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Trente ans pour la femme criminelle

Les procès d’un tribunal criminel sont généralement, criblés d’incompréhensibles trucs, dont les verdicts sont connus, presque, d’avance. Tout se passe, parfois, durant les très longues délibérations, mais pas que…

Au petit matin du lundi de décembre 2023, Me Amine – Abderrahmane Sidhoum, l’avocat s’Alger-Centre, était de s’imaginer, que cette journée, où il avait un important dossier en criminelle, allait lui coûter, un drôle d’effet de chaud et de froid, lorsqu’il apprendra en fin d’audience, le terrible verdict concernant sa cliente, jugée pour crime avec préméditation, et guet apens ! Deux mots judiciaires qui vous donnent froid dans le dos, dans toutes les salles d’audience. Les faits se résument en quelques mots qui soulèveront horreur, et pitié. Une femme tue un individu. Un crime reste un crime. L’appareil policier entre en branle. Cela ne suffira pas à éclaircir ce décès. Place d’abord à la police judiciaire. L’enquête préliminaire arrive à la conclusion, provisoire que c’est un assassinat. Or, seule, une juridiction montée autour de magistrats professionnels, en plus de jurés aguerris, est à même de tirer au clair cette dramatique histoire. Le reste ne sera que du verbiage né de quelconques propos tenus dans un fast-food, ou une cafétéria. Un procès en criminelle, de la 1ère instance au tribunal criminel de Dar El Beida (cour d’Alger) a mis out, Me Amine , Abderrahmane Sidhoum, le célèbre avocat de l’accusée, qui, elle a été « sonnée » par le très lourd verdict de la composition criminelle, lundi dernier. Par exemple, un crime crapuleux, n’a rien à voir avec une rixe… Ou encore, une rixe avec à la clé, un décès accidentel, ne peut en aucun cas être qualifiée de meurtre. C’est la loi. Il faut vraiment être un racé de magistrat pour justement, évoquer professionnellement, lucidement, sereinement, cette noire, malheureuse et triste affaire. Vivre une audience où les meurtres, les crimes, les accidents où des morts, même, involontaires, sont relevés, est en soi, une découverte, dans le sens où chaque dossier, a ses mystères, ses infos insolites, ses secrets et ses non-dits. Depuis un bon bout de temps, nous n’avions vécu une audience où les avocats s’accrochaient, soit avec le rugueux représentant du ministère public, et dont ces joutes se terminaient parfois, en queue de poisson, soit, entre les conseils, où les débats sont carrément suspendus avec un regrettable renvoi à une date ultérieure. Cette décision permet généralement, à tout ce beau monde, de retrouver ses esprits. Cela écrit, nous nous devons de préciser que l’ABC de la magistrature, a de tout temps été de pousser un magistrat en pleine ire, de stopper les débats, car un juge sensé, ne peut continuer son audience, dans un état second. Le conseil et sa cliente ont été sidérés par un truc que l’on ne rencontre pas dans les salles d’audience, d’où s’échappent des bizarreries, d ugenre une sentence incroyable, et ce, au nom de la loi ! Et il n’y avait pas que ces deux personnes intéressées par ce verdict. Ce qui est tout à fait normal, c’est que ce verdict a été tiré de très longues délibérations. Une femme qui commet un meurtre, et qui est lourdement condamnée, passe. Mais une femme qui commet un meurtre, avec en guise de cerise sur le gâteau, l’éloignement du « guet-apens, et de la préméditation », et qui écope d’une réclusion criminelle de trente ans, avouez que c’est peut-être là, un fruit de l’arbre de « l’indépendance de la justice », et si c’était le cas, alors ici, et uniquement là, mort à cette maudite « indépendance » ! Car, ya Allah, un meurtre commis avec « préméditation, est qualifié d’assassinat »! Ce ne sont là, toutefois que les termes de l’article 255 du code pénal. Le 257 est lui, plus serré et plus dur à avaler : « Le guet-apens, consiste dans le dessein formé , avant l’action, d’attenter à la personne d’un individu déterminé ou même celui qui sera trouvé ou rencontré quand même serait dépendant de quelque circonstance ou de quelque condition. » Donc, après la lecture de l’arrêt, d’aucuns ont pensé à l’octroi de très larges circonstances. Pourtant, la censée, mesurée et prudente plaidoirie de Me Amine Abderrahmane Sidhoum, valait à elle seule, toutes les circonstances atténuantes voulues. Eh bien non, figurez –vous ! La malheureuse accusée, reçut sur son menu crâne, le « bras de pilon » de la justice, qui, lui, a fit perdre sur place l’équilibre, mais qui a dù être aidée par une policière, qui la tenait à l’œil. Pour toute protestation, et fidèle à sa propre tradition, celle de ne jamais discuter d’un verdict, le plus « carnassier » soit-il, de penser haut : « Qu’à cela ne tienne, nous attendrons l’appel, et le « Ruisseau » ! Nous savons ce qui nous reste à dire en ce moment ! » Remettant sa belle paire de lunettes sur le nez, il quittera, résolu, et silencieux, la sombre salle d’audience, le tribunal, et Bâb Ezzouar (Alger), convaincu que les joutes en appel, seront à jamais, toutes autres !

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