe humain, et même religieux, elle devrait être ininterrompue dans le quotidien de nos jours pour le commun des mortels que nous sommes, c'est parce que l'on ne pense plus à préparer l'avenir de nos pauvres jeunes, de nos enfants, de notre société d'aujourd'hui à affronter les embûches de la vie courante, et celle qui adviendra. L'habitude quotidienne et la facilité dont nous nous sommes armés et dont nous nous sommes munis avec beaucoup de fausses adresses et de mauvaises intentions comme le laisser-faire (circulez il n'y a rien à voir), laisser aller (hada machi antaâ ak) - «maâlich» (le mal et le bien c'est du kif kif) «smahli» (l'inconscience prime...), «ce n'est pas du tout grave», «khali alayk», «Allah ghaleb» «je connais quelqu'un» «une telle administration est entre mes mains «... - tout cela conduit aux pires dérives, quelquefois, inimaginables. Les lieux de préparation des bonnes choses de la vie sont certainement l'école, la cellule familiale, mais aussi; et surtout le contexte environnemental (politique, économique, social, culturel et sportif) ou le respect des biens communs, des règles de l'art,et règles d'un Etat qui se dit «de droit» pour que justice, et équité soient de mise,ces concepts de civilisation ne sont pas ou bien ne font plus partie de nous. Revenons à l'école, cette noble institution qui devrait représenter un système scolaire innovant, intégré, et de là servirait à préparer l'enfant nourri, à l'élève cultivé, l'élève cultivé à l'étudiant instruit et l'étudiant au citoyen (véritable citadin), en lui engrangeant une éducation pleine de sciences, de techniques, de technologies, de valeurs et de morale, lui apprenant à affronter les difficultés et tous les obstacles possibles. Malheureusement, ce que l'on remarque le plus aujourd'hui dans notre propre société, c'est la facilité qui a ratiboisé toutes sortes d'examens, par toutes sortes de moyens de «soudoiement» (corruption) tout est facile, et possible, le positif égoïste (moi je connais quelqu'un) l'emporte sur tout dans le cadre sociétal, les sanctions sont devenues de plus en plus rares, sinon bannies de notre contexte, sauf pour ceux qui ne connaissent pas ce «quelqu'un», car «smahli», «ma naaoudch», «ma dart hach bel aâni», je connais «quelqu'un» qui gommera cette infraction, mais ça coûtera tant!! Ces actes amicaux par la finance, effacent la sanction, et enfin gomment les difficultés et les obstacles qui forgent la qualité de l'effort de l'homme.La richesse issue des forces des bras et des neurones est absente dans notre contexte en notre temps, et c'est la valeur de la force de l'argent devenue vérité de notre système.

S'achemine-t-on vers un «si toi rien» ou bien «citoyen»
Devant cet état factuel, on ne fait que forger forcément des générations qui ne connaissent pas l'échec, ni l'effort, car avec de l'argent devenu une vérité absolue, ce n'est plus la peine de passer l'examen du permis de conduire comme tant d'au-tres exemples, avec du fric on achète facilement les agents de l'Etat, les ripoux, du plus haut de la pyramide au plus bas de l'échelle, avec des sous tout est permis... Et celui qui n'a pas de «flouss klammou messous», tel est le titre de la modeste contribution, la vérité de notre quotidien se trouve dans l'argent, et l'argent te donne la force, le bien, la valeur instantanée mais non durable... Il est difficile, sinon impossible, maintenant, de faire apprendre, et comprendre aux jeunes d'aujourd'hui le sens de l'effort, de l'humilité, de l'abnégation, et la simplicité. Le truand devance le bon,et la brute écrase le sage. Cela devient aberrant quand cela relève de la logique. Ne dit-on pas que tout ce qui est logique n'est pas juridique! Une année scolaire où les arrêts de cours, les grèves illimitées et puis le coronavirus ne permettent pas d'accomplir convenablement le cursus scolaire, alors que le taux de réussite de la même année dépasse la norme de la règle de l'art avec moins de la moyenne on se retrouve avec un diplôme. Le résultat, ainsi, cela commence par la 6ème année scolaire où le bon, et le mauvais partagent le fruit de la réussite, la plupart des élèves obtiennent le brevet des collèges du moyen, et la plupart obtiennent aussi le baccalauréat et ceux des faux lettres par l'opération de ceux qui bûchent beaucoup, et qui ont accaparé des centres névralgiques des institutions de l'état. La question devrait être posée, ces élèves ont-ils tous le niveau requis pour mener à bien des études dites «supérieures»? Sinon, le tout juste moyen, qui prédomine le plus, c'est le règne de l'autosatisfaction, qui domine, le plagiat, la commercialisation des modules, la course vers la note de passage ou de réussite... Ces étudiants sont-ils prêts à affronter les difficultés de la vie, juste après l'obtention du diplôme de cadavre, sans aucun effort, et aucun obstacle? Sont-ils aptes et capables de juger de leurs compétences, de leur savoir? Sont-ils à même de percevoir leurs manques, leurs défauts? Ont-ils le sens de la modestie, celui de la volonté? L'école de ces quatre paliers en général doit être un apprentissage consistant de la vie, de ses obstacles, elle doit donner le goût de l'effort, et la saveur du sacrifice. Elle doit permettre d'être confronté à des difficultés pour mieux forger l'élève, l'étudiant, et enfin l'homme, sinon le citoyen de demain le créateur de miracle redevient un «si toi rien». À force de gommer les difficultés de la vie de notre quotidien par le biais du laxisme, de la médiocrité et de l'incompétence, on risque de créer une génération inapte à affronter la réalité, éprouvant de la facilité à détériorer l'environnement en général, donc prête à la soumission à tous les maux, et la nature du bien s'envolera de notre conscience. La saleté environnementale n'est que la partie visible de l'iceberg, ce qui est dessous c'est tout un océan déplorable, qu' il faudrait nettoyer.
Ce qu'on appelle la «culture par l'effort», elle nous donne de bons fruits, la non-culture, ce sont les fausses herbes qui nuisent le plus.

De Quoi j'me Mêle

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