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Le Dr battait sa mère

Du haut de son 1,78 mètre, le docteur en économie, inculpé de coups et blessures, sur sa maman, est franchement abasourdi. Il est plutôt abattu, honteux et crispé, beaucoup, plus que craignant une grosse et lourde peine.

Lorsque Mounir Ayed, le juge brun, du mercredi du tribunal de Bir Mourad Raïs, (cour d'Alger) vit le docteur en économie, quitter le box, suivi de très près par le jeune brigadier-chef de la brigade de la sûreté du coin, il ne put s'empêcher de toiser le mec, sous sa paire de lunettes fumées. Que devait penser exactement, à ce moment-là, le magistrat qui lança un regard presque, interrogatif en direction de la vivifiante, chevronnée et impassible Nabila Bekraoua, la procureure de la Rrépublique, qui est là, pour veiller à ce que force reste à la loi! Puis tout à coup, un petit brouhaha se souleva dans la minuscule salle d'audience. C'était la victime, la maman de l'inculpé, qui s'était levée à l'annonce de ses coordonnées, par la très jeune greffière. La nombreuse assistance retenait déjà, son souffle, suspendue, qu'elle était, au dénouement, car lever la main sur ses parents, se paie cash, dans toutes les juridictions, où la loi est sainement et correctement appliquée. À Bir Mourad Rais, la longue tradition veut que ce qui a été semé sereinement par feu Tidjani Aïssaoui, Siham Béchiri, Samira Ayadi, Hammad, Derbouchi, Seloua Makhloufi, Nouiri Yasmina Aït-Hamlet, Mourad Belalta, permette aux Fayçal Bessa, Raouf Benbouza, Mounir Ayed, soit poursuivi avec toute l'ardeur de jeunes, et ambitieux magistrats. Arrivée au niveau du prétoire, elle commença de suite à essuyer de grosse larmes, qui coulaient sur ses joues creuses et ridées profondément, de telle manière, que le commun des présents, soit ému au plus profond de son âme. Le détenu ignorait qu'au même moment, dans la très petite salle des «pas perdus», en face de la salle d'audience, affalée dans une chaise roulante, Lina, son abattue d' épouse, lassée par les torrents de larmes, et enceinte par-dessus le marché, ne pouvait pas arrêter de chialer, en lançant des termes qui faisaient en sorte qu'elle suppliait à haute voix, les justiciables qui passaient, comme par exemple: «Maudit soit cet héritage qui a fait que mon époux, en arrive là! Personnellement, je lui ai déjà dit de laisser tomber, cette «mine à retardement» qui nous menace, et occupons-nous plutôt de notre futur bébé, que j'attends incessamment, qui représente pour nous plus que tout héritage.» Elle évita d'entrer en salle d'audiences, selon, la cousine du mari, pour ne pas être nez à nez avec la victime, ou si vous voulez, la belle-mère, celle-là même qui a déposé plainte contre son fils unique, un brillant cadre émérit,e docteur, en économie, qui se voit être «filmé» par l'assistance, comme un vulgaire voyou qui se serait épris d'une folle, et noire envie de battre sa génitrice! Pour ce faire, il constitua, ou on lui a constitué, trois jeunes et brillants conseils pour défendre son honneur, entaché par l'inculpation, d'abord, les poursuites, ensuite, et la détention préventive, enfin. Qu'avait donc en tête, ce bel enfant sûrement, gâté dans sa tendre jeunesse, adolescence, d'une quarantaine d'années, aisé, et bcbg, qui a pris le grave risque de balancer une sale raclée salée et en prime, un coeur «ensanglanté» à sa maman? N'a -il pas encore pris un très gros risque, en se frottant aujourd'hui, au fameux, terrible, et redouté article de loi, portant sur les «coups sur ascendants» fait prévu et puni par l'article 267 du code pénal qui dispose (Ordonnance N°75-47 du 17 Juin1975) dans ses alinéas 1 et 2 que,«Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à ses père ou mère légitimes, ou autres ascendants légitimes, est puni ainsi qu'il suit:
1°) de l'emprisonnement à temps de cinq à dix ans si les blessures si les blessures ou les coups n'ont occasionné aucune maladie ou incapacité totale de travail de l'espèce mentionnée à l'article 264; 2°) du maximum de l'emprisonnement de cinq à dix ans s'il y eu une incapacité totale pendant plus de quinze du...» Les deux autres alinéas du 267 ne concernent pas cette affaire.
Voilà les trois plaideurs, qui piaillent d'impatience, en attendant leurs interventions. Me Okba, Me Med El Ouali et Me Hocine Benmouma. Comme une symphonie réglée sur le fil, les trois jeunes conseils avaient fait comme s'ils avaient concocté le même scenario, poussant Mounir Ayed, le juge et Nabila Bekraoua, la procureure, qui réclama une peine symbolique, à titre de avertissement, à plus d'attention, aux vifs propos déversés dans une atmosphère poignante, faisant parfois oublier momentanément, le lourd, sec et douloureux témoignage de la maman - victime de coups et blessures, de la part de son fiston. Estimant que le tribunal en avait pour sa patience, le juge prit note du dernier mot de l'inculpé, et mit le dossier en examen, sous huitaine.

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