{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Benflis pris à partie lors d’une sortie privée

Les germes pourris de l’intolérance

Les radicaux attirent les radicaux du bord opposé et ce sont les citoyens et le libre arbitre qui y perdront.

La campagne électorale n’a pas encore débuté, qu’un acte de violence a été enregistré sur la personne du candidat Ali Benflis. Les faits se sont déroulés dans la commune de Baba Hassen, à proximité d’un restaurant où Benflis avait l’intention de dîner en compagnie d’amis. Ce déplacement n’avait aucun rapport avec la prochaine échéance électorale. Il était donc privé. C’est en citoyen que Benflis s’est présenté dans le quartier. On peut comprendre qu’il se fasse interpeller par des citoyens, au vu de son statut d’homme public et compte tenu des circonstances pré-électorales. L’homme, qui n’était pas surpris par l’interpellation, a tenté d’engager une discussion avec un groupe d’individus plutôt «survoltés». On peut, là aussi accorder quelques circonstances aux interlocuteurs du président de «Talaïe el-Hourriyète», en raison d’une actualité chaude où il était l’un des acteurs. Il s’agit de l’annonce par l’Anie de l’acceptation de son dossier de candidature à la présidentielle.
Le problème tient dans le fait que les individus en question ne s’étaient pas contentés d’un simple questionnement. Rejoints par un groupe d’adolescents et de jeunes adultes, ils s’étaient mis à «crier» les slogans scandés dans les marches populaires du vendredi. Ce qui devait être une discussion entre citoyens dans une atmosphère de tolérance mutuelle, s’est subitement transformée en manifestation à la limite de la violence politique. Benflis n’a pas réussi à dire le moindre mot, les perturbateurs n’ont rien gagné et la démocratie en a un pris un coup. Plus que la démocratie, c’est le Mouvement populaire qui a érigé le pacifisme en religion, qui s’en est trouvé déformé par la dizaine d’énergumènes.
Cet incident qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux a, certes, été diversement apprécié et commenté. Certains estimaient que Benflis méritait l’accueil qu’il a reçu, mais la très grande majorité des Algériens, pour qui la révolution pacifique ne doit absolument être dénaturée, a condamné un comportement de voyou, à mille lieux des principes du Mouvement populaire. Il faut souligner, à ce propos qu’il n’est pas exclu que ce genre de comportements soit constaté dans le contexte qui est celui de l’Algérie, ces dernières semaines. Mais il est entendu, également, qu’une condamnation unanime et sans réserves de l’ensemble de la communauté nationale, partis politiques, organisations syndicales, associations civiles et surtout au sein des marches populaires, doit clairement s’exprimer.
Le Mouvement populaire ne devrait pas se laisser entacher par des agissements, au demeurant, antidémocratiques. Il n’y va pas seulement de la prochaine échéance électorale qu’une partie de l’opinion nationale ne veut pas voir se réaliser, mais de toute la dynamique citoyenne née des premières manifestations du 22 février dernier. Quelles que soient les opinions des uns et des autres, il est crucial d’éviter que la violence politique ne s’immisce dans le corps social.
L’Algérie ne tient pas à une présidentielle, mais celle-ci doit pouvoir se tenir dans les conditions les plus démocratiques possibles. Il est important de laisser l’expression libre se réaliser dans le pays. Le Mouvement populaire est appelé à devenir un puissant contre-pouvoir qui obligera, quoi qu’il advienne, le prochain président à ne pas dévier des promesses de démocratisation de la vie publique. Mais cela ne saurait se réaliser dans la perspective d’une radicalisation du Mouvement populaire. C’est bien connu, les radicaux attirent les radicaux du bord opposé et ce sont les citoyens et le libre arbitre qui y perdront.
La force du Mouvement populaire tient dans sa composante majoritairement acquise au pacifisme. Et c’est cette tendance lourde au sein de l’opinion qui devra marquer de son empreinte les prochaines semaines. Il faut dire, à ce propos, que «le gros des troupes» a su maintenir le cap. Et pour cause, ni les appels à la désobéissance civile ni les grèves générales politiques n’ont eu de prise sur les Algériens. Ces derniers trouveront certainement le moyen de réduire les tenants de la violence politique à leur plus simple expression, c’est-à-dire, des individus en rupture avec la dynamique historique enclenchée par la société.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours