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Huit mois de fermeture des frontières pour contenir la pandémie en Algérie

Un remède trop coûteux

cette décision radicale a certes, permis de contenir la pandémie du Covid-19, mais la médaille a son revers. Le coût économique a été exorbitant.

Le coronavirus, apparu il y a presque une année en Chine, s'est rapidement propagé dans le monde, provoquant une crise sanitaire et économique majeure. Depuis, le monde se barricade pour lutter contre la pandémie. L'Algérie, elle, a, dès le début, opté pour le tout- sanitaire en recourant à la fermeture de ses frontières aériennes, maritimes et terrestres. Les avions d'Air Algérie ne volent donc plus et ses bateaux ne prennent plus le large. En dehors des vols spéciaux, des opérations de rapatriements et du transport de marchandises, tout est à l'arrêt. Samedi dernier, les compagnies aérienne et maritimes ont entamé leur 8ème mois de suspension de toute activité. Un arrêt qui engendre aux compagnies nationales de transport un manque à gagner de centaines de milliards de DA. À Air Algérie, ce montant atteindrait les 90 milliards de DA d'ici à la fin de l'année. Et même si la compagnie s'est lancée dans une opération drastique de réduction des coûts, elle ne peut échapper aux charges incompressibles, à savoir la maintenance des avions, la location des sièges, les charges des fournisseurs et prestataires de services, et évidemment les salaires. Le coronavirus n'a pas fait qu'amonceler les nuages dans le ciel du secteur aérien, il a aussi placé le secteur maritime dans l'oeil du cyclone. Le Groupe de transport maritime (Gatma) a annoncé, en avril dernier déjà, avoir perdu 50% de son chiffre d'affaires. Hormis les dessertes de rapatriement de ressortissants algériens opérées par l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (Entmv), filiale du Groupe Gatma, la flotte nationale de transport de voyageurs, composée de trois navires, est à l'arrêt. C'est dire qu'avec le coronavirus, les deux compagnies font face, de manière soudaine et imprévue, à leur défi le plus important. Et il ne s'agirait jusqu'à présent que d'un premier choc, car, selon les experts, ces compagnies vont subir un deuxième choc, qui sera plus dur, celui de la faiblesse des flux des passagers après la reprise. Selon les prévisions, le retour au programme des vols de 2019, pour Air Algérie et pour les autres compagnies aériennes dans le monde, ne peut se faire avant l'année 2023, voire 2025. En parallèle à ce coup porté à un poumon de l'économie nationale, il y a d'autres conséquences engendrées par la suspension des liaisons comme les pénuries de médicaments, le blocage des étudiants ou encore l'éloignement forcé, en pleins drames familiaux. C'est d'ailleurs ce qui a amené certaines voix à appeler à la réouverture des frontières considérant que l'isolement du pays n'avait que trop duré. Mais cette question ne peut être décidée au pied levé. Prise par les plus hautes autorités du pays pour éviter à l'Algérie une situation de chaos, elle ne sera levée qu'une fois l'épidémie entièrement endiguée ou du moins, totalement maîtrisée. Le Comité scientifique de suivi de l'épidémie aura son mot à dire en premier et pour l'heure, ces experts continuent de pointer régulièrement les dangers des cas importés. «Le risque est d'avoir des voyageurs qui transportent le virus. On ne doit pas oublier que, chez nous, les premières contaminations ont été des cas importés», souligne souvent le docteur Mohamed Bekkat Berkani. En fait, si l'Algérie a réussi à «dompter» le virus, de l'aveu même des organisations onusiennes, cela a été en grande partie grâce à sa décision courageuse de s'isoler et de fermer ses frontières, malgré la crise financière. Le pays ne peut prendre aujourd'hui le risque de mettre en péril les efforts fournis depuis plus de
8 mois, en décidant de s'ouvrir à nouveau au monde extérieur, sans avoir les assurances qu'il faut. Il suffit de rappeler, à ce propos, les expériences des pays voisins qui, après avoir ouvert leur ciel, font face aujourd'hui à une deuxième vague de coronavirus. Cette nouvelle donne, à elle seule, dissuade de toute reprise des liaisons extérieures. En Tunisie, les chiffres du coronavirus ne cessent d'augmenter. Le pays enregistre une moyenne de 1 000 cas par jour. Le Maroc, avec plus de 3 000 cas quotidiens, a prolongé son état d'urgence sanitaire alors qu'en France, un nouveau record a été enregistré jeudi dernier, avec plus de 30 000 nouveaux cas en 24 heures. L'Espagne et l'Italie sont dans la même situation. Par conséquent, la décision du chef de l'Etat de maintenir les frontières fermées reste la plus adéquate et une éventuelle réouverture ne saura se faire sans des préalables sanitaires.

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