{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

La carte libyenne

9ème envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies en Libye, le diplomate sénégalais Abdoulay Bathily a donc fini par jeter l'éponge. En donnant sa démission, voici quelques jours à peine, il a clairement affiché la complexité de la mission à laquelle s'efforce de répondre la MANUL, tant bien que mal, depuis 2011. Bathily avait succédé à l'américaine Stefanie Williams dont il faut relever qu'elle fut la seule à ne pas obtenir l'aval du Conseil de sécurité comme envoyée spéciale, Guterres ayant contourné le handicap en la désignant conseiller spécial. Le prédécesseur de Mme Williams, on s'en souvient, avait, lui aussi, rendu le tablier, refusant la sommation de s'installer à Tripoli alors qu'il était si bien à Genève pour suivre les péripéties libyennes. Quant à l'artisan de l'accord de Skhirat, en 2015, ouvrant la voie au gouvernement d'union nationale que présida Fayez al-Serraj, il eut comme récompense un poste doré aux Emirats.
Tout cela pour dire que les émissaires se suivent et la situation reste identique, confortant le constat formulé par Bathily au moment de son départ. Le rôle de l'ONU, dit-il, est condamné à l'inertie et aux échecs répétés parce que les parties au conflit sont instrumentalisées par des ingérences étrangères aux intérêts divergents. C'est là enfoncer une porte ouverte car, depuis 2011 et l'agression caractérisée de l'OTAN contre le régime de Maamar El Gueddhafi, plusieurs acteurs sont à pied d'oeuvre pour maintenir un statu quo dont ils tirent un profit plus ou moins conséquent. Chaque fois que des pourparlers semblent apporter une lueur d'espoir dans la résolution de la crise, des manoeuvres sont orchestrées et un travail de sape est aussitôt opéré pour bloquer la démarche. Bathily avait cru éviter cet écueil en orientant sa médiation vers la société civile? mais celle-ci est, hélas, marginale par rapport au rapport de forces tel qu'il apparaît dans le bras de fer entre l'Est et l'Ouest du pays.
Pourtant, la solution existe et elle a été réitérée à maintes reprises par l'Algérie dont la diplomatie s'est constamment démenée pour encourager et accompagner le dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes de la crise, et elles seules. Les échecs répétés démontrent à quel point cette approche est édifiante et permettrait au peuple libyen de préserver son unité, son intégrité et sa souveraineté auxquelles l'Algérie reste profondément attachée, dès lors que l'agression de 2011 qu'elle a vivement condamnée du reste, était et demeure porteuse de multiples dangers aussi bien pour la Libye que pour tous les pays voisins de la région sahélo-maghrébine.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours