L’organisation ancestrale à l’épreuve

Dans les villages comme dans les quartiers de la wilaya de Tizi Ouzou, les citoyens s’organisent pour des actions de prévention de la propagation du coronavirus. Hier et avant-hier, des dizaines de villages n’ont pas attendu que les services des communes se manifestent pour se lancer dans les opérations de désinfection des places et des ruelles. Dans les villes, comme à Draâ Ben Khedda, Tizi Ouzou, Tigzirt, Aïn El Hammam et Draâ El Mizan, beaucoup de quartiers ont été désinfectés par les habitants eux-mêmes.
Conscients de la difficulté de la tâche, ces derniers observent les distances de sécurité et sont munis de gants et autres masques pour éviter la contamination. Dans un quartier de la ville de Draâ Ben Khedda, nous avons abordé les habitants sortis, hier vendredi, pour désinfecter tous les bâtiments et les paliers. « Nous faisons ça pour notre sécurité d’abord, puis, dans ce quartier, nous avons l’habitude de faire des volontariats de nettoyage. Il ne faut pas attendre les services concernés.
En ces périodes de pression, on doit faire ce qu’on peut pour les aider à s’occuper des quartiers qui ne sont pas organisés», explique un habitant. «Ce n’est pas difficile. Ce n’est pas compliqué, il suffit d’un vaporisateur, de l’eau de javel et de l’eau. Nous avons cotisé pour louer une citerne et nous sommes en train de désinfecter les bâtiments un à un. Les habitants sont mobilisés pour tout le temps qu’il faudra», ajoute un autre.Dans les villages, l’organisation n’a pas été difficile à se mettre en place. Les gens sont habitués aux volontariats chaque vendredi. Les cafés et les restaurants sont fermés depuis mercredi à travers beaucoup de villages. à Aït Saïd, dans la commune de Mizrana, les commerces ont baissé rideau avant l’appel des pouvoirs publics. «C’est tout à fait logique que les lieux de regroupement doivent être fermés.
On n’a pas attendu qu’on nous le demande. Nous l’avons fait mercredi dernier. à présent, des jeunes sortent uniquement pour désinfecter les allées, afin de permettre aux gens d’aller faire leurs courses sans risque d’être contaminés», nous explique un citoyen.
Pour d’autres, c’est l’occasion de sortir dans leurs jardins et effectuer des travaux de jardinage qu’ils n’ont pas pu faire dans le cours normal des choses. «Oui, j’habite en ville, mais là je suis dans ma maison du village. Je sorts faire du jardinage tout seul. C’est ma façon de me confiner. Je peux rester autant qu’il faut», affirme un villageois.