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L’ONU a essuyé plusieurs échecs dans la gestion des conflits

Guterres en pleine lumière pour le climat

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, 70 ans, est le grand organisateur aujourd’hui d’un sommet qui se veut à la pointe du combat contre le réchauffement climatique. Une omniprésence qui permet, selon certains, de faire oublier ses difficultés à résoudre les conflits. «Je ne prétends pas régenter le monde» mais «mon objectif principal est de faire le plus de bruit possible» contre les dérives climatiques, explique l’homme au sourire discret. Pour cela, il va en mai dans le Pacifique voir des îles menacées d’être englouties par la montée des eaux ou plus récemment aux Bahamas se retrouver au milieu de ruines provoquées par un ouragan, une dévastation qu’il affirme n’avoir jamais vu jusqu’alors. à ses yeux, la mobilisation des dirigeants de la planète, du monde de l’économie et de la société civile est devenue primordiale. Il parle souvent de ses petits-enfants et de sa volonté de ne pas leur laisser un monde détruit par la faute des humains. Durant les prochains jours, il va se retrouver au milieu de 91 chefs d’état, six vice-présidents, 45 chefs de gouvernement et une quarantaine de ministres, pour l’Assemblée générale annuelle de l’ONU, «la semaine de la mode diplomatique» ou «la speed dating diplomatie», comme elle est appelée au siège de l’Organisation à New York. L’engouement de cet ancien Premier ministre portugais (1995-2002) pour la lutte contre le climat a été un tournant dans son mandat entamé début 2017, selon Richard Gowan, expert au centre de réflexion International crisis group. «Le fait qu’il pousse aussi fort sur le climat traduit une évolution dans la conception de son rôle», explique ce spécialiste des Nations unies. à son arrivée, il considérait que son prédécesseur, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, avait fait ce qu’il fallait sur le climat, auréolé de son succès avec l’accord de Paris de 2015. «Au lieu de cela, il a voulu se concentrer sur la gestion des crises. Il a cherché un succès mais un premier échec est venu avec le dossier chypriote, et cette année avec la Libye», ajoute Richard Gowan. Dans ce dernier pays, l’humiliation a été sévère. Antonio Guterres s’y est rendu au printemps pour pousser à une solution politique mais à peine reparti, un de ses interlocuteurs, le général à la retraite Khalifa Haftar, a déclenché un conflit meurtrier pour conquérir la capitale Tripoli. De fait, les avancées politiques obtenues par le secrétaire général dans des conflits dans le monde sont mai-
gres et les ONG défendant les droits de l’homme pensent qu’il pourrait en faire beaucoup plus. Un accord a certes été trouvé sur le nom de la Macédoine grâce à l’entremise de l’ONU, mais rien ou peu n’est venu interrompre les conflits destructeurs en Syrie, au Yémen ou empêcher une épuration ethnique en Birmanie. Ces dossiers, au premier rang desquels figure la menace d’une déflagration au Moyen-Orient entre les états-Unis et l’Iran, domineront les entretiens des dirigeants de la planète. à l’opposé du sujet climat, Antonio Guterres est un adepte de la diplomatie des coulisses pour faire baisser la tension dans le monde et tenter de trouver des compromis. Au quotidien, Antonio Guterres, dont la montre est bizarrement toujours en avance de trois quarts d’heure - un élément perturbant pour ses interlocuteurs -, jongle avec les décalages horaires et avoue ne pas vraiment dormir dans les avions. En dépit des entraves posées par un président américain privilégiant l’unilatéralisme, il a jusqu’à présent limité les coupes budgétaires voulues par Washington et commencé à rationaliser une Organisation dont il pourrait vouloir garder la tête lors d’un second mandat.

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