ABDELKRIM BENGHEZAL
«Je suis démissionnaire du CSC»
Abdelkrim Benghezal n’est plus le président du Chabab.
L´Expression: Peut-on savoir ce qui vous a motivé à abandonner la présidence du CSC?A.Benghezal: Il y a une cause qui est essentielle et elle a un rapport avec mon état de santé. Cela faisait longtemps que je voulais arrêter mais sous la pression et les demandes j´ai continué. Là je suis arrivé à un point où je cours à la catastrophe si je ne fais pas attention à moi. A 67 ans, diriger un club comme le CSC, n´est pas une sinécure. Tenir des réunions jusqu´à 21h00 voire 22h, passer d´une discipline à l´autre, répondre à toutes les doléances, se soucier de tous les problèmes. C´en est trop.
En avez-vous parlé aux autorités locales?Bien sûr que je l´ai fait. J´en ai parlé au wali, au président de l´APW et au DJS. Tous étaient au courant de mes problèmes de santé. Ils ont compris que je ne pouvais faire autrement que de m´arrêter.
N´y-a -t-il pas une autre raison pour expliquer votre départ?Elle existe, mais elle est secondaire par rapport à celle que je viens de vous soumettre, car pour moi, c´est avant tout, la santé de l´individu qui prime. La raison à laquelle je fais référence, c´est l´espèce d´anarchie qui s´est emparée de notre football où la tricherie est entrée dans les us et coutumes. Elle est devenue, tellement banale, que pas une seule personne, qu´elle soit de la FAF, de la LNF, du MJS ou de n´importe quelle structure de l´Etat n´ose lever le petit doigt.
Avez-vous évoqué cela avec les responsables du football?Ai-je besoin de le faire? Tous les jours qui passent, notre presse fait état d´affaires de corruption et personne ne réagit. Vous savez, il n´y a si pas longtemps, M. Mechrara, accompagné du vice-président de la FAF M. Laïb sont venus à Constantine. Je l´avais mis en garde contre de telles pratiques. Tout ce qu´il avait trouvé à me répondre, c´était: «Donnez-moi des preuves». C´est toujours le même discours qui est tenu dès que l´on parle de tricherie. En France, il a suffi qu´un seul joueur parle, pour que la machine judiciaire et celle de la fédération se mettent en branle dans l´affaire Valenciennes-OM. Ici on fait comme si de rien n´était!
C´est aussi facile d´accuser...C´est vrai, mais on ne perd rien pour enquêter. Des déclarations sont faites par des joueurs et des dirigeants. Pourquoi ne pas les convoquer et les entendre? A Béjaïa, lors de la défaite du MOB contre l´USC, le public a quitté très tôt le stade. Qu´on enquête sur le cas. A El-Eulma, le public a sifflé son équipe et l´a bombardée de pierres. Qu´on enquête sur ce cas. Pourquoi rester les bras croisés et voir le mal se propager?
Mais même le CSC est accusé de magouilles.J´ai lu cela. On a dit que nous avions pris en charge le NARBR pendant 3 jours lorsqu´il est allé jouer à Tébessa. D´abord si cela était vrai, l´équipe de Reghaïa nous aurait rendu la monnaie de notre pièce en nous laissant gagner jeudi dernier. Or cette équipe a battu la nôtre. Maintenant pour ce qui est de la vérité, sachez que le jour où le NARBR a joué à Tébessa, j´ai reçu le soir, après le match, vers 21h un appel téléphonique du président de ce club. Il m´a expliqué qu´en revenant de Tébessa, leur bus avait eu une panne mécanique. Ils sont donc arrivés à l´aéroport de Constantine en retard et ont raté leur avion. Il m´a appelé alors que j´étais à Alger avec mon équipe qui jouait contre l´OMR. J´ai alors, contacté mon vice-président qui était sur place à Constantine qui leur a avancé une certaine somme pour qu´ils puissent se restaurer et trouver un hôtel. D´ailleurs, comme on était à la veille de l´AG de la FAF, j´en ai profité pour en parler à M.Raouraoua qui m´a félicité et remercié pour cette aide. Vous savez, si on voulait parler il y en aurait à dire sur les autres.
Expliquez-vous?Je vous cite un exemple. Lorsque l´équipe de l´IBKEK est venue jouer à Aïn M´lila, j´ai également reçu un appel téléphonique de son responsable, celui-ci m´explique que le bus affecté par les M´lilis n´était pas venu les attendre, j´ai donc fait jouer mes connaissances à Constantine et j´ai pu leur débrouiller un bus. Aïn M´lila n´est qu´à 40 kilomètres de Constantine. Ils auraient pu dormir dans cette ville, ou au Khroub qui est encore plus proche. Non ils ont préféré passer la nuit à Oum El Bouaghi qui est à 80 km de Constantine après être passés par Aïn M´lila.
On va peut-être vous accuser de quitter le bateau, parce que le club a des problèmes financiers...Si vous faites référence aux derniers problèmes survenus avec certains joueurs, sachez que tout est aplani. Les nouveaux ont tous été réglés. S´il y a eu des accrocs, c´est avec quelques anciens éléments. Avec eux, il y avait des arriérés à payer en plus de la première tranche de la prime de signature. On leur a payé les arriérés et on leur a demandé d´attendre la subvention pour la première tranche. Il se trouve que cette subvention a du retard. Ce n´est pas notre faute. Toujours est-il qu´on leur a signé une reconnaissance de dette et avec cela ils ont la garantie qu´ils seront payés. Je ne suis pas homme à trahir la confiance placée en moi. Je quitterai le CSC tout en sachant que chaque joueur sera réglé.