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Sur le chemin des «gamins» d’Octobre

Les «gamins» qui avaient fait vaciller la terre sous les pieds du pouvoir en 1988, avaient opté pour l’émeute. Trente ans après, les enseignements d’Octobre ont orienté le peuple vers la Silmiya.

5 octobre 88, 22 février 2019, deux mouvements, même combat. Il s'agit même et sans risque de se tromper, d'une continuité de la lutte puisque parmi la déferlante populaire de 2019, nombreux avaient été derrière «le chahut de gamins» qui a libéré, il y a 32 ans, la sève démocratique. À «Bab El Oued El Chouhada», le sang a certes séché sur les pavés, les blessures, elles, restent béantes à tel point que l'Algérien qui avait payé de sa chair et de son sang pour l'ouverture démocratique, n'a pas hésité une seconde à reprendre le chemin de la contestation pour faire entendre, à nouveau, sa voix. Certes, le procédé a changé, mais l'objectif reste le même. En 88, les «gamins» qui avaient fait vaciller la terre sous les pieds du pouvoir et qui avaient réussi à libérer le pays d'un diktat imposé, avaient opté pour l'émeute. Manifestations sporadiques et incontrôlées dans plusieurs villes du pays, destruction des infrastructures étatiques, voitures incendiées, magasins vandalisés...La colère de la jeunesse algérienne avait atteint le paroxysme. La répression aussi. Ce fut le carnage à la mitrailleuse lourde. Des centaines de jeunes, pour la plupart issus des quartiers populaires, furent fauchés à la fleur de l'âge. 154 citoyens (selon un bilan officiel, 500 selon des associations créées après les événements) sont tombés sous des balles fratricides. Le régime de l'époque avait décrété l'état d'urgence et fait sortir l'armée de sa réserve pour contrôler la situation. La crise a duré plusieurs jours. Et dans toutes les villes, que ce soit Alger, Annaba, Oran, Constantine, Tizi Ouzou ou encore Béjaïa, des mères ont pleuré leurs enfants. Ces sacrifices n'ont pas été inutiles puisque l'Algérie a connu une ère de démocratie qui a donné naissance au multipartisme, à la presse indépendante et aux libertés individuelles. Mais très vite, l'espoir de construire une Algérie nouvelle a été tué dans l'oeuf. Trahie par le pouvoir et les fondamentalistes qui ont plongé le pays dans une décennie sanguinaire, la jeunesse algérienne a vu son rêve brisé. L'effroyable tragédie n'a pas fait que stopper l'élan d'Octobre 88. Elle a soustrait au citoyen toutes ses libertés et lui a imposé le silence et la peur. L'Algérien qui a dû lutter de toutes ses forces contre le terrorisme et sa violence, s'est senti, au bout de ce combat, vidé et «cassé». Il aura fallu un nouveau déclic pour réveiller le volcan de la jeunesse. Le peuple est sorti par millions le 22 février dernier pour reprendre sa lutte pour la liberté, mais non sans prendre en compte les enseignements d'Octobre 88. C'est ce qui l'a amené à opter pour la Silmiya.
Les Algériens, décidés à faire entendre leur voix, ont battu le pavé pendant plus d'une année. Aujourd'hui et après l'élection d'un nouveau président qui promet une rupture totale avec l'ancien régime, le peuple attend de voir ses revendications se concrétiser. Car, cette fois, il semble déterminé à ne permettre nullement que sa révolte soit à nouveau confisquée et détournée de son objectif principal.

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